tag:blogger.com,1999:blog-90019728564252490492024-03-06T12:02:03.196-08:00Les délices de l'âge de fer« Un homme noble s'en fut en un pays lointain pour s'y gagner un royaume et revenir ensuite »lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.comBlogger350125tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-86031853506398969592014-10-13T13:57:00.001-08:002014-10-13T14:25:34.642-08:00Le corbillard d'Achab le Prophète.<div dir="ltr">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNWCMfFR879pLvFNeAtipFKgLKhIADghrSyo7lB993UqKxpkse9cf7n-L4usyjnvJJmZDshGwbblaXRy4hUcv0WUyyuYQqHiqGy0XelsJWTBzLydntjXL7e2WoREDEGCBUYAN3l9CAXvV-/s640/blogger-image-862821351.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNWCMfFR879pLvFNeAtipFKgLKhIADghrSyo7lB993UqKxpkse9cf7n-L4usyjnvJJmZDshGwbblaXRy4hUcv0WUyyuYQqHiqGy0XelsJWTBzLydntjXL7e2WoREDEGCBUYAN3l9CAXvV-/s400/blogger-image-862821351.jpg" width="339" /></a></div>
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Prémonition de mort civile.</div>
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Le monde moderne est une immense machine à détruire les signes.</div>
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Le voyant ne peut pas plus y vivre que le grand corps du noyé, qui tourne au dessous des eaux, attiré vers l'abysse par les tournoiements blancs, hélicoïdaux, froids, méthodiques, rationnels, du requin.</div>
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Le sépia de la seiche ne peut écrire les paroles nécessaires - le sang noir du cachalot blanc, peut être - le corbillard d'Achab.</div>
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Le poète qui ne porte pas le deuil n'est pas poète.</div>
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"Si vous commencez une guerre, majesté...Il y aura d'innombrables morts qui vous recouvriront de l'océan de leur sang".</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-36941845140569557352014-09-14T01:21:00.000-08:002014-09-14T06:38:47.412-08:00Fer comme larmes et armes. Unité de la réalité.<div class="separator" style="clear: both;">
<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif;"><br></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif;"></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioJiP0SS0W4BKR3FjHm_RgFdbXesm4I8NYIwj3g8j94Ts-Bbcm_xssHJiz1GFdUB0JseRABDbB2YhN0FIOEFXz4XrKC6RnB3J3JK5ON7-hQOh1BhgvjM7fqBAt13OFtw1JgLpR87wHpFCl/s640/blogger-image-540155689.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioJiP0SS0W4BKR3FjHm_RgFdbXesm4I8NYIwj3g8j94Ts-Bbcm_xssHJiz1GFdUB0JseRABDbB2YhN0FIOEFXz4XrKC6RnB3J3JK5ON7-hQOh1BhgvjM7fqBAt13OFtw1JgLpR87wHpFCl/s400/blogger-image-540155689.jpg" width="319"></a></span></div>
<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif;"><br></span>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><span style="font-family: inherit;">Il n'existe pas plusieurs réalités dans un monde. Il y a une réalité, et une indéfinité de mots vides. Tu peux toujours dire le contraire, c'est le propre des mots - de toujours </span>pouvoir<span style="font-family: inherit;"> dire le contraire. Il n'y a malgré tous les mots qu'une réalité pour tout vivant. Le vivant n'a pas d'échappatoires réels - sauf la guerre. La guerre en acceptant l'unité de la réalité, c'est à dire le combat du rat acculé au fond de son trou de béton - "le combat désespéré dans les </span>mâchoires<span style="font-family: inherit;"> de la mort" du Hagakure. Tu comprendras ce que je veux dire le jour où tu seras atteint d'un cancer dévorant, ou enfermé contre une falaise par la </span>manœuvre<span style="font-family: inherit;"> d'un groupe de prédateurs, ou encore dévoré à l'intérieur de ton corps, par les spires du dragon. Les bactéries dévorent, et nous nous indignons des hommes. Pourquoi est-ce si difficile de le comprendre ? Ce jour là, que te vaudront la théorie des univers parallèles, ou les grandes phrases "c'est moi qui crée ma propre réalité" ?</span></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;"><br></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Ceux qui parlent de la pluralité des réalités parlent de la pluralité des mots, et oublient une chose essentielle : l'unité de la réalité est, mais ne peut être dite en tant que description. Les mots ne peuvent par nature dire l'un, mais seulement le divers. Je dis : "la réalité est une" - je ne peux rien ajouter. Les couleurs, les odeurs du monde, les parfums - tout est dit multiplement. La réalité est le support unique de la multiplicité des manifestations et des paroles. Ce que l'on ne peut pas dire est, et est d'une puissance plus grande que le dicible.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">La réalité est une. C'est pourquoi la puissance est une, et pourquoi les bavardages des hommes échouent à changer la réalité. Agir n'est pas parler ; parler n'est pas agir. La parole puissante est celle qui réunit les hommes ; et le seul débat sage est celui qui doit aboutir à un accord. Agir, pour un groupe humain, c'est se faire un dans l'action. Pouvoir agir, c'est être organisé et discipliné, pour passer d'un chaos d'actions et de rétroactions à somme nulle vers une puissance unique capable de bousculer la réalité, de la faire sortir de ses répétitions infinies, de porter l'aurore des autres mondes.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Dans cette perspective, l'individualisme libéral est l'organisation scientifique de l'impuissance des hommes au profit du seul ordre restant, l'organisation capitaliste toute puissante. La confusion entre la parole et la réalité, effective dans le langage, est aussi un symptôme d'asservissement, quand on pose que faire une assemblée délibérante, un débat à la télévision, est agir. Agir, c'est se soumettre toujours plus radicalement aux fins de l'action, et non s'agiter. Agir, c'est attendre silencieusement le kairos, comme le léopard attend sa proie dans les hautes herbes.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Le sage qui médite est une rotation invisible comme la nuit des mondes. Il est l'action du non-agir.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;"><br></span></div>
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<div class="_5pbx userContent" data-ft="{"tn":"K"}" style="overflow: hidden;">
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Tu peux méditer avec le monde dans ta main. Mais pour le monde, tu est comme une noix perdue sur les sentes des bêtes sauvages. Toute l'importance que nous donnons à notre peau ! L'envers de notre indignation de la mort et du don est l'ego, et non la justice. </span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;"><br></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Le refus de l'organisation au nom de la liberté, typique de l'idéologie et de l'éducation libérale, est un verrou de l'asservissement général des hommes libres. S'affirmer dans le monde est moins agir que de devenir invisible. La visibilité est un nom de la complicité. Je ne veux d'autre visibilité que celle du feu de camp dans la montagne, la nuit - les poussières d'étoiles dans ton regard. Je ne veux d'autre visibilité que la nostalgie de l'absence. Je ne veux d'autre mots que le silence des yeux baissés dans un sourire infime.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Nous défendons cette peau qui sera dévorée par la mort - alors que nous pouvons la livrer aveuglément au feu.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;"><br></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Le Spectacle de la liberté et l'asservissement au Capital sont une réalité, seule et même.</span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;"><br></span></div>
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<span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: inherit;">Vive la mort !</span><br>
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lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-71816248477971681582014-07-07T21:42:00.000-08:002014-07-17T08:13:15.424-08:00Rédemption de ténèbres. Mythes et miroirs de la culture.<div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgh78bNZNTj6zaIdj_OkhYLDqwTuQOhE77FmvkOVabbINY4_gDZCD79XG_X9AxLN3eZFNNG5-_KnZuXvZG6jaq06fO3QD8KUudSr5pDRGirP2PXfMLo6vbdr-EvHFBIC_ohS-CLwjangePO/s640/blogger-image--2075909548.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgh78bNZNTj6zaIdj_OkhYLDqwTuQOhE77FmvkOVabbINY4_gDZCD79XG_X9AxLN3eZFNNG5-_KnZuXvZG6jaq06fO3QD8KUudSr5pDRGirP2PXfMLo6vbdr-EvHFBIC_ohS-CLwjangePO/s400/blogger-image--2075909548.jpg" width="317"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Portrait de l'artiste)</td></tr>
</tbody></table>
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<span style="font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif;">Disons-le, pour être lucide : il existe une distinction fondamentale entre la création authentique et la consommation bourgeoise de la culture. Cette culture n'a jamais sauvé personne, émancipé personne, sorti personne de la misère morale, malgré ses prétentions à être une religion républicaine avec ses temples, les Maisons de la Culture.</span></div>
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La culture bourgeoise est une forme de divertissement qui mêle plaisir du spectacle et les préoccupations ultimes des dominants : montrer sa puissance et sa fortune dans le décorum et la dépense, avec par exemple les costumes et les loges à l'opéra ou les jouets géants de Koons, et élaborer des stratégies de distinction de soi et de séparation de soi et de la masse par le raffinement - séparation qui prend souvent la forme dans l'art contemporain d'un culte transgressif donc chic de ce que le peuple trouve méprisable ou obscène (sculptures tas d'ordures, provocations sexuelles, monochromes de Withman...)</div>
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Ces stratégies bourgeoises deviennent absurdes dans les idéologies de la bourgeoisie "progressiste", celle qui veut garantir à tout homme son bonheur de la possesion matérielle et symbolique de certitudes - le revenu d'existence à titre gratuit et un pauvre catéchisme moral à l'égalité - illusion de possession qui rend si vide l'homme bourgeois bien pensant. Absurdités quand de Candides autistes essaient d'éduquer le peuple aux valeurs raffinées de l'art contemporain, lequel art contemporain est essentiellement une arme de guerre sociale dirigée par la bourgeoisie contre les valeurs du peuple. L'échec complet de ces "politiques d'ouverture culturelle" est patent. À ce titre, le réalisme socialiste des bolcheviques était plus respectueux des valeurs populaires que tous les arts de la gauche culturelle réunie.</div>
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Les divertissements populaires ne cherchent pas la distinction, car tout homme du peuple à ce jeu social a perdu depuis l'enfance, mais la vie et la célébration du groupe protecteur du corps et de l'ego, groupe constitué y compris par opposition aux autres groupes, tout comme par l'exercice et le spectacle de la force de ses champions. C'est toute la différence entre le foot ou la boxe et le tennis ou le théâtre contemporain. Je n'en fais pas la transcription politique.</div>
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Ce qui a sauvé, émancipé des personnes, c'est de trouver des voies symboliques à l'expansion de la puissance à travers eux, à l'intensité cruelle et blessée de leur besoin de consolation et de leur désir désespéré de reconnaissance, alors même qu'ils étaient écrasés par le talon de fer de la société bourgeoise, la même qui organise le festival d'Avignon et les expositions d'art contemporain.</div>
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La misère humaine et l'errance, l'isolement, c'est le point commun de Nietzsche, Rimbaud, de Baudelaire, de Van Gogh comme de Gauguin, et même d'un bourgeois déraciné par l'art comme Oscar Wilde - un Gauguin offert pour un hébergement a longtemps bouché le trou d'un poulailler - la misère et l'errance aussi de Martin Eden dit Jack London et sa recherche du paradis terrestre dans un monde crépusculaire.</div>
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Ce sont de tels hommes qui ont pu être sauvés ou émancipés par l'art, c'est à dire par l'affirmation tragique de leur désir d'Eden dans un monde complétement égaré, et fermé à tout haut désir, avilissant ou condamnant leurs visions - réduction des fleurs du mal à des choses sales, sexuelles, méprisables - infamie et procès pour pornographie, voyez Baudelaire, Wilde, la réputation faite à Nietzsche d'être mort de démence syphilitique attrapée dans les bordels. </div>
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Abaisser, salir, réduire, c'est tout le travail de la digestion culturelle des petits esprits et des biens pensants. Baudelaire a pris de la boue et en a fait de l'or, comme Dieu faisant Ève de l'humus ; mais la digestion culturelle de la société bourgeoise prend les plus grandes oeuvres et produit des déchets, réduits à sa vision bornée, comme cette thèse qui fait de Maldoror et de ses ricanements infernaux une pochade d'écolier. Et Blake ? Une farce ?</div>
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La beauté est dans l'oeil de celui qui regarde, et nombreux sont les aveugles qui croient voir.</div>
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Ce monde corrompu qui enténèbre les artistes n'est autre le vieux monde bourgeois - le monde qui sécrète justement ses divertissements de haute distinction que sont l'industrie du luxe et l'art contemporain. Nous autres n'avons ni reconnaissance ni solidarité d'aucune sorte avec les artistes qui se sont mis au service de la domination du Capital. Ils peuvent être des amis, comme on aime des puissances déchues ou avilies. Mais leur fortune et leur gloire sont fortune et gloire de service aux rois du monde, et tomberont en poussière avec la fortune et la gloire des maîtres. </div>
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La part de la beauté reste à l'artiste devenu par force Hamlet - témoin délirant d'un crime - et Lear, individu délirant dans le désert auprès du souvenir du Royaume. Ce délire est le symptôme du monde moderne.</div>
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Vive la mort !</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-42316340631164181392014-06-09T00:08:00.004-08:002014-06-10T10:07:53.879-08:00Sur les modes de l'amour et le monde comme feu.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZdd0OoEPgQUq25QaAiJJH6kGYOJuRct8sf0UxELTw269GFbqX7PuljhKeeo3GXxhJ3doDPO6CujsiPwaik_wkzD7B1w8sgcrIFcCqu7cKZ0YwXAW1gkpA_TFLNyDYxMoPQiXgiBI6NkK6/s1600/1621987_483693665069762_321492451_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZdd0OoEPgQUq25QaAiJJH6kGYOJuRct8sf0UxELTw269GFbqX7PuljhKeeo3GXxhJ3doDPO6CujsiPwaik_wkzD7B1w8sgcrIFcCqu7cKZ0YwXAW1gkpA_TFLNyDYxMoPQiXgiBI6NkK6/s1600/1621987_483693665069762_321492451_n.jpg" height="640" width="316"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>(Monde)</i></td></tr>
</tbody></table>
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<div dir="ltr" id="docs-internal-guid-86573fe0-7fa5-7dc7-567b-fe3c99e1c593" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
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<div dir="ltr" id="docs-internal-guid-86573fe0-7fa5-7dc7-567b-fe3c99e1c593" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Les mandragores répandent leur parfum; à nos portes se montrent les plus beaux fruits, nouveaux et anciens, que j'ai réservés pour toi, mon bien-aimé ! </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Cantique de Salomon.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
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<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Seul celui qui a percé le mystère du Nom terrible pourra comprendre tout cela</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">. Abraham Abulafia.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
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<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Comme je le disais déjà auparavant, quand j’exposais le but de mon enseignement, je vais t’exposer un double discours…</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">(...) et l’Amour parmi eux, égal en longueur et en largeur; Contemple-le avec ton esprit, et ne reste pas assis, les yeux éblouis. C’est lui que nous savons implanté dans les membres des mortels ; c’est lui qui leur inspire des idées d’amour, et qui leur fait accomplir les travaux de la paix. Ils s’appellent des noms de Joie et d’Aphrodite. Aucun mortel ne l’a encore vu se mouvoir en cercle parmi eux...</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Empédocle.</span></span></div>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><br></span></div>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">*** </span></span></div>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><br></span></div>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La compréhension de l’amour est une compréhension cosmologique.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
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<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Si l’on demande ce qu’est l’amour, on serait bien en peine d’en donner autre chose que des manifestations. Et seuls peuvent en parler vraiment ceux qui l’ont connu. Des manifestations : l’un maigrit et devient pâle, l’autre rougit à tous propos, l’autre disparaît pour vous ; ce qui était impossible devient possible, ce qui n’était pas se manifeste. Pour tous ceux qui l’ont connu, l’amour est une vague de puissance, une vie nouvelle. Tout ce que dit Dante dans la Vita Nuova n’est intelligible que dans cette perspective.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’amour n’est ainsi ni un être ni un état, mais une puissance - une puissance de transformation. Ce terme de puissance est utilisé comme Nom de Dieu à raison ; il désigne ce qui est à la fois une possibilité, une virtualité d’un monde, et l’énergie nécessaire à la réalisation complète d’un état.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il est de multiples mondes et de multiples états de l’être, et la pluralité, la quantité, sont la signature de l’être en mode existant. Tous les hommes sont un : en soi il n’est qu’un être humain, et qu’un logos commun - et ils sont aussi dans l’existence une indéfinité. De l’indéfinité née de la toute puissance peuvent apparaître une indéfinité de chemins. Un destin est l’implication d’une possibilité puissante, c’est pour cette raison qu’un destin peut se répliquer dans les différents cycles des mondes. Les Anciens le savaient, qui nommaient du même nom les hommes nés sous le même ciel, ainsi le nom de César porté par les Empereurs.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Pour autant les hommes de puissance, les hommes de destin - c’est tout un, et quand je dis les hommes, je parle des êtres humains - conservent en eux-mêmes les millions et les millions d’étoiles, et la hauteur, la largeur et la profondeur de tous les mondes, en tant que tout étant est en soi l’implication de tous les temps et de tous les mondes, ce qui n'apparaît que selon l’oeil de celui qui regarde. De César, ses hommes disaient en riant :</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> l’homme de toutes les femmes, la femme de tous les maris. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Mais cette remarque crue était beaucoup plus profonde que ce que l’on croit habituellement, avec la perspective bornée de celui qui n’a pas médité sur les morts.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Un des derniers poètes du XXème siècle, Miodrag Bulatovic, l’exprime dans Gullo Gullo : </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">« Je me dois à beaucoup et beaucoup se doivent à moi. Combien de mes vies passées parlent par ma bouche (…) je souffre de ne pouvoir vivre en même temps toutes les vies, toutes les réalités . La vie de l'oiseau, du serpent, de la pierre, de l'étoile (...) Ce n'est pas la mort qui me fait peur, mais mon incapacité à vivre la vie de tous . Sur mon lit de mort, je ne regretterais pas tant de n'avoir pas possédé toutes les femmes actuellement vivantes que de n'avoir pas eu celle qui ont vécu autrefois et celles qui ne sont pas encore nées .Ce qui me tourmente, ce sont les limites du temps et de l'espace... (...) le possible est la source de toute souffrance(...) »</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Je retrouve ce vertige de la puissance dans ces mots de Boris Pasternak à Marina Tsvétaïeva :</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">« Mon Dieu, ce que je peux aimer ce que je n’ai pas été et ne serai jamais, et comme je suis triste d’être moi. A quel point l’occasion échappée qui me fut donnée par personne, ou par un autre, semble une douce soie contre soi-même ! Une adoration noire, mystérieuse, heureuse, moirée. De celles pour lesquelles est faite la nuit. Physiquement immortelle. Et si je crains la mort, c’est uniquement parce que c’est moi qui vais mourir, sans avoir eu le temps d’être tous les autres. »</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">En comparant le Bien Aimé aux montagnes, aux armées en marche, aux animaux de la terre, aux astres, aux plantes, le Cantique accomplit la même récapitulation de toutes les splendeurs du monde dans l’amour. L’amour est une infinie puissance, en ce qu’il fait de l’immensité du temps et de l’espace un point, l’instant crucial. David était promis à Bethsabée depuis le sixième jour de la Genèse, dans l’implication des mondes et des Temps ; et dans l’instant de sa vision, les promesses de l’Aube furent tenues, par justice selon l’ordre du Temps. Et cet instant est l'alliance du Temps et de l’Eternité, en ce que cet instant fugace est toujours déjà présent, plus ancien que la plus ancienne étoile.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il en est de même de l’éternelle tentation de Dieu, et de l’éternelle chute du Prince des Anges. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Seul celui qui a percé le mystère du Nom terrible pourra comprendre tout cela </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Dans cette explication, les paroles prononcées doivent revenir en miroir vers l’être humain dans l’ordre des hommes et la cité des hommes. Il semble que cette cité soit un ordre, miroir des ordres angélique. A ce titre, pour empêcher les ravages de la guerre civile toujours placée dans le coeur de l’homme, la tentation du meurtre du frère par le frère accomplie par Caïn sur son frère Abel, Moïse a interdit le vol et l’envie, et donc l’adultère, car le désir de l’homme ou de la femme d’autrui ont toujours été, et avant l’Illiade, la source de grands troubles dans les groupes humains. Il est notable que le Maître lui même à parlé des limites purement politique de ces “commandements, donnés à cause de la faiblesse de l’homme”, qui sont des commandements pour les morts, comme le texte le montre implicitement : </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">« Maître, Moïse nous a donné cette loi : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? » Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Quant à dire que les morts doivent ressusciter,</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Dans une perspective au fond analogue, c’est à dire politique, les piliers de l’ordre social, en dehors de groupes humains ayant des particularités sociales et historiques qu’il faudrait développer dans un autre article, ont promu des formes de mariages, c’est à dire de liens stables et attestés par l’ordre politique - des témoins, des notables, des écrits - permettant de faire oeuvrer le désir à la perpétuation de l’ordre social et non du chaos. C’est l’institution du mariage. Et dans le monde occidental moderne, le modèle du mariage monogame s’est imposé comme lien de référence et mesure de tous les autres liens, au contraire de l’ordre organique des liens qui prévalait auparavant, y compris au XIIème siècle européen par exemple.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Cette monogamie instituée n'est pas l'état destinal de l'homme, pas plus que la monoandrie n'est l'état destinal de la femme. Il en est de même de ce que les modernes nomment “homosexualité” ou “hétérosexualité”. Ne caractériser les liens amoureux que par le sexe physique des pôles est une marque d’ignorance profonde des multiples dimensions de ces liens. La tradition reconnaît beaucoup plus de liens que l’âge moderne, une différenciation qualitative profonde, et la conception moderne des liens n’est que la marque de la dissolution de la mémoire et des symboles qui appauvrit toute la condition humaine.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">C'est sur le terrain de cette dissonance que je vais creuser. Qu'il soit bien clair qu'il ne s'agit pas d'obtenir des lois du présent ordre, mais de penser les liens humains.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Selon les types de liens que l’on peut distinguer à simple titre de commodité, on trouve certains hommes et certaines femmes qui y sont destinés. Mais dans l'ensemble le lien univoque, ou mono-game (nom sans spécification de sexe de ce type de lien) est une fonction d'un ordre des liens entre les sexes plus global, et cet ordre est fonction de l'ordre social global. Le mariage n’est qu’une forme de liens parmi d’autres, et à l’évidence de toute la tradition des fidèles d’amour, il n’est pas la plus haute. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Le mariage est la forme de lien dévolue à l’ordre politique et à la reproduction humaine, et à ce titre il est évidemment “hétérosexuel” ; ce qui ne signifie nullement une exclusion ou un rabaissement de l’homosexualité, mais chez un Platon au contraire, un rabaissement tout à fait explicite de l’obligation maritale à la mesure de l’affirmation de la puissance individuelle, de manière analogue à la valorisation de liens homosexuels fonctionnelle à l’affirmation de la puissance individuelle dans l’art de la Renaissance. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La dévalorisation traditionnelle du mariage était liée aussi à son caractère politique, qui le rendait bien plus comparable au service militaire qu’à la recherche du bonheur. Le volontariat à ce titre n’était nullement indispensable, et moins encore le choix d’une personne, ni pour l’homme, ni pour la femme - les hommes étaient mariés contre leur gré de manière analogue aux femmes. Pour compléter cette observation et prendre un autre exemple “homosexuel”, les liens de ce genre sont un privilège des kshatriyas, et sont reconnus tant par les Spartiates que par le Hagakure : ce simple fait - comme la conservation millénaire de la poésie de Sapho - est suffisant pour falsifier la mythologie progressiste d’une répression ou d’un mépris traditionnel de “l’homosexualité” déduits du fait du refus non moins traditionnel d’un “mariage homosexuel”. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Par contre, la valorisation de types de liens homosexuels est probablement fonctionnelle, à l’âge moderne, avec la dissolution du politique dans la fragmentation des individus immatures et déracinés - des particules élémentaires. En effet, le lien homosexuel de fait est exclu de la génération, du sang, c’est à dire du lien le plus fort avec la totalité organique que puisse avoir l’homme individuel. Et très clairement, les idéologies modernes présentent cette insertion à la totalité comme une chaîne, un asservissement.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il est à noter qu'au présent cycle les réformateurs autoproclamés des liens entre les êtres humains ont milité avec mille arguments en faveur du lien homosexuel, mais ont rejeté sans arguments, avec une sainte horreur, toute mise en cause du lien univoque entre deux personnes seulement. Ce qui permet de poser l'hypothèse que l'ordre libéral, qui pose fonctionnellement le mariage homosexuel, ne peut analogiquement s'ouvrir aux liens non univoques pour des raisons profondes et structurelles, et non accidentelles. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il est possible de noter en outre que les tous petits idéologues qui font les lois fonctionnelles du présent ordre bourgeois "éclairé" craignaient en ouvrant cette question de permettre une expression aux partisans de la polygamie musulmane, que ces mêmes idéologues "antiracistes" regardent avec une horreur inquisitoriale, et vouent aux procédures pénales les plus punitives, pour motif de persistance de l'affreuse-oppression-patriarcale-qui-a-défiguré-la-liberté-des-femmes depuis des millénaires. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Mais cet argument - la xénophobie pourtant évidente des idéologues du mariage pour tous - est très faible pour justifier le refus de considérer le problème des liens pluriels : un très grand nombre d'êtres humains se trouvent être clandestinement hors du lien univoque, exposés à des rumeurs et à des vexations qui, lorsqu'elles se trouvent appliquées à des êtres humains homosexuels sont déclarées comme délictueuses (au titre de l'homophobie) et ne le sont pas, et même sont favorisées par la loi, quand elles concernent des êtres humains ayant des conjoints multiples nécessairement clandestins de par l'ordre effectif de cette loi. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">***</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La question de la loi est en effet centrale pour atteindre à l’essence de la problématique de l’amour. Il s’ensuit que Saint Paul est un personnage clef de la pensée de l’amour, et que le christianisme est par excellence la tradition dans laquelle la pensée de l’amour a été porté à la lumière, au contraire de la pensée hénologique ou de la non-dualité. En termes hindouistes, le Le </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">bhakti</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> yoga (la voie de l'Amour de Dieu) représente avec le </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">jnâna</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> yoga (la voie de la connaissance), le </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">karma</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> yoga (la voie de l'action consacrée), le yoga </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">mârga</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> (la voie des exercices physiques et spirituels) et le </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">tantra</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> yoga (la voie des rites magiques, la discipline personnelle suivant les ordres du tantra) les cinq voies traditionnelles de la réalisation.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La loi a été donnée </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">à cause de votre faiblesse. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La Loi représente l’ordre des hommes, en tant qu’image de l’ordre angélique. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu ...</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Image, c’est à dire identité - d’où la sacralité de la loi - et abîme, d’où la libération de la Loi qui s’opère par l’amour. L’amour rend la loi superfétatoire : c’est la seule règle de tout le libre Esprit. Paul illustre un tel raisonnement, par exemple en Romains, 13 : </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’un, à cause de sa foi, s’autorise à manger de tout ; l’autre, étant faible, ne mange que des légumes.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l’a accueilli, lui aussi.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">***</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’un se libère de la Loi grâce à sa foi ; l’autre, plus faible, ne s’en libère pas - </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">que chacun reste pleinement convaincu de son point de vue. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Voilà pourquoi il est dit : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Seul celui qui a percé le mystère du Nom terrible pourra comprendre tout cela. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il n’est pas possible de tout dire, non par impossibilité physique, ou par la misère du langage humain au présent cycle - même si cette limite ne cesse de se présenter. Dans le situation présente, il n’est pas possible de dire ce qui serait perdition pour certains hommes. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans critiquer ses raisonnements</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Ainsi parfois le maître parle-t-il à mots couverts, en laissant celui qui écoute comprendre de ses propres forces et à mesure des puissances de son âme.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Je n’ajouterais que deux choses : de même que Tristan prend la fiancée du Roi Marc, son seigneur, dans ses bras, et triomphe pourtant de ses ennemis, selon une véritable ordalie implicite entre l’amour et le fondement royal de l’ordre humain - en particulier, de ceux qui voudraient les renvoyer aux pestiférés, les exclure du monde humain comme impurs - ainsi la prédestination de David et de Bethsabée amène le Seigneur à pardonner à David la mort du Hittite.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et chargea Urie de la remettre. Il avait écrit dans cette lettre "Placez Urie à l'endroit où la lutte est la plus violente, puis éloignez-vous de lui, pour qu'il soit battu et qu'il succombe." Or, comme Joab observait la ville, il plaça Urie à l'endroit où il savait que se trouvaient les plus braves. Les gens de la ville firent une sortie et attaquèrent Joab; un certain nombre tombèrent parmi le peuple, parmi les serviteurs de David ; Urie le Héthéen périt avec eux. (...)</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Lorsque la femme d'Urie apprit la mort de son époux, elle le pleura. Le temps du deuil écoulé, David la fit amener dans sa demeure, la prit pour femme, et elle lui donna un fils… L'action commise par David déplut à l'Eternel. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Envoyé par le Seigneur vers David, Nathan alla le trouver (...)</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Pourquoi donc as-tu méprisé la parole du Seigneur et fait ce qu'il lui déplaît ? Tu as fait périr par le glaive Urie le Héthéen et pris sa femme pour épouse; oui, tu l'as tué par l'épée des Ammonites.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">David dit à Nathan: "J'ai péché envers le Seigneur…" Et Nathan répondit à David: "Eh bien! Le Seigneur a effacé ta faute: tu ne mourras point. Toutefois, comme tu as, par ce péché, induit en blasphème les ennemis du Seigneur, l'enfant qui t'est né doit mourir." Nathan regagna sa demeure et Dieu frappa l'enfant que la femme d'Urie avait donné à David; il tomba gravement malade. David implora Dieu pour cet enfant, s'imposa un jeûne et passa la nuit près de lui, couché par terre. (...) Or, le septième jour, l'enfant mourut. (...) David, voyant ses serviteurs chuchoter entre eux, comprit que l'enfant était mort, et il leur dit: "L'enfant est mort? Il est mort," répondirent-ils. Alors David se releva de terre, prit un bain, se parfuma et changea de vêtements, puis se rendit à la maison de Dieu et se prosterna; il rentra chez lui, et, sur sa demande, on lui servit un repas qu'il mangea. "Que signifie cette conduite? lui dirent ses serviteurs. Pour l'enfant vivant tu as jeûné et pleuré, et maintenant qu'il est mort tu te relèves et tu prends de la nourriture! Il répondit: "Alors que l'enfant vivait, j'ai jeûné et pleuré, car je pensais Qui sait ? Le Seigneur pourra me faire la grâce de laisser vivre cet enfant. Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Puis-je le faire revivre? J'irai le rejoindre, mais lui ne reviendra pas près de moi." 24 David réconforta sa femme Bethsabée. Il cohabita de nouveau avec elle, et elle enfanta un fils qu'elle nomma Salomon et qui fut aimé du Seigneur. Sur une mission donnée au prophète Nathan, on le surnomma Yedidya en considération du Seigneur. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il est trop long, ô Seigneur, de commencer à commenter un tel texte, de même qu’il serait trop long de commenter l’histoire de Loth. Simplement, il convient de voir l’essentiel pour le propos que nous menons : David est pardonné, et sa faute est </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">tu as, par ce péché, induit en blasphème les ennemis du Seigneur, </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">c’est à dire très exactement la faute que relève Paul : la faute n’est pas la transgression de la loi, mais le fait que la transgression de la Loi par le Roi pousse des hommes au blasphème - </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Et de même, la mort du premier enfant est aussi la fermeture définitive de tout doute des hommes sur la légitimité de Salomon, qui autrement pourrait être fils du Hittite : l’enfant né de ces circonstances étranges n’est autre que le plus grand et le plus sage des Roi, l’auteur du Cantique, tout comme Arthur naît de l’adultère d’Ygerne, femme du Duc de Tintagel, et d’un Roi ivre d’amour et de désir, sur l’intervention de Merlin, lui-même né d’un démon.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il est possible de trahir par amour. Mais pour ceux qui sont allés à trahir sans amour, il est dit : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">malheur à celui qui a perdu le céleste pays et la grande amitié.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">***</span></span></div>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il y a plusieurs mondes, chacun en leur ordre, et nombreuses sont les demeures du Haut Château du Seigneur. Chaque monde a ses modes d’amour.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Non seulement il est possible d'aimer plusieurs personnes selon un ordre, mais l'âme a puissance d'aimer la même personne selon plusieurs modes, selon l'ordre des mondes. Il n’y a pas là de chaos : il y a l’arbre magnifique de l’ordre hiérarchique, l’archée sacrée du Seigneur. De même que toutes les forces qui s’affrontent jaillissent d’un tronc unique, de même les branches et les racines indéinies sont unes.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Il n'est qu'un unique objet d'amour. "On ne peut aimer que Dieu seul." Celui qui aime, aime Dieu, et Dieu l'aime. C’est pourquoi tout amour est signe et voie.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">On ne peut aimer que Dieu seul. Et pourtant un mystère est qu'il est des adorateurs destinés à la damnation. Un homme d’Orient, né d’un grand maître espagnol, l’a noté autrefois dans ses oeuvres.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">De cela il est inféré une conséquence essentielle pour comprendre l'ordre des fidèles d'amour : il est des amours de Dieu qui mènent à la Damnation.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L'inférence suivante, ô mon ami venu par les longues routes poussiéreuses, est une analogie de l'amour de l'homme et de ses modes : la damnation est un des modes de l'amour de Dieu.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi même."</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L'inférence conclusive est que le Fidèle d'Amour aimera sa damnation, et que cet amour de sa damnation le sauvera.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Tel fut le destin de David et de Bathsabée. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Car l'être est l'amour de Dieu.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">***</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Que Dieu t'entende, funambule, fleur des montagnes de l'horizon...que Dieu te bénisse des présents de ton cœur et de ta grâce. Que Dieu te protège, ô mon amour de loin. Tu es belle dans les trois mondes : beau ton corps, ton sourire et les lacs de tes yeux, belle ton âme, gracile comme le faon de la biche, miroir du soleil éternel - et ton esprit a l'éclat de l'étoile du berger pour l'homme du labyrinthe des ténèbres.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Que Dieu rende légère la longue peine de ton âme et fasse sourire tes yeux. Loin, très loin, je t'attends aux carrefours des mondes, dans les chemins de nos vies. Et si je passe sur tes pas, j'en savourerais le parfum ; et si je passe avant toi, je mettrais des primevères sur tes chemins.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Car tous les chemins un jour sont l'étoile.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: center;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">***</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’amour est le résumé du monde ; le monde est l’explication d’un ancien amour. Cet amour a produit la haine. Et la haine, ou </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">guerre</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">, est la </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">mère du monde.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Reviens, reviens, ô la Sulamite, reviens, reviens, que nous puissions te regarder ! (...)2 Que tes pas sont ravissants dans tes brodequins, fille de noble race ! Les contours de tes hanches sont comme des colliers, œuvre d'une main d'artiste. 3 Ton giron est comme une coupe arrondie, pleine d'un breuvage parfumé; ton corps est comme une meule de froment, bordée de roses. 4 Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d'une biche. 5 Ton cou est comme une tour d'ivoire; tes yeux sont comme les piscines de Hesbon, près de la porte de Bâth-Rabbîm; ton nez comme la tour du Liban qui regarde du côté de Damas. 6 Ta tête est posée sur toi, pareille au Carmel, les boucles de tes cheveux ressemblent à l'écarlate : un roi serait enchaîné par ces boucles ! 7 Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l'enivrement des caresses ! 8 Cette taille qui te distingue est semblable à un palmier, et tes seins à des grappes. 9 Je me suis dit: "Je monterai au palmier, je saisirai ses rameaux; que tes seins soient pour moi comme des grappes de la vigne, et l'odeur de tes narines comme celle des pommes; 10 et ton palais comme un vin exquis… Qui coule doucement pour mon bien-aimé et rend loquaces même les lèvres assoupies. 11 Je suis à mon bien-aimé, et lui, il est épris de moi. 12 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, passons la nuit dans les lieux écartés. 13 De bon matin, nous irons dans les vignes, nous verrons si les ceps fleurissent, si les bourgeons ont éclaté, si les grenades sont en fleurs. Là je te prodiguerai mes caresses. 14 Les mandragores répandent leur parfum ; à nos portes se montrent les plus beaux fruits, nouveaux et anciens, que j'ai réservés pour toi, mon bien-aimé ! </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">La compréhension de l’amour est une compréhension cosmologique. Empédocle dit : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Car vraiment ils (l’Amour et la Haine) étaient avant les temps, et ils seront ; et jamais, à ce que je crois, le temps infini ne sera vide de ce couple.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Regarde la mandragore, et tu y verras l’Univers, les mondes, et l’homme.</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;"> Car tous ceux-ci — soleil, terre, ciel et mer — sont un avec toutes leurs parties, qui sont dispersées loin d’eux dans les choses mortelles</span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">, dit encore Empédocle.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’amour est la nostalgie de l’Un dans l’être, la racine de la puissance, le feu de la transformation. </span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<br>
<div dir="ltr" style="line-height: 1.15; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">L’Être est Dieu, dit Eckhart. Et l'Obscur : </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Ce </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">cosmos, </span><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: italic; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">le même pour tous, aucun des dieux, aucun des hommes ne l'a fait, mais toujours il a été, est et sera, feu toujours vivant, allumé selon la mesure, éteint selon la mesure.</span></span></div>
<span style="color: #cc0000;"><br></span>
<span style="color: #cc0000;"><span style="background-color: transparent; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">Vive la mort ! </span></span><br>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="background-color: transparent; color: black; font-family: Arial; font-size: 15px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; vertical-align: baseline;">
</span>lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-21883150962442703532014-05-11T00:40:00.000-08:002014-05-11T02:21:18.641-08:00L'artiste comme danseur de Serpent.<div><br><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilPcxLdOGN-njsLtH-Y75tdcXuVnVm0eZPG4cmRMLw2EtxqzeKCepMkyo2udizc9WKdpgDMStxouH7KDY5hGPeIP9yMIHSXNBBsUgyjHhqpdisbaNVhB3mDAVUjS9Kd2GHyN6ksM6bUINH/s640/blogger-image--1430806380.jpg" imageanchor="1" style="font-family: 'Helvetica Neue Light', HelveticaNeue-Light, helvetica, arial, sans-serif; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilPcxLdOGN-njsLtH-Y75tdcXuVnVm0eZPG4cmRMLw2EtxqzeKCepMkyo2udizc9WKdpgDMStxouH7KDY5hGPeIP9yMIHSXNBBsUgyjHhqpdisbaNVhB3mDAVUjS9Kd2GHyN6ksM6bUINH/s400/blogger-image--1430806380.jpg" width="300"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Portrait d'une vénitienne au bal masqué, XIXème siècle, détail)</td></tr>
</tbody></table>
<br>
Nous autres modernes avons le regard attiré par des diversions - des splendeurs fragiles qui nous détournent des abîmes des mondes. Et la moindre de ces diversions n'est pas le concept moderne d'art.</div>
<div>
<br></div>
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Nous disons dans notre grammaire que l'homme, le sujet, produit ou crée une oeuvre, l'objet sous le sujet qui est le miroir de la force humaine. Cette grammaire implicitement distingue un sujet actif et une matière passive, une matière qui recoit la forme déposée par l'artiste. Au delà de ces cadres mornes de la pensée grammaticale, on peut comprendre aussi qu'en produisant l'oeuvre, l'artiste se produit lui-même. </div>
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<div>
Tout d'abord au plan social : celui qui fait une performance ou une exposition en un lieu légitime du marché de l'art de son lieu - par exemple, au MOMA de New York ou au marché couvert de son village selon l'échelle - se voit reconnu par la foule comme "artiste". En passant, on notera que l'oeuvre d'un évènement artistique n'est déjà plus l'objet nommé oeuvre sur laquelle l'attention du spectateur est arraisonnée, appelée à se focaliser, mais toute l'organisation de l'évènement, de manière analogue au packaging du marketing. Au présent cycle, l'activité dite artistique est essentiellement l'expression d'un désir de reconnaissance, une promotion de soi comme "artiste contemporain" ou "créateur de spectacle vivant". Mais ceci ne nous concerne que peu, simplement comme étant notre monde de la vie quotidienne.</div>
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<br></div>
<div>
L'attention sur l'oeuvre, et non sur la totalité architecturale comme lieu de dépassement de la vie misérable de l'individu humain - le temple, le palais - ne résulte pas de besoins interne de l'art, mais de la transformation de l'oeuvre en bien mobilier - donc déplaçable - et commercialisable. L'attention à l'oeuvre, la focalisation sur l'oeuvre, est le produit de l'intensification du système libéral devenu ordonnateur de l'activité artistique, sous la forme du marché de l'art et de la boutique nommée "galerie". L'activité ancienne est faite par exemple de fresques, de signes non déplaçables sans briser la totalité où ces signes sont inclus. Le marché impose la création non d'une vie artistique, mais d'objets d'art, vendus à la place de la vie.</div>
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Pourtant il n'y a pas de plus grande tâche que vivre, et vivre est créer la vie, expliquer la violence et le venin du destin.</div>
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Au delà de la production d'une accumulation d'objets et de signes, la production humaine est une production de l'homme, et l'oeuvre d'un grand artiste est la production de l'homme par excellence, par delà le mâle et la femelle comme par delà le bien et le mal. Il se pourrait alors que cet homme sans ego, ce mort vivant, devenu une éphémère manifestation de la puissance enroulée dans l'ombre, ce témoignage de la puissance ou de l'image, soit l'essentiel de l'art, et que tout le reste soit une diversion, une illusion.</div>
<div>
<br></div>
<div>
Les oeuvres ne sont que des vestiges, que les cendres du brasier. L'oeuvre dans le secret ne vaut que comme signe, comme absence, comme autre que le visible. C'est pourquoi "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde". La plus folle valeur de marché ne peut donner accès au pain et au vin des mondes impliqués dans l'oeuvre - cette valeur marchande de l'art n'est que l'expression de l'impuissanse douloureuse à acheter la vie supérieure, impuissance propre aux maîtres de ce monde sans art. Sans le goût de la Splendeur dans la bouche, le plus brillant objet d'art est aussi vide qu'un miroir brisé.</div>
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<div>
L'oeuvre est l'explication d'une implication cachée. Le caché est toujours déjà présent, receptacle de la Lumière originelle, coupe du sang de la puissance et de la vie.</div>
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<div>
L'art est une production selon l'ordre des hommes et selon l'ordre du temps. Le temps est comme un serpent enroulé dans la nuit du panier fermé du danseur de serpent. Il est toujours déjà présent comme puissances non manifestées, ou oubliées. Telle est l'implication du Serpent, l'écu des "dieux qui conspirent dans l'ombre pour que les mortels aient quelque chose à chanter."</div>
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Et le moment venu - le moment de l'explication du Temps - le Serpent se déroule et déroule ses anneaux au jour. A ceux qui sont des pierres sur son passage, il est venimeux et mortel. A l'être humain qui danse avec lui les yeux dans l'abîme, en jouant d'une flûte d'os humain, il peut être favorable. </div>
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<br></div>
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L'oeuvre véritable est toujours déjà présente. Elle sort de sous la pierre, comme le serpent le temps venu, au printemps des mondes. La nécessité unique, la mort. Rien de moins, rien de plus.</div>
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Les dieux aiment les danseurs de la mort.</div><div><br></div><div>Vive la mort !</div>
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lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-67304126446292733232014-04-10T11:49:00.001-08:002014-04-10T12:57:17.538-08:00Brasiers.<div style="font-family: Helvetica; font-size: 12px; margin: 0px;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMe34PtzpUR0rzadgwxFPO1Ccq8Fi3rr0mvNHS5aOeOyTQxntiuK58XGSo4rYENp2Jxl9Fm6d7csUcXvaD6Sb3qiQm7DlA9AOAzdDEsaMYoMeCiTrGHJlDWA0O8uibmRFi7iyG2HnnD2LY/s640/blogger-image--375952659.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><img border="0" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMe34PtzpUR0rzadgwxFPO1Ccq8Fi3rr0mvNHS5aOeOyTQxntiuK58XGSo4rYENp2Jxl9Fm6d7csUcXvaD6Sb3qiQm7DlA9AOAzdDEsaMYoMeCiTrGHJlDWA0O8uibmRFi7iyG2HnnD2LY/s400/blogger-image--375952659.jpg" width="400" /></span></a></div>
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span>
<div style="margin: 0px;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0px;">
<span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: Times, Times New Roman, serif;">"Je vais faire comme si j'étais à un festin. Je vais me lancer dans une ronde autour de ta tête jusqu'à en tomber privée de la vie. Je vais danser pour les funérailles des choses qui moururent quand mourut ta vie. Vois, je vais donner un ballet sous le clair de lune, pour que tout soit dit."</span></div>
<div style="margin: 0px;">
<span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-family: Times, Times New Roman, serif;">F. Pessoa<br />La mort du prince</span></div>
<div style="margin: 0px;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0px;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Et le maître disait : tu dois mépriser la douleur du corps et tirer des délices pour les hommes mortels des harmonies des douleurs de l'âme : comme le peintre sait rendre tous les infinis ors des cieux, ainsi le poète use de sa douleur comme d'une lyre, et distingue la nostalgie du ciel de la nostalgie commune de la cheminée du foyer, la tristesse à pleurer de la colère qui se mêle de larmes de l'homme qui va se venger dans les Trois Mondes. Et le poète est ceci : le vengeur gai de la grande douleur de l'Eden, celui qui de la terre et des larmes, de la sueur et de la morsure du Serpent fait le gai savoir par l'effet mêlé de la vengeance et du souvenir. En cela il est le frère du Gardien de la Terre Sainte, et chante autour de ses feux, et chante sur ses armes noyées du sang de l'ennemi. </span></div>
<div style="margin: 0px; min-height: 15px;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0px;">
<span style="font-family: Times, Times New Roman, serif;">Chante, ô poète, au dessus des brasiers, que tes mots soient le parfum qui réveillera les dieux d'avant !</span></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-29308221219469716672014-04-09T11:03:00.001-08:002014-04-09T11:06:19.142-08:00Lucibel.<p dir="ltr"><br></p><p dir="ltr"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEVbvfERzL0IxgJ_CJCExLcGWcjuWELS_nwbETnJQdTI6h3FP7-YahissvyBvC383cfAdlxpZcaaYSA2JPdNxNsf-zoT0gAVdiBV71Pk8Tok3HkyotYxaI52Nxgn7bPc_7mglO5xD6hDPI/s1600/facebook_-360954767.jpg" imageanchor="1" style="font-family: sans-serif; text-align: center; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEVbvfERzL0IxgJ_CJCExLcGWcjuWELS_nwbETnJQdTI6h3FP7-YahissvyBvC383cfAdlxpZcaaYSA2JPdNxNsf-zoT0gAVdiBV71Pk8Tok3HkyotYxaI52Nxgn7bPc_7mglO5xD6hDPI/s640/facebook_-360954767.jpg"></a></p><p dir="ltr"><br></p><p dir="ltr">Ô Seigneur Seigneur Seigneur je me suis enroulé dans le Ciel étoilé dans un combat à mort, comme le Python avec l'Aigle... j'ai tant marché dans les vallons sans retour, j'ai tellement cherché un royaume où vivre sans fuir ni déchirer soit possible - je t'ai cherché dans les yeux des fleurs, entre les mains entrelacées des forêts, parmi les orbes des nuages...et j'ai cherché avec le Serpent dans les fissures des murs, s'il n'y avait pas un souffle d'air venu de l'horizon, un souvenir évanescent de ton souffle sur la pierre, un parfum de loin comme un crépuscule sur l'océan des larmes... j'ai cherché sur les peaux humaines, somptueuses comme des forêts - il y est aussi des labyrinthes, des mousses couvertes de baies, des orchidées rêveuses, des fontaines, des ronces et des épines cruelles...de grands et nobles combats...Seigneur ! J'ai tellement cherché à croiser un jour ton regard...tellement cherché à déposer ma peine et ma folie, qui me font grincer des dents et les briser comme du verre...tellement cherché à plier le genou devant toi, et devant rien, rien de mortel sous la lune - ma nuque est trop raide, ma rage issue du sang noir du congre tordu dans mes tripes...mon coeur qui pompe le sang, mes poumons qui écument le souffle, ma peau qui masque ma douleur vive, mon âme même sont ensanglantés, comme les larmes coulent des yeux...et mes pieds portent un mort.<br></p>
<p dir="ltr">Tout ce que j'aurais pu faire par amour...</p>
<p dir="ltr">Mais c'est trop tard, depuis toujours. Car selon l'ordre et la justice du temps - toi ! toi qui fait mouvoir le soleil et les autres étoiles - tout ce qui existe dans le Temps mérite d'être détruit.</p>
<p dir="ltr">Il y eut un temps pour créer, un temps pour détruire vient. Il est des lignages de destruction. </p>
<p dir="ltr">Alors je me love dans le temps par amour de l'éternité. Je roule dans les mondes comme les étoiles dans le Ciel, gardiennes du Pôle.</p>
<p dir="ltr">Je garderai la Terre Sainte.</p>
<p dir="ltr">Car je t'aime, ô éternité !</p>
<p dir="ltr">Vive la mort !</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br></div>lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-25711811940789159112014-03-30T00:56:00.000-08:002014-03-30T04:59:08.267-08:00Surgissement de l'instant crucial sur les fleurs d'illusions.<div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmc0pLWuMdnsc_tokFe5MvO8ooKbXgRXFEJffZvk9eoU6Mpt3ITcAbEVUE7bXc-Ao32blL0Z6IEJRCHoPprP6IGh-PVWBpWxauQW6HjlIodBIOr-MW6Daw5aU9hhfYfKmLTrvgfsbYk_bY/s640/blogger-image--1504219203.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmc0pLWuMdnsc_tokFe5MvO8ooKbXgRXFEJffZvk9eoU6Mpt3ITcAbEVUE7bXc-Ao32blL0Z6IEJRCHoPprP6IGh-PVWBpWxauQW6HjlIodBIOr-MW6Daw5aU9hhfYfKmLTrvgfsbYk_bY/s400/blogger-image--1504219203.jpg" width="400"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Nedko Solakov, the beauty of sin, 2011)</td></tr>
</tbody></table>
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Ne croyez pas que j'aie été indifférent à votre lettre. Elle m'a touché, trop. Elle m'a ému car je pouvais toucher les lieux et les émotions, et en même temps en était éloigné par d'infimes portes de verre, placées dans l'espace, et qui ne deviennent sensibles qu'à la paume de la main, ou au choc froid sur l'os. Nos vies sont posées dans des labyrinthes de glace - sont posées dans d'indéfinies toiles d'araignées.</div>
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<div>
Un instant je peux être proche à vous toucher la main et à vous parler, mais comme derrière un miroir où nul ne peut ni voir ni entendre. Un instant je peux être plus loin de vous que la lune qui s'enfonce dans l'horizon.</div>
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<div>
Toutes ces frontières ne sont ni par vous, ni par votre volonté, mais par les chaînes du temps et de l'espace et par les signes, par les choses qui sont et celles qui ne sont pas. Vous avez écrit "tout voir, tout lire, tout faire". Je désire infiniment tout sentir, lancé comme la course du soleil devant le loup, comme un vaisseau fantôme sur les orbes des mondes.</div>
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Le roman - et déjà l'Ecriture - nous permettent d'imaginer sentir au delà du cercle de fer de notre vie, du respirer au delà des souffles confinés du serpent constricteur tissé de temps et d'espace. Le temps et l'espace sont la prison métaphysique de l'homme, la seule dont il vaille la peine de chercher la porte, et cette porte est intérieure, est et n'est pas, n'est pas ce que croient ceux qui ne l'ont pas trouvée.</div>
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L'écriture, l'art, les mondes hétéroclites des signes, permettent une ouverture. Mais cette ouverture est toujours ouverture par les signes, par ce qui est et n'est pas, par ce qui représente et substitue et n'est pas, et en principe, essentiellement, ne peut pas être. Cette ouverture est fictive, comme une fenêtre en trompe l'oeil peinte sur le mur d'une prison, avec ses fleurs sur le rebord, son village calme, son pan de mur jaune. Heidegger dit que l'étant est ouverture, mais seul ce qui est essentiellement fermé peut être dit ouvert.</div>
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La fontaine est scellée dans le silence des dieux et des hommes. Une part de ce scellement est métaphysique. Mais une réplication humaine de ce scellement ne cesse plus d'opérer. L'homme se sépare du monde, et le voit s'éloigner à l'infini. L'évidence d'autrefois devient à ses yeux une folie ou un profond mystère : ainsi la justice, la bonté, l'hospitalité des hommes anciens sont-elles devenues de profonds mystères. Ainsi il est devenu usuel de diviser et d'introduire la méfiance parmi les hommes au nom de la justice, alors même que la justice est harmonie et paix entre les hommes. " Entre les hommes ? Ne méprise-tu pas en parlant ainsi les femmes, n'est tu pas la Parole du Patriarcat ?"- pourtant il n'y a pour la justice d'autre genre que le genre humain. </div>
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Ainsi le courage est-il devenu cette faculté d'être le perroquet moral de vieillards puritains ou haineux. Ainsi la création est-elle devenue cette faculté répéter indéfiniment les anneaux du langage des maîtres. Ainsi nul chevalier de passage ne partage plus de vin herbé avec nulle dame du Haut-Chateau. Ainsi le regard des morts sur les fleurs s'est-il perdu comme la source dans la fissure de la montagne.</div>
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<div>
Ce qui est représenté peut advenir, c'est vrai. Je peux revenir à Istambul, parcourir à nouveau les infimes ruelles de Martigues et ses avenues de mer qui partent à l'infini des mondes possibles, vers tous les ports du monde - enfant, j'ai arpenté les ports, et sans cesse regardé l'horizon et les phares pour les saisir. Mais je ne retrouverais pas les temps perdus. Je peux vous chercher infiniment dans des rues où vous avez vécu des années, interroger des gens même, regarder des photos, boire des thés sucrés sur des tabourets en parlant du passé et des autres pays, mais tout restera insaisissable. Nous sommes plus loin du jour passé que de rien au monde - il est à jamais hors de portée.</div>
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Je peux bien sûr t'évoquer, respirer l'air que tu respires, l'air du printemps et des mimosas, partager le soleil et la lune - mais ces délices ne sont délices que parce qu'ils portent la nostalgie des mondes. L'Eden a été, les ombres le crient sur les roches blanches comme les os du Léviathan, les pierres brûlantes et les parfums des collines de la Ville - l'insaisissable est certitude, la douceur des huiles fut répandue - mais cette joie est née de l'ombre et ne trouve plus à vivre, à s'incarner. Le Maître lui-même parle assez du deuil qui suit l'incarnation. Le deuil demeure même dans la vie, quand les délices ne sont plus que les ombres de l'exil.</div>
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Je ne peux pas écrire de roman parce que c'est un genre faux et menteur qui sanctionne l'inaccessible et même en retire du plaisir par la sécurité, comme le plaisir de la rumeur de la tempête au fond d'un lit, ou la vision d'une fenêtre glacée devant la cheminée. Le roman nous permet de lire infiniment et de lier la tragédie avec le confort. Lire infiniment, c'est infiniment reculer de vivre. Le confort nous protège, et ce confort neutralise infiniment la vie, la rend incolore, désodorisée, sans cette apreté folle que donne le goût du sang dans la bouche lors d'un effort déchirant, lors d'une course devant un fauve déterminé à vous déchirer, sans le gout d'un verre de fin après une longue étape d'égarement dans les glaciers du Haut, sans l'odeur de la peau humaine, ses amertumes et ses splendeurs aussi vastes que tous les paysages du monde.</div>
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Nous n'avons besoin de tant de signes, de cette immense accumulation de spectacles, que parce que nous avons complètement neutralisé la vie au nom de la protection de l'homme. L'homme entièrement protégé est l'homme mort. Vivre n'est pas se protéger. Vivre, c'est tuer ou être tué. Vivre, c'est chercher la belle heure de sa mort, le bon jour pour mourir.</div>
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La perte du monde dans les signes au nom de l'art est un mensonge des critiques, pas des artistes. Les artistes vivent et meurent, les artistes versent leur sang par terre pour attirer le regard et voir ce que nul autre n'a pu voir. Les critiques sont tellement plus nombreux, et se sont institués Rois, gardiens des portes des Sept Arts et des éditeurs. Ils sont à leurs yeux les bergers du Bien, du Beau et du Juste, les bergers du Grand Roman, de la Grande ceci ou cela, les conseillers des éditeurs. Ils ne sont rien de plus que des marchands, des marchands d'eux même et de la morale. Ils sont les pharisiens qui crucifient les sages et les prophètes.</div>
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Et il y a les flots de moraline des maîtres, qui ont tellement besoin d'invoquer le Bien pour garder leurs richesses. Et tous les chiens qui aboient avec les maîtres en attendant leurs récompenses. C'est la morale et la socialisation qui nous tuent. J'ai besoin de haine, de rage et de colère pour me tenir debout. J'ai besoin de défi pour courir vers les moutagnes du Couchant. J'ai besoin d'ordre intérieur pour suivre indéfiniment des étoiles sans récompense, sans feu ni lieu pour poser ma tête. </div>
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Par la morale, la stupidité la plus profonde se met à l'abri de toute critique. Par l'esthétique, le critique devient prophète. Par les signes, le surgissement réel de l'instant crucial est toujours déjà écarté. La morale est la bêtise devenue reine d'un monde illusoire, la couronne sur le front du taureau. </div>
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Au nom de l'attention portée au faible et au malade, on fait du faible et du malade la norme morale de l'homme, et on interdit tous les mondes possibles. On condamne les abîmes du négatif créateur qui est la guerre, mère du monde, comme l'a vu Héraclite. Oui, la guerre est mère du monde ! A chaque instant, en chaque corps vivant, se séparent et se détruisent l'ami et l'ennemi, sur la peau, dans la bouche et les tripes, dans le souffle - chaque prairie, chaque ruisseau infimes sont les lieux d'indéfinis combats, tout comme notre monde humain. </div>
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Les propriétaires des grands domaines font du grand spectacle de la charité depuis toujours : comment critiquer ces messieurs et ces dames si généreux, si attentionnés, si opposés au mal, à la rage et à la haine, si défenseurs du bien, si positifs ? Ne gardent-ils pas la petite monnaie pour les pauvres ? Ne sont-ils pas si spectaculairement solidaires ? Car la charité, car l'invocation du bien sont des armes de la guerre des hommes au même titre que la lame ou le revolver.</div>
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<div>Tout le principe de la guerre réside dans la tromperie, dit Sun Tzu. Et pour tous ceux qui sont sans trêve éduqués à s'identifier à l'impuissance et à la dépendance inoffensives propres aux mourants et aux faibles, comment trouver les ressources et les compétences pour contester l'arrogante domination de ceux qui revendiquent le monopole du Bien pour leur monde d'exploitation de l'homme et corrompu jusqu'aux os ? </div>
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Car ce monde ancien est corrompu et mérite de mourir. Il est toujours déja mort.</div>
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La morale des pieuvres nous étouffe - elle est la part humaine de la prison des hommes.</div>
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Nous sommes devenus comme des poulpes, des choses molles et fragiles qui se lovent dans les pierres, veulent tout attirer avec leurs bras, et jettent des nuages d'encre sur ce qu'ils ne veulent pas voir. </div>
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Je ne veux pas être spectateur. Je veux devenir voyant. </div>
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<br></div>
<div>
Je ne veux pas être spectateur cultivé. Je ne veux pas consommer des signes - je les digère de plus en plus mal à mesure que je deviens plus intelligent.</div>
<div>
<br></div>
<div>Pour nous autres, vivants et avides de vie, la lecture nous tue et nous fait vivre. Le roman est un peu pieuvre, un peu vautour, un peu cendres de notre chair. Oui, j'ai pleuré sur des films et pleuré sur des romans. Pleuré, mais pourquoi ? Pourquoi ce délices des larmes ? Pour rien de plus que le filet de lumière dans la caverne, pour rien de plus que le parfum des collines dans les souffles d'air des ténèbres. Comment rejeter la lumière et le souffle en enfer ? Comment ? Comment rejeter l'amour de Dieu par amour de Dieu ?</div><div><br></div><div>La lumière et le parfum des montagnes de l'horizon, ce que toute la puissance de notre coeur recherche, le destin. Pourtant ceux là ne libèrent pas, s'ils aident à vivre entre les murs.</div>
<div>
<br></div>
<div>
Les romanciers ne sont en cet âge rien de plus que les chanteurs d'hymnes de Sion.</div>
<div>
<br></div>
<div>
"Sur les rives des fleuves de Babylone, là nous nous assîmes, et nous pleurâmes au souvenir de Sion. Aux saules qui les bordent, nous suspendîmes nos harpes ; car là nos maîtres nous demandaient des hymnes, nos oppresseurs des chants de joie. "Chantez-nous un des cantiques de Sion !" Comment chanterions-nous l’hymne de l’Eternel en terre étrangère? Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies ! </div>
<div>
<br></div>
<div>
Souviens-toi, Seigneur, pour la perte des fils d’Edom, du jour [fatal] de Jérusalem, où ils disaient: "Démolissez-la, démolissez-la, jusqu’en ses fondements!" Fille de Babel, vouée à la ruine, heureux qui te rendra le mal que tu nous as fait ! Heureux qui saisira tes petits et les brisera contre le rocher !</div>
<div>
<br></div>
<div>
Heureux le rocher sur lequel se brisera l'ordre de fer de la morale et du spectacle, du capital et des chiens aboyeurs - heureux le marteau des philosophes qui en brisera les tables, heureux le soufre qui en brulera les ténèbres en noir sans se perdre.</div>
<div>
<br></div>
<div>
Vive la mort !</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-90274606188966990112014-03-20T15:30:00.002-08:002014-03-20T16:12:55.213-08:00A l'Orient d'Eden.<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="color: red;"> </span></span></span><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN2SxH5oZeenU9K3STLG9SYjF5QWaWu7leL5jM5fk2hHTk9qCe8px3U39gvrDj29eSjJ3pq75ULsW9Dp5-KzePWvgfbzY_r80F_NZHuez51fHCBYP4yr6csQQYBbmIPMv2WEqL7363Q0vs/s1600/1972439_10201716887749261_978243178_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiN2SxH5oZeenU9K3STLG9SYjF5QWaWu7leL5jM5fk2hHTk9qCe8px3U39gvrDj29eSjJ3pq75ULsW9Dp5-KzePWvgfbzY_r80F_NZHuez51fHCBYP4yr6csQQYBbmIPMv2WEqL7363Q0vs/s1600/1972439_10201716887749261_978243178_n.jpg" height="540" width="350" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #cc0000;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Caïn et Abel, fils du Serpent)</i></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<span style="color: #cc0000;"><br /></span>
<br />
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> Ou l'Amor Fati de Caïn.</span></span><br />
<br />
<br />
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Caïn
fut le premier fils d'Adam, analogue à Lucifer qui fut le premier
Ange de Dieu.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span>
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>« L'homme
s'était uni à Ève, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, en
disant: "J'ai fait naître un homme, conjointement avec
l'Éternel!" Elle enfanta ensuite son frère, Abel. Abel devint
pasteur de menu bétail, et Caïn cultiva la terre. Au bout d'un
certain temps, Caïn présenta, du produit de la terre, une offrande
au Seigneur; et Abel offrit, de son côté, des premiers-nés de son
bétail, de leurs parties grasses. Le Seigneur se montra favorable à
Abel et à son offrande, mais à Caïn et à son offrande il ne
fut pas favorable; Caïn en conçut un grand chagrin, et son visage
fut abattu. Le Seigneur dit à Caïn; "Pourquoi es-tu chagrin,
et pourquoi ton visage est-il abattu ? » (...) </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Caïn
parla à son frère Abel; mais il advint, comme ils étaient aux
champs, que Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua. L'Éternel
dit à Caïn: "Où est Abel ton frère?" Il répondit: "Je
ne sais; suis-je le gardien de mon frère?" Dieu dit: "Qu'as-tu
fait! Le cri du sang de ton frère s'élève, jusqu'à moi, de la
terre. Eh bien! tu es maudit à cause de cette terre, qui a ouvert sa
bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère!" Lorsque
tu cultiveras la terre, elle cessera de te faire part de sa
fécondité; tu seras errant et fugitif par le monde." Caïn dit
à l'Éternel: "Mon crime est trop grand pour qu'on me
supporte. Vois, tu me proscris aujourd'hui de dessus la face de
la terre; mais puis-je me dérober à ta face? Je vais errer et fuir
par le monde, mais le premier qui me trouvera me tuera."
L'Éternel lui dit: "Aussi, quiconque tuera Caïn sera puni au
septuple." Et l'Éternel le marqua d'un signe, pour que
personne, le rencontrant, ne le frappât. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Caïn
se retira de devant l'Éternel, et séjourna dans le pays de Nôd, à
l'orient d'Éden. Caïn connut sa femme; elle conçut et enfanta
Hénoc. Caïn bâtissait alors une ville, qu'il désigna du nom de
son fils Hénoc. Hénoc devint père d'Iràd; celui-ci engendra
Mehouyaél, Mehouyaél qui engendra Metouchael qui engendra Lamec.
Lamec prit deux femmes, la première nommée Ada, et la seconde
Cilla. Ada enfanta Jabal, souche de ceux qui habitent sous des tentes
et conduisent des troupeaux. Le nom de son frère était Jubal:
celui ci fut la souche de ceux qui manient la harpe et la lyre.
Cilla, de son côté, enfanta Tubalcaïn, qui façonna toute sorte
d'instruments de cuivre et de fer, et qui eut pour sœur Naama. Lamec
dit à ses femmes"Ada et Cilla, écoutez ma voix! Femmes de
Lamec, prêtez l'oreille à ma parole! J'ai tué un homme parce qu'il
m'avait frappé, et un jeune homme à cause de ma blessure : Si
Caïn doit être vengé sept fois, Lamec le sera soixante-dix fois
sept fois." </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Adam
connut de nouveau sa femme; elle enfanta un fils, et lui donna pour
nom Seth: "Parce que Dieu m'a accordé une nouvelle postérité
au lieu d'Abel, Caïn l'ayant tué." A Seth, lui aussi, il
naquit un fils; il lui donna pour nom Énos. Alors on commença
d'invoquer le nom de l'Éternel. »</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Je
le dis avec fierté, devant l’Éternel.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Je
suis venu pour témoigner en faveur des fils de Caïn, des Fidèles
d'Amour.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Comme
Adam, nous avons perdu l’Éden. Comme Caïn, son fils, nous avons
mangé la chair, versé le sang pour faire nos offrandes. Car en
effet Caïn est d'abord agriculteur, mais Dieu refuse son offrande,
et en fait un éleveur nomade, un maître du Taureau Noir. Ces deux
jumeaux opposés se détruisent et deviennent l'autre. Caïn devient
l'ancêtre, l'origine de « la souche de
ceux qui habitent sous des tentes et conduisent des troupeaux ».
Le Coran dit que Caïn appris à enterrer les morts à l'aide du
Corbeau.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">L'homme
est image de Dieu ; il n'est rien, il est image, c'est à dire
que sans le regard de reconnaissance de Dieu, il est rien, infiniment
néant, un vide terrifiant, la terreur de la nuit, à peine pensable
sous une forme intellectuelle, non sensible, à l'homme qui, comme
Seth et ses descendants, est porteur de bénédiction. Et la
puissance d'amener à l'être, de co-naître, ce regard est donné à
Eve, Felix Caeli Porta, et à toutes les femmes par Eve : <i>j'ai
fait naître un homme conjointement avec l'éternel.</i> La joie, le
gai savoir, sont filles des terreurs de la nuit. Le vide terrifiant,
la nostalgie de l'éternité, est le signe d’élection – le signe
de Caïn. Et c'est pourquoi <i>les fils de Dieu trouvèrent que les
filles de l'homme étaient belles</i>, à cause de la puissance de
reconnaissance et de recommencement du monde de leur regard, alors
même qu'ils avaient perdu la miséricorde de Dieu.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Les
fils de Dieu parurent sur terre à cette époque, et aussi depuis,
lorsque les fils de Dieu se mêlaient aux filles de l'homme et
qu'elles leur donnaient des enfants. Ce furent les héros
d'autrefois, ces forts si renommés</i>. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Par
amour, par cet infini désir de reconnaissance par Lui qui porte à
la folie, nous avons tué nos frères et perdu la terre fixe, le sol
des autres hommes, leurs murs et leurs haies. Nous avons beaucoup
aimé...et nous nous sommes <i>retirés devant Dieu</i> et devant la
Loi. Nous sommes brumes, incertitudes, insaisissables, perpétuelle
évasion de prisons perpétuelles, et pourtant porteurs de signes.
Nous sommes foi, certitude, et Janus, foi de la main gauche et impies
de la main droite. Dieu à accordé à Caïn un signe de protection
et un pardon indéfini, <i>soixante dix fois sept fois</i>. Une
Alliance, l'alliance de Caïn, l'alliance des hommes maudits, mais
non damnés - L'amour donné ne peut être retiré. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Le
Maître parle de ces grâces :<b> </b><i>Pierre s’approcha de
Jésus pour lui demander : « Seigneur, quand mon frère commettra
des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu'à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas
jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »
</i><span style="font-weight: normal;">(Matthieu 18, 21-35)</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Les
fils de Dieu qui aimèrent les femmes des hommes vinrent parmi nous ;
plus exactement, sont nous. Et aussi la race des poètes, <i>la
souche de ceux qui manient la harpe et la lyre</i>.
Et enfin les hommes du feu, du fer et des armes : <i>Tubalcaïn,
qui façonna toute sorte d'instruments de cuivre et de fer.</i>
Car la musique, la poésie de la tristesse comme les chants de sang
et les satires cruelles, ou encore comme la guerre, la colère du feu
et de l'épée, sont nées du désespoir absolu, de la Nuit obscure
des fils de Caïn, de leur exil indéfini, de leurs errances.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Nous
ne nous excuserons pas. Nous faisons retour, nous revenons à Dieu,
nous errons et pèlerinons par les montagnes de l'horizon ; par les
vases d'huile parfumée, vases cassés au sol et huile et parfums
étendus dans les cheveux et sur la peau. Quel gaspillage, cela
aurait pu être donné aux pauvres, non ? Qu'importe, en
vérité ! Nous revenons par les filles des hommes, dont le
désir fit Lucifer. Nous revenons par le désespoir.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Nous
ne nous excusons pas. Jusqu'à la mort, simplement pour ne pas
demander pardon aux autres hommes d'être ce que le destin, la roue
écrasante des temps a fait de nous depuis l’Éden. Nous
n'obéissons pas à l’Église, aux prêtres, sauf secrètement
auprès des plus sages, qui savent qu'Il nous protège et nous aime.
C'est ainsi que l'Ermite de la forêt de Morrois accueille et protège
Tristan et Iseult, adultères, révoltés, et homicides. Nous aimons
à rire publiquement des vices des prêtres et des moines, et la
plupart aujourd'hui sont défroqués et marchands de morale, comme le
Maître aimait à s'en moquer, ceux qui ont des franges à leur
manteau et remercient Dieu de n'être pas mauvais comme les autres
hommes, alors qu'ils sont tellement, tellement odieux.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Le
Cantique est parcourus de symboles des fidèles d'amour, de paroles
qui ne prennent sens que par eux, comme les propos du Maître. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">"<i>Le
Cantique des Cantiques, composé par Salomon. </i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Qu'il
me prodigue les baisers de sa bouche! Car tes caresses sont plus
délicieuses que le vin. Tes parfums sont suaves à respirer;
une huile aromatique qui se répand, tel est ton nom. C'est pourquoi
les jeunes filles sont éprises de toi. Entraîne-moi à ta
suite, courons! Le roi m'a conduite dans ses appartements, mais c'est
en toi que nous cherchons joie et allégresse; nous prisons tes
caresses plus que le vin: on a raison de t'aimer. Je suis
noircie, ô filles de Jérusalem, gracieuse pourtant, comme les
tentes de Kêdar, comme les pavillons de Salomon. Ne me regardez
pas avec dédain parce que je suis noirâtre; c'est que le soleil m'a
hâlée. Les fils de ma mère étaient en colère contre moi: ils
m'ont fait garder les vignobles, et mon vignoble à moi, je ne l'ai
point gardé! Indique-moi, toi que chérit mon âme, où tu
mènes paître [ton troupeau], où tu le fais reposer à l'heure de
midi. Pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des
troupeaux de tes compagnons ? </i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Si
tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, suis donc les traces
des brebis, et fais paître tes chevreaux près des huttes des
bergers.</i>"</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">C'est
vers les fils de Caïn, les hommes des troupeaux et des tentes, les
hommes qui ne gardent pas les vignes et les haies que va la Sulamite,
loin du dédain et de la colère des autres hommes, loin du Roi qui
est l'ordre et la loi du monde des hommes. Le noir du Corbeau est sa
couleur. Sa couche <i>est un lit de verdure, les solives de sa maison
sont de cèdre, les lambris sont de cyprès</i> : elle est une
fille de la forêt obscure et de l'extérieur du monde, elle est
<i>parmi les arbres de la forêt, les montagnes de l'horizon, le
désert et ses terreurs nocturnes</i>.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Avant
que ne fraîchisse le jour, que s'effacent les ombres, rebrousse
chemin, et sois pareil, mon bien aimé, au chevreuil et au faon des
biches sur les montagnes déchiquetées...</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">La
main gauche rebrousse chemin, marche dans un monde à l'envers,
quitte le monde de la ville, le monde de l'ordre des hommes : <i>je
résolus de (…) parcourir la ville (…) pour chercher celui dont
mon âme est éprise : je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé.
A ceux qui gardent la ville, j'ai demandé (…) à peine les eus-je
dépassés que je trouvais celui que mon cœur aime.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Et
de même qu'elle est sœur des gens des tentes et des troupeaux, elle
est sœur des héros, les fils des Anges déchus. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Voyez,
c'est la litière de Salomon ! Elle est entourée de soixante
braves, parmi les héros d'Israël ; ils sont tous armés du
glaive, experts dans les combats ; chacun porte le glaive au
flanc, </i><i><b>à cause des terreurs de la nuit.</b></i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">(…)
<i>ton cou est comme la tour de David, bâtie pour des trophées
d'armes, mille boucliers y sont pendus, tous écus de héros !</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Caïn
est issu du défi d'Adam à Dieu, défi soutenu par le serpent sous
le pommier : <i>vous serez comme des Dieux, connaissant la
science du Bien et du Mal, du Bonheur et du Malheur : </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>C'est
sous ce pommier que j'ai éveillé ton amour, là où ta mère te mit
au monde, là où ta mère te donna le jour. Place-moi comme un
sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car l'amour est
fort comme la mort, la passion terrible comme l'Enfer; ses traits
sont des traits de feu, une flamme divine. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Comment
la racine unique du monde est-elle devenue deux forces qui
s'affrontent, comment comme Janus deux frères se sont tués et sont
devenus autres, comment Abel vit à nouveau en Seth et en Noé, </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Adam
connut de nouveau sa femme; elle enfanta un fils, et lui donna pour
nom Seth: "Parce que Dieu m'a accordé une nouvelle postérité
au lieu d'Abel, Caïn l'ayant tué." A Seth, lui aussi, il
naquit un fils...</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Comment
deux voies sont apparues pour le repentir – et seules, les âmes
repenties trouvent à nouveau, éternellement, la réconciliation des
frères séparés par la mort et le meurtre, par ce qu'aucun homme ne
peut réparer. Et cela est aussi cette chimère de l'homme, entre la
terreur nocturne et l'amour de la chair et de la guerre, et le soleil
invaincu et l'amour de Dieu – <i>alors on commença à invoquer le
Nom de l’Éternel. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Car
tout ce qui est déchiré dans le monde est aussi déchiré dans
l'âme. La guerre dans le monde est toujours l'image ternie de la
grande guerre dans le ciel.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Mais
entre le Soleil de Dieu et la glace du meurtrier errant accomplissant
le retour dans l'amour et la guerre, le Maître n'a jamais ni ignoré
ni choisi, pas plus que les sages des Temps. Car l'amour n'est pas le
déchirement, mais la réconciliation, sur les rives des crépuscules
des mondes. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Car
le miroir le plus secret de l'ordre du monde n'est pas la
reconnaissance de l'ami et de l'ennemi, mais la reconnaissance de
l'ami dans l'ennemi et de l'ennemi en soi-même – et de cet ennemi,
il faut faire un ami et de cet amour de l'ennemi une puissance –
une gloire de la terre. Voilà l'Empire : le lieu de la
réconciliation des opposés, le lieu de la guerre et le lieu de la
Paix. Le siège de la Gloire, miroir des cieux.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Gloire
à Dieu au plus haut des cieux, et Paix sur la Terre aux hommes de
bonne volonté. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Que
n'est tu froid ou bouillant ! Mais tu es tiède, et parce que tu
es tiède, je te vomirais par ma bouche.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Il
lui sera beaucoup pardonné car elle a beaucoup aimé.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Le
chemin vers le haut et le chemin vers le bas, un et même.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Il
est dit que le haut et le bas finissent par se ressembler.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><i>Vive la mort ! </i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-41617158721044630572014-03-12T05:23:00.001-08:002014-03-12T05:29:01.179-08:00La montagne d'Orient.<div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXwEWIiV8cPWnxja9Ls0YKA6yUIz-qVo5vAQScd-z4BCMZo3uj7ibEVGBv5V-VTzWMmXac-InLZnn-ca4ZdilWNq64KQIpBimMf_ZUDd9IRfzjseBJSAEsetY7vqLXaj5iskie0rx58UX9/s640/blogger-image--1683173448.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXwEWIiV8cPWnxja9Ls0YKA6yUIz-qVo5vAQScd-z4BCMZo3uj7ibEVGBv5V-VTzWMmXac-InLZnn-ca4ZdilWNq64KQIpBimMf_ZUDd9IRfzjseBJSAEsetY7vqLXaj5iskie0rx58UX9/s640/blogger-image--1683173448.jpg"></a></div><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">Il n'y a pas de meilleurs mots que le silence, et pourtant nous nous mourrons du silence comme d'une anguille s'entrelaçant glacée dans nos poumons. </span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">C'est dans le silence que la Haine et l'Amour se manifestent.</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">- Plus que jamais la vérité est la nuit obscure de toutes nos paroles.</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">- Oui. Pourtant, je pense à toi. </span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">Pardon. Pardon.</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">- "Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin". La glace est le feu sous un certain rapport, car ce qui est la fin est, éternellement, le commencement.</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">- Le Roi le présente aux monts de l'Occident</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);">Ainsi il se tourne vers la montagne d'Orient.</span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div><div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br></span></div>lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-48660290183768875762014-03-10T13:51:00.000-08:002014-03-20T16:18:16.261-08:00Involution nocturne du dragon.<div class="separator" style="clear: both;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGVpRk_qza9skTXPEgI2XuuQF5nHuGyvAZuSb9uSJybHp9TVm4z2YRNgniApBkeUWOVTB5O-dEMZYx6QXxACOFpPcaq4XopyZgyeOAGxe-AJ6fq6eEuFKi_FNc4MLtIPB7ZZ29pXb4V68N/s640/blogger-image-579968368.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGVpRk_qza9skTXPEgI2XuuQF5nHuGyvAZuSb9uSJybHp9TVm4z2YRNgniApBkeUWOVTB5O-dEMZYx6QXxACOFpPcaq4XopyZgyeOAGxe-AJ6fq6eEuFKi_FNc4MLtIPB7ZZ29pXb4V68N/s400/blogger-image-579968368.jpg" width="393" /></a></div>
<div>
<br /></div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Oh Seigneur</span></span><br />
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Quelle étrange peine, quel étrange destin est le mien !</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Je me meurs d'angoisses et de folies</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Et je me nourris de ma mort comme le vampire</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">De mon propre sang</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Mes dents éclatent comme le raisin mur en mordant des braises</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;">Et cela est douleur et eau limpide de la source scellée et larmes</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">J'ai pris au sérieux cette parole : sur la terre comme au ciel.<br /><br />Mes ongles enfoncés dans la terre, entre les racines, j'ai connu le vertige de tomber dans l'abîme du ciel,<br /><br />Le couchant rougir sous mes pieds<br /><br />Chuter infiniment entre les bras brûlants de la déesse du Soleil</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">J'ai vu les grands poissons nager dans l'or liquide des réverbères</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">J'ai entendu la peine des hommes morts murmurée dans le vent nocturne</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Entre les monts odorants</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">J'ai lu les milliers et les milliers d'étés </span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Dans l’œil pensif de l'iguane et tellement d'amours et tellement de haines</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">J'ai été feu et folie entre les arbres</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Porteur de mort dans les marais</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Les longues graminées ont ployé sous les pins</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Les arbres s'unissent d'amour et se sont fait</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">La grande guerre</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Que de sang qui tourne comme les étoiles</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">S'écoule comme le lait </span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Entre les racines</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Et je vis encore</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Comme un naufragé sur une rive à jamais oubliée</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Comme un phare qui pleure sur la mer</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Scrutant l'abysse</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Le soleil nouveau jaillissant des flots blancs</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Oh mon amour mon si bel amour</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Tu es vie</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;">Et je suis mort</span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="font-family: inherit;"><span style="background-color: rgba(255, 255, 255, 0); font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div>
<span style="-webkit-text-size-adjust: auto; background-color: rgba(255, 255, 255, 0);"><br /></span></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-66658724044669082622014-03-09T00:59:00.000-08:002014-03-09T00:59:55.508-08:00Orient sur les fleuves des yeux.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6WK2-yLGaqNBMinazxFA_ut0NUoTsRs9eViZY3lAc66hzCXjrkHKqGLQLJo7W6GlFxh6z_xHbDoH1LBmFu_e2WQ7Y4Jzya2KTiux6uEwbKdSM6WjuLCJMBEl1edwDenOzO9pLMRbNKieb/s1600/1901333_10201714988341777_119541709_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6WK2-yLGaqNBMinazxFA_ut0NUoTsRs9eViZY3lAc66hzCXjrkHKqGLQLJo7W6GlFxh6z_xHbDoH1LBmFu_e2WQ7Y4Jzya2KTiux6uEwbKdSM6WjuLCJMBEl1edwDenOzO9pLMRbNKieb/s1600/1901333_10201714988341777_119541709_n.jpg" height="640" width="360" /></a></div>
<br />
<br />
<br />
Et que serait l'amour, s'il n'y avait le déchirement et l'exil<br /><br />Ô mon bel amour du Haut tant désiré<br />Mon bel amour de loin<br /><br />Voyageur à jamais étranger<br />Lisant sur la peau humaine<br />
Les présages des hommes des aubes<br /><br />Je jette les tiges d'achillée<br /><br />S'écoule la perle d'Orient sur les fleuves des yeux<br /><br />
Comme un souffle errant appelle<br />L'esprit des morts<br />Que je meure si je t'oublie<br /><br />Chasseur des ténèbres de l'<br />Étoile noire de la Nuit.<br /><br />Universelle Araigne<br />Dessinant l'astre dans ses lacs<br />
<br />
Vent vanité<br />
Souffle<br />
Insaisissable sont l'âme<br />
Insaisissable le monde<br />
<br />
Exilé<br />
Je jette les tiges d'achillée<br />
<br />
Des montagnes de l'horizon s'en vient<br />
La brise parfumée<br />
De ton souffle - ou un rêve<br />
<br />
Ou de sang peut être <br />
<br />
<span class="userContent">Oh mon amie, mon amie...pourquoi est-il si difficile de vivre, que parfois la douleur donne une voix et un appel au vide ?</span><br />
<br />
<span class="userContent">Et pourtant il faut aimer le destin</span><br />
<span class="userContent">Je jette les tiges d'achillée </span><br />
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-44718500374432465652014-02-20T16:45:00.000-08:002014-02-20T16:48:33.768-08:00Réflexions sur la fonction amoureuse de la mort, I.<div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFNKOv0CcEwoV72JgXaqLKB4TdyXzIirS3Dm60XQrjphkahGaaEw4lQbNQKWERj8hq4Er7QFtam1py9_-a1unVULM9IkfC_hRBr1BLUMAaLAOyzyPsjSXfz1K7i6JKpFqBQQrXrUO8E-WH/s1600/660.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFNKOv0CcEwoV72JgXaqLKB4TdyXzIirS3Dm60XQrjphkahGaaEw4lQbNQKWERj8hq4Er7QFtam1py9_-a1unVULM9IkfC_hRBr1BLUMAaLAOyzyPsjSXfz1K7i6JKpFqBQQrXrUO8E-WH/s1600/660.jpg" height="400" width="260" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Araki). <i>Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin.</i></td></tr>
</tbody></table>
<h2 class="_5clb">
</h2>
</div>
<div class="mts _50f8">
<br /></div>
L'incapacité
des vieilles générations à passer la main est une marque de
l'interruption de la tradition, une incapacité à éduquer réellement et
sincèrement, car éduquer réellement ses enfants est les éduquer
patiemment à sa propre mort, et donc s'éduquer soi-même à mourir d'une
bonne mort. La mort est l'essence de la transmission. La transmission
est mort du messager, vie du message de la Tradition qui porte la
résurrection de l'étincelle la plus haute du messager. La Tradition
comporte, comme l'Ecclésiaste, de très clairs messages à ce sujet : « il
y a un temps pour naître...et un temps pour mourir... ». La vie et la
mort du Maître sont l'archétype de la transmission.<br />
<br />
Les
générations qui s'accrochent s'accrochent pour jouir, et au fond pour
jouir de leurs propres enfants. Comme Saturne, nos vieux veulent dévorer
leurs enfants, jouir des routes en camping-car en flânant au ralenti à
l'heure du travail ; jouir de la sécurité, quitte à promouvoir la prison
lors des élections ; jouir de retraites élevées, quitte à licencier
massivement et à pressurer les salariés, par les fonds de pension, à
"libéraliser" le marché du travail. Pour rien dans les mondes les vieux
de l'âge moderne ne veulent renoncer, accepter la mort, faire de la
place à leurs enfants . Et peu veulent vraiment des enfants, tous sont
prêts à détruire la politique familiale pour payer les retraites, car
ils savent obscurément le lien entre la mort et l'enfantement ;
l'enfantement fait apparaître la mort comme Justice et comme Paix. La
mort permet la réconciliation entre générations que les conflits vitaux
rendent impossible, pollués par la nécessité et par l'intérêt.<br />
<br />
Aussi
les vieux mourants de l'époque, ces agonisants entassés dans de
luxueuses maisons de retraite, ces mourants terrifiés consomment pour
vivre de misérables jours de ténèbres en plus de quoi faire vivre tant
d'hommes jeunes mourant de faim, et enfermés dans le cercles de fer du
besoin, l'enfer sur terre . Ces millions de vieux mourants, ces
quatre-vingt-dix pour cent de femmes de plus d'un siècle atteintes
d'Alzheimer, préférant six ans d'agonie, de démence baveuse, à la mort
digne des ancêtres de la forêt, au renoncement rituel , à la prise
d'habit ultime, tous ces gens montrent que leur vieillissement les a
laissés verts et pourrissants : il n'ont jamais mûri pour aucune
récolte, ils ne passent pour aucune promesse.<br />
<br />
Les types de
liens entre les sexes sont liés aux classes d'âge et à la domination ;
et en tout les jeunes gens sont de la baise, comme le dauphin Charles de
Galles, maintenu indéfiniment dans la minorité royale à plus de
soixante ans. Les grandes révoltes du dernier siècle furent aussi des
révoltes de générations sacrifiées par leurs vieux, sacrifiées aux
grandes guerres, sacrifiées à « la crise économique », à tout ce qui
peut justifier le sacrifice.<br />
<br />
L'âge et le vieillissement sont déjà des problèmes politiques, ils sont aussi porteurs de maladies spirituelles.lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-90206415174122056892014-01-01T02:45:00.002-08:002014-01-02T22:43:17.979-08:00Le refuge de la Caverne, ou la légende des Sept Dormants.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvWqxFXkfKXZ3H1KPRWymKQbS6_seVMFg9z2UtTCYMpbjZ85LeQnEzZ3u3ZayG36Sonw3w8-Xm8PdyU6ai3wgevFRtu-YSVPO2Am-AN2q4-UhOPZ5sjVPLoXS40n6AXP36nQ1FKa9GfR1q/s1600/dormants3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvWqxFXkfKXZ3H1KPRWymKQbS6_seVMFg9z2UtTCYMpbjZ85LeQnEzZ3u3ZayG36Sonw3w8-Xm8PdyU6ai3wgevFRtu-YSVPO2Am-AN2q4-UhOPZ5sjVPLoXS40n6AXP36nQ1FKa9GfR1q/s400/dormants3.jpg" width="247" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Les sept dormants d’Éphèse)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i><br /></i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i>"Quand les jeunes gens se
furent réfugiés dans la caverne, ils dirent : "O notre
Seigneur, donne-nous de Ta part une miséricorde ; et assure
nous la droiture dans tout ce qui nous concerne". Alors Nous
avons assourdi leurs oreilles, dans la caverne pendant de nombreuses
années"</i>, Coran, 18:11-12.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je suis silencieux depuis maintenant
deux ans, ou presque. J’ai perdu l’habitude d’écrire – c'est un
vice des écrivains professionnels, que d'écrire par habitude. L’écriture
doit être une surprise, ou rien. Si l’écriture n’apparaît pas
issue du silence – comme les pas du Cerf qui apparaît soudain
entre les arbres, quand l’homme a longtemps, figé, tendu l’oreille
aux bruits de la forêt - l'écriture est vanité, vent sur les trottoirs des villes. Le silence, frère, est comme un vin doux,
une fontaine gouleyante qui s’écoule sur le cœur. Il est le fond
de la parole, comme la lumière blanche est le fond de la lumière.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je ne me suis pas tu par esthétisme ou
par morale cependant, mais par nécessité. <i>Faim fait saillir le
loup du bois</i>, a dit Villon après la sagesse des peuples. Les
êtres humains, de plus en plus nombreux en ce monde, qui ne
comprennent pas cela, y compris pour eux- même, ont perdu une part
d’humanité que la vie leur fera retrouver – tant pis pour eux !
Qu'ils mangent de la brioche ! Je ne reviens pas sur ce sujet.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais il est vrai que parfois, il faut
se taire et ruminer lentement...tu retrouveras Nietzsche à chacun de
tes pas. Se taire et ruminer...retrouver des voies d'évidence. Une
voie d'évidence fut de retrouver chez Gramsci le fondement et la
justification ultime du matérialisme dans la critique des
idéologies : le matérialisme est le critérium de distinction
entre la critique politique et le Spectacle, ou mensonge, tout comme
l'expérience de la faim est un critérium du réalisme concernant le
monde humain. Le Spectacle crée une seconde société, une
aliénation du monde social où les rapports de classes sont
complètement déconstruits et reconstruits dans un récit global de
fiction. Dans le Spectacle, l'esclave peut devenir dominant, et le
dominant victime ; l'oligarchie ne peut être composée que
d'innocentes victimes, le monde du crime de bons citoyens,
l'entreprise peut être citoyenne, la filiation peut être
homosexuelle, les jeux du cirque voie d'éducation civique par
nature, les journalistes vedettes grands reporters sans quitter leur
studio. Bref, le lapin tue le chasseur, le lion dort avec l'agneau
et partage son foin.<br />
<br />
Le Spectacle et le narcissisme moderne sont des
fonctions réciproques, puisque le rien n'est vrai du Spectacle
s'accompagne du tout est permis des égos en folie. Dit autrement,
Deleuze n'est jamais rien de plus qu'un théoricien du Capitalisme
qui se croie extérieur au capitalisme.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<b>Le matérialisme en tant qu'arme
critique doit te faire voir ceci : l'exploitation est une
réalité matérielle</b>. Si un individu A est exploité par un individu
B, ou si un groupe social A est exploité par un groupe social B,
alors il est nécessaire que des flux d'argent ou de marchandises
aillent de A vers B dans un échange inégal ( et pensable comme
tel). Cet échange inégal doit de plus être conséquent, et
visiblement recherché par B. Exemple :
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Aucun flux de ce genre ne va des femmes
de l'oligarchie européenne vers les travailleurs européens.
L'inverse est manifestement vrai. Il s'ensuit que poser de manière
générale que « les mâles » exploitent « les
femelles » en dehors de toute considération de structure de
production et de classe est manifestement une aliénation
idéologique.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Autre exemple : au moment du
commerce triangulaire, les paysans des sociétés européennes
n'avaient pas accès en général aux marchandises issues de
l'esclavage, beaucoup trop chères. Il s'ensuit que « les
blancs » n'exploitaient pas «les noirs », mais que les
bourgeois et la noblesse exploitaient selon des ordres juridiques
différents des groupes blancs ou noirs, et ce fait est allé jusqu'à
la conscience des boucaniers blancs qui se sont parfois alliés aux
esclaves contre les maîtres. De même, les marchands d'esclaves en
Afrique étaient le plus souvent noirs. L'esclavage est une
illustration de l'exploitation, non du « racisme » ;
et c'est une première piste pour montrer que dans le Spectacle, le
« racisme » comme « l'antiracisme » sont des
figures aliénées, des ombres dans la caverne, de ce qu'est
l'exploitation réelle. La décolonisation ou la situation sociale de
l'Afrique du Sud montrent assez que remplacer un maître blanc par un
maître noir – peau blanche, masque noir – est une diversion de
l'exploitation réelle, exactement comme placer des femmes issues de
la bourgeoisie dans les ministères pour les caissières de
supermarché.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mon ami ! Ne parait-il pas étrange
que je te parle de matérialisme après t'avoir parlé de silence ?
Mais bien sûr cela a une fin, et une fin spirituelle. Se débarrasser
de l'illusion est une des premières tâches de la sagesse ; et
le matérialisme est donc une arme contre l'illusion du verbe humain
si répandue dans le monde moderne. Je te dis d'être matois et
silencieux comme le paysan des anciens temps : si on te parle de
générosité, tend la main. Si elle revient vide, il est inutile de
parler de générosité. La plupart des généreux modernes sont
infiniment généreux en paroles : il veulent l'éducation
gratuite pour tous, le revenu d'existence pour tous, le logement
gratuit pour tous : mais ils ne produisent aucune richesse dont
ils annoncent si royalement la distribution. Ils sont prêt à offrir
ce qu'aucun effort de leurs mains n'a produit. Ils seraient
incapables de maçonner une maison, de poser proprement une
charpente, une couverture, une plomberie, une électricité aux
normes, bref de faire et même de comprendre tout ce qu'ils
possèdent.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour la plupart d'entre eux ; ils
jouissent d'un logement et d'un revenu et décident que tous doivent
en avoir comme eux, sans chercher à comprendre quel travail humain
leur fournit tant de richesses avec si peu d'efforts – ils sont
simplement des bourgeois immatures produits industriellement. C'est
parce que beaucoup de fausses valeurs et de fausses générosités ne
cessent de se multiplier qu'il convient plus que jamais, dans une
voie spirituelle, de ne pas être dupé par son narcissisme généreux
– qu'il est doux d'être le Bon, le Généreux, le Juste appelé à
juger le monde et l'Histoire, n'est ce pas ? Et quelle sottise,
et quelle misère se voilent sous tant de grandioses propos
modernes ! Car sérieusement, à quelle générosité peut
appeler celui qui ne produit aucun bien, l'éternel Étudiant, quel
pain partagera-t-il, quel verre de vin, quel toit ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'exploitation est une réalité
matérielle et un lien entre des personnes ou des groupes. Quand ce
lien est tranché, l'exploitation n'existe plus. C'est par la
fonction sociale que se crée l'exploitation, non par la nature des
personnes, ou par un caractère intrinsèque de cette nature, un
caractère qui ne serait pas nécessairement associé à une relation
d'exploitation. Pour être plus clair, ce n'est pas le sexe, la
couleur de la peau, l'appartenance à une communauté qui fait de
quelqu'un un exploiteur, mais l'exploitation effective d'une personne
ou d'un groupe. Ce point associe la théorie du genre (exploiteur par
nature selon le sexe) ou l'antisémitisme moderne ( exploiteur par
nature selon l'appartenance communautaire). Cette direction de pensée
– associer un caractère par nature à l'exploitation – est
extrêmement faux, mais surtout pervers.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Car si l'exploitation est associée à
un critère par nature (les exploiteurs sont les hommes, les blancs,
les juifs ou les koulaks) alors l'élimination de ces personnes est
la solution pour éliminer l'exploitation. Et qu'on ne me dise pas
que cette perversion soit étrangère à la théorie du genre,
puisque les idolâtres de cette théorie ont clairement formulé ce
projet, soit concrètement, soit symboliquement, en essayant
d'aligner tous les hommes sur le modèle féminin. Seul problème en
pratique : une fois les bourgeois, les blancs ou les juifs, ou
encore les hommes, privés de toute capacité matérielle
d'exploitation, l'exploitation continue : simplement, les
victimes ne sont plus identiques. Une fois tous les koulaks morts, il
restait la nomenklatura ; dans le Reich, le capitalisme n'était
pas du tout mort avec les juifs. Le capitalisme atteignit une sorte de perfection avec Speer et la guerre totale.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'association de l'exploitation à un
caractère intrinsèque d'un groupe humain est une perversion, un mal
pur et simple de la pensée – et si ta main droite t'entraîne vers
l'Enfer, il faut la couper. Très clairement, la théorie du Genre
est une malédiction pour la gauche, comme l'antisémitisme est une
malédiction récurrente de la droite.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Si un juif devient banquier,
ou contremaître, sa tradition devient seconde et son intégration au
système prioritaire. Il n'existe pas de différence fondamentale
entre un banquier Indien, Pakistanais, Chinois, Qatari, Catholique,
ou Juif en tant que banquier : ils parlent et servent la logique
du Système, et le reste est par surcroît. Que tous s'appuient sur
des réseaux communautaires n'est pas surprenant, ni même choquant,
c'est inévitable. Si la logique exploitatrice ou prédatrice du
capitalisme financier te rebute, tu ne dois pas diriger ton esprit vers
l'aliénation de croire qu'organiser le capitalisme financier est une propriété ethnique ou culturelle, ou encore
adhérer aux fictions sur les sociétés secrètes traditionnelles.
Le Capitalisme est dévorant comme l'Enfer : il dévore le cœur des hommes et leurs cultures, leurs symboles. L'Enfer se paie aussi à prix d'âme. Que des sociétés secrètes aient servi de base à des opérations
criminelles du Système, ou servent de pilier au pouvoir du Système,
ne donne pas la vérité sur les loges et les voies traditionnelles.
Le Système instrumentalise et dévore : les loges passées au
service de l'oligarchie ne suivent pas la voie maçonnique, mais sont
dégénérées vers le siècle. Et même les organisations
criminelles traditionnelles ne sont pas naturellement capitalistes,
elles sont dégénérées – et pas de mal de gens le savent, y
compris en leur sein : l'honneur des hommes n'y est plus
respecté.</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Si tu accepte d'associer une
communauté à une situation injuste sans discernement, tu diras que
les enfants d'un banquier participent de l'exploitation. C'est
matériellement vrai, mais c'est une perversion. Les enfants du
banquier sont innocents, ils ne savent pas et ne sont pas vraiment
conscients. Tu ne dois pas accepter des hypothèses qui t'amènent à
faire le mal. Si un homme exploite d'autres hommes, et fait vivre des
enfants, ou même des adultes dans l'ignorance de son exploitation,
les enfants comme les adultes ne peuvent être légitimement victimes
de vengeance. Ce n'est que lorsqu’on sait qu'ils savent, et se sont
alignés sur leurs parents, qu'ils deviennent coupables, mais les
héritiers sont toujours moins coupables aux yeux des hommes que les
initiateurs. Pour te donner un exemple : si tu acceptes
l'hypothèse d'une destruction rapide de l’État d'Israël,
factuellement tu acceptes l'hypothèse d'un génocide. Et ce n'est
pas bon.</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Il convient de franchir un
dernier cap. René Guénon a rappelé avec force : la tradition
juive est, au regard de la Tradition primordiale, un surgeon
parfaitement légitime. Celui qui écrit ces lignes est frère des
kabbalistes médiévaux, et plus encore des kabbalistes chrétiens de
la Renaissance. Le peuple juif est depuis l'origine, un sujet de
fierté et d'enrichissement pour l'Europe, pour l'Empire, et depuis
des milliers d'années. La tradition juive est un canal d'en Haut ;
et il n'est d'autre malheur pour l'homme spirituel que la fermeture
des canaux d'en Haut, ceux qui fournissent le monde, ce pauvre monde
de plus en plus figé dans la cendre, en rosée céleste, parfums et
feu.
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
Pour un traditionaliste, il
n'y a rien à ajouter sur l'antisémitisme. Il est une maladie
moderne, et la modernité commence au Moyen Âge. Je pourrais juste
répéter les moqueries de Nietzsche.</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
A la fin de l'Empire Romain,
toutes sortes de peuples ont envahi l'Europe, et la véritable
question n'était pas de les chasser, mais de faire une nation avec
cette multitude. L'Empire, le projet impérial, est de faire cette
unité dans le respect de cette infinie diversité des deux sexes,
des peuples et des hommes, des langues et des usages. La tradition
Abkharienne ne dit pas autre chose quand elle dit que tout adorateur
ne peut adorer que Dieu seul. L'Empire, c'est l'unité, la paix et
l'harmonie de la multitude, sans exception du fou ou du mendiant. Une
telle forme politique a existé, dans l'Empire Romain, Chinois,
Arabe, Ottoman, Mongol : elle n'est pas utopique en tant
qu’irréelle, mais universelle. En Europe, l'Empereur Frédéric II
Hohenstaufen a porté cette forme politique en portant les titres de
<i>cosmocrator</i> ou de <i>pantocrator</i>. Ce ne sont pas des
titres illusoires ou narcissiques, chez un homme qui venait de
partout, parlait toutes les langues et respectait tous les cultes ;
elles signifient certes une souveraineté, mais aussi une
bienveillance universelle. <i>Que celui qui veut être le plus grand soit le serviteur de tous</i> - telle est la parole du Maître au sujet de l'Empereur, que l'on retrouve dans les mots d'Ibn Arabi. Frédéric II est l'homme qui a obtenu le
protectorat de Jérusalem sans guerre ni argent du Sultan d'Egypte,
en discutant d'homme à homme – et la véritable fin de l'Empire
est la paix – selon le Salâm, le Shalom, le <i>paix sur la Terre
aux hommes de bonne volonté.</i></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le seul
obstacle à l'Empire sont les oligarchies nationales, qui bloquent
aussi l'Europe depuis plus de cinquante ans, et qui ont causé la fin
de l'URSS. L'appropriation du sol et l'exploitation sans partage des
peuples est la principale motivation du maintien des nations par les
oligarchies nationales. Car elles n'y croient plus du tout en tant
que projet politique ; à tel point qu'elles ne peuvent sans
ridicule jouer la figure de l'Empereur, qui est le rôle véritable
que jouent les chefs d’État. Ce qui maintient si solidement le
morcellement infini de l'Europe n'est pas la défense des libertés,
ou tout autre noble raison qui est toujours abandonnée dès que
possible : ce qui maintient ce morcellement est l'intérêt
concret des professionnels de la politique, tout comme le
morcellement de plus en plus poussé de l'Afrique en est le résultat.</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-style: normal;">Melkitsedeq
est une figure impériale traditionnelle, l'Empereur du tarot, et en
même temps prêtre. Il est celui qui réunit les descendants
d'Abraham dans un hommage commun – un hommage féodal, comportant
une dîme :</span> <i>Melchisédech, roi de Salem, apporta
du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu très haut. Il
prononça cette bénédiction : « Béni soit Abraham par
le Dieu très haut qui créa ciel et terre, et béni soit le Dieu
Très Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains ». Et
Abraham lui donna la dîme de tout.</i></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
L’État
moderne ne trouve l'image de la paix et de l'unité impériale que
dans la guerre. Il en trouve l'image, et non la réalité, car il
fonde son unité sur la découverte de l'ennemi. Carl Schmitt a
raison en tant que moderne, en définissant la politique dans le
cadre de l’État moderne. En cherchant l'unité, la gauche ne cesse
de se définir des ennemis : le Racisme, le Fascisme, le
Machisme, et j'en passe – et la droite le Juif, l'Immigré, et j'en
passe. Les ennemis de la gauche comme ceux de la droite sont des
aliénations de l'exploitation capitaliste réelle, construits sur
mesure pour un marché politique. La société moderne proclame la
tolérance, mais a sans cesse besoin de force, de violence et de
sacrifice, d'ennemis et d'exclusive. La production d'armes et la
puissance de destruction accumulée vont au delà de tout ce que des
millénaires d'âges sombres ont jamais produits. En désignant des
ennemis, les ennemis de ce jour sont mutuellement complices de la
mutilation, du morcellement de l'humanité, accompli pour donner des
semblants d'unité à des factions. L'Empire est en tout l'idée
d'inclusion – l'esprit de toutes les sectes qui se partagent les
modernes est la proclamation permanente de l'inclusion ou de la
réconciliation, et la réalité permanente de l'exclusion. Par
exemple, la fascination pour le nazisme, issue de la fascination
nazie pour l'unité du peuple dans un monde pulvérisé, est un piège
– quand l'heure fut venue d'assumer un rôle impérial, le
soit-disant Reich ne sut que diviser et permettre l'unité de
l'ennemi. Les communautés juives, comme les peuples slaves, auraient
pu servir un Empire Européen de toute leur énergie, de tout leur
génie – et furent vouées à une œuvre aveugle et folle de
destruction.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le
crime, mon frère, est une notion qualitative. Si un homme, une
femme, un enfant, ont été déportés ou assassinés par un autre
homme, je n'ai pas besoin de savoir s'il l'a fait pour tel ou tel
nombre de toute manière insensée. Si des hommes, des femmes et des
enfants ont été abattus nus devant des fosses, ou affamés à mort,
je n'ai pas besoin de savoir comment, et combien de fois, pour savoir
que les tueurs sont des assassins, et qu'un homme sage ne doit pas
s'engager dans des chaînes de pensées ou d'action qui l'amènent,
parfois de manière involontaire et trompeuse, sur de telles voies.
Tu reconnaîtras l'arbre à ses fruits ; tu ne t'engageras pas
dans une voie qui fait pleurer le cœur, et remonter la bile même
des plus durs des hommes.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
Devant
les situations du monde, les modernes ne cessent de s'exhorter à
l'action, de s’arraisonner au monde, et donc de se diviser. Il
n'est pas nécessaire d'agir avant de savoir comment et pourquoi
agir. Le non-agir est l'agir le plus puissant. <i>Agir est toujours
chercher l'ennemi. Et on le trouve toujours, vois-tu ?</i></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<i>***</i></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
J'ai eu
un signe il y a peu. Les Sept Dormants d’Éphèse ont été pour
moi un grand signe dans ma voie – et voilà que le livre qui
m'avait montré ce signe est en fait un livre sur les sept moines
assassinés à Thibirine. Ces hommes, dans la lignée aussi du Père
Charles de Foucauld, lignée de témoignage qui est résolument du
non-agir, travaillaient sur la compréhension de l'Islam et du
monachisme chrétien, non sur la théologie, mais dans les actes. Et
sans doute ces Sept Dormants agissaient-ils plus que bien des hommes.
Car le nombre n'est qu'en tant que puissance et que signe. Et ainsi
la prophétie rend-elle hommage aux jeunes chrétiens :
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<i>"On dira
bientôt : "Ils étaient trois, leur chien quatrième."
Et on dira, tirant sur l’invisible : "Cinq, leur chien
sixième." Et on dira : "Sept, leur chien huitième."
- Dis : "Mon Seigneur sait mieux leur nombre. Il n’en est
que peu qui le savent", Coran, 18:22. </i>
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-8428326835557531792013-11-11T01:26:00.000-08:002013-11-11T01:35:47.802-08:00L'alliance des hommes : du Serpent et du Papillon.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVxJ2gJ8-CRvjEC-udAtQmkLAVX-RkUpC0ZZ88gKzDlMRL983Sk_zxi59InxXqzyZs8tMa9IwQswzLgpgKsVt1ks3ow0S21e9OcP0114KAJuzys2LyN0rPKI9kjDLQ8hBwLTlcRDDNsXdw/s1600/1465164_10201004697624953_772330371_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVxJ2gJ8-CRvjEC-udAtQmkLAVX-RkUpC0ZZ88gKzDlMRL983Sk_zxi59InxXqzyZs8tMa9IwQswzLgpgKsVt1ks3ow0S21e9OcP0114KAJuzys2LyN0rPKI9kjDLQ8hBwLTlcRDDNsXdw/s640/1465164_10201004697624953_772330371_n.jpg" width="402" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Il faudrait que je te parle...et c'est
de plus en plus dur, comme si un nénuphar croissait dans mes
poumons, à moi aussi, comme si l'espoir qui porte toute parole
humaine devait être définitivement vaincu, entraîné dans des eaux
noires et froides par je ne sais quel crocodile de l’orgueil...il
faudrait que je te parle, pour te donner des choses qui sont
l'essence de toute préciosité, comme la poussière de l'émeraude
tombée du front de l'ange ; pour que tu les conserves comme un
sceau sur ton cœur...</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">L'histoire du monde est l'histoire du
désir et de la tristesse. Les anciens bardes avaient trois thèmes
principaux à leur répertoire : le joie, l'amour, la tristesse
et la nostalgie...cela fait trois, oui. Le monde réside dans
l'amour, et l'histoire du monde dans l'histoire de l'amour.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Place-moi
comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car
l'amour est fort comme la mort, la passion terrible comme l'Enfer;
ses traits sont des traits de feu, une flamme divine. Des torrents
d'eau ne sauraient éteindre l'amour, des fleuves ne sauraient le
noyer. </i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Comprendra-tu,
ô toi, comprendras-tu jamais ces mots : la passion terrible
comme l'Enfer, la passion du Royaume de Lucibel. Et les eaux dont
parle le sage Salomon sont les eaux d'en Haut les torrents d'eau
lâchés sur la terre lors du Déluge, comme les eaux d'en bas, l'eau
des quatre fleuves d’Éden. Comprend ces mots, et tu commencera à
comprendre des choses que les hommes ont perdu, ont laissé derrière
eux comme des archives pleines de poussière. Satan ne fut pas porté
par l'orgueil, mais par l'amour et la nostalgie. Et cela aussi fut
vain.</span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Tu
nies parfois, mais tout montre que tu désires les ténèbres – la
bouche de sang et d'émeraude, ou l'éclat vibrant de la peau en haut
des cuisses. Satan fut porté par l'amour, et les sages savent un
chose sur l'objet de l'amour – <i>on
ne peut prier que Dieu seul</i>, on ne
peut aimer que Dieu seul, que ce soit par l'image ou par ce qui la
produit, le miroir. Quel fut l'objet de l'amour de Marie-Madeleine,
dans le labyrinthe des objets d'amour, sinon Dieu seul ? Sinon,
quel est le sens des mots du Maître : <i>il
lui sera beaucoup pardonné parce qu'elle a beaucoup aimé...</i></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Satan
ne fut pas porté par l'orgueil, mais par l'amour et la nostalgie. Et
cela aussi fut vain. Il lui sera beaucoup pardonné car il a beaucoup
aimé.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Quand un homme
donnerait toute la fortune de sa maison pour acheter l'amour, il ne
recueillerait que dédain.</i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">***</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Et cette image aussi, cette image porte
tout l'enseignement de la race des hommes, cette race qui est comme
la race des feuilles d'automne. Elle montre le Serpent et le
Papillon.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le Serpent est le maître de la Terre,
qui vit dans la poussière et se love sous les pierres. Voilà
pourquoi le Serpent est celui qui poussa Adam vers la Terre. En
montant sur l'Arbre de la Science, il devient l'image de Dieu au
dessus de l'Homme, et en soi cette position est la première
transgression, ou plutôt l'image de la première transgression. La
femme a une relation spéciale avec le Serpent : puisque c'est
par elle qu'il s'est élevé, en Ève, c'est par elle qu'il retourne
à la poussière, Ève, car elle marche sur sa tête ; et il la
mord au talon, c'est à dire à la colonne qui la relie à la terre,
pour la tourner vers le Ciel. C'est pourquoi la Femme des fidèles
d'Amour est Laure, l'aurore, ou encore Béatrice, la divine porte du
Ciel.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">La Femme des fidèles d'Amour a reçu
le pouvoir des clefs à l'origine du Temps.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le Serpent est la Terre, et
l'Ouroboros, le cercle du Temps, dont nul mortel ne peut sortir. Il
est un cercle de fer qu'il crée par sa morsure, par l'amour fort
comme l'Enfer. C'est l'appétit au sens le plus ancien qui fait
mordre, et ferme le cercle ; le Temps est le cercle du désir.
Le Serviteur de la Roue peut avoir deux noms, dont le premier est
Adam. Si tu comprends le deuxième, alors tu sauras ce que vois
l'homme qui, au crépuscule d'hiver, regarde l'eau claire d'un lac,
parmi les herbes du fond, au milieu des forêts.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le papillon est d'abord la Liberté.
Dans nombre de mondes, les prisonniers évadés, les hommes libres
malgré la haine du monde, les voyageurs ont porté le papillon :
tatoué, sur des bijoux, par exemple sur des bagues portant des
pierres du Lune pour le ciel nocturne, ou des Lapis Lazuli veinés
d'or pour le ciel étoilé, au crépuscule ; ou encore la
turquoise, azur souterrain des pays de désert. Le papillon vole
librement, mais aussi est éphémère, est vivant l'intervalle d'un
soupir de Dieu, comme l'homme , et tout particulièrement comme
l'homme libre se sait et s'accepte mortel. La vie est un jeu, <i>le
temps est un enfant qui joue, </i><span style="font-style: normal;">et
celui qui ne sait pas, l'instant venu, nouer le Temps et l’Éternité
n'est pas un homme véritablement vivant, héritier du souffle d'Adam
passé dans la Terre.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Le moment crucial peut être
l'instant présent ; l'instant crucial peut être le moment
présent.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Il n'y a de vol de
papillon que dans l'air. Il n'y a de liberté que parce que Dieu
s'est retiré, comme la mer sur l'estran.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le Papillon a aussi un deuxième sens,
qui répond aux paroles du grand Origène aux habitants
d'Alexandrie : <i>transformez vous !</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le papillon est issu de métamorphoses,
de l’œuf à la chenille, de la chrysalide au papillon déployé.
Le cercle du Serpent est aussi le Cercle des métamorphoses. Sais-tu
que l'on nomme des papillons grand paon de nuit, et un autre sphinx,
et un autre encore phoenix ? Les noms des papillons étaient des
noms de la science grecque des métamorphoses. Le Papillon est le
symbole de la transformation de l'homme éphémère, et comme la Rose
et les gemmes, de la splendeur du monde dans le Temps, de la
splendeur de la Terre et des mondes souterrains. Je met des
majuscules pour signaler les mots qui ne sont pas des signifiants de
choses du monde, mais des concepts ; non pour être fastueux,
mais pour ne pas égarer ton regard vers le monde quand je voudrais
que tu le tourne vers toi.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le papillon est dans le Cercle de fer
du Temps, et pourtant il est aussi cette puissance d'en sortir, de
disparaître. Disparaître est le propre du Soleil au crépuscule, et
le propre de l'homme libre. <i>Le vent souffle où il veut, et tu
entends sa voix. Mais tu ne sais d'où il vient ni où il va.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Regarde les sous-bois : le chêne
et le châtaigner vivent dans les vallées, le mélèze vigoureux sur
les pentes les plus terribles, près des falaises, plus haut
l'edelweiss dans la glace et le rocher, là où le souffle se fait
court et l'homme peut mourir de froid en une nuit sans feu. Il en est
de même pour les animaux. Le truite profite là où se noient les
hommes, et la truite meurt au soleil, sur les fleurs, sur le lit des
amoureux. Une autre émeraude à conserver repose dans ces mots :
<i>chaque être a sa place, et elle lui est parfaite. </i><span style="font-style: normal;">La
splendeur de l'edelweiss naît là où l'homme meurt ; partout
la vie apprivoise la mort. L'homme noble tue avec ses poings trente
paysans, mais meurt de faim sur un champ fertile ; le paysan
repose en paix sur sa terre quand l'homme noble et juste veille sur
la tour aux brigands de passage. La princesse est incapable de
produire un pain, mange de la brioche en chicanant, mais produit sur
terre la poésie et la nostalgie que personne ne peut entendre sans
larmes ni fidélité. Un seul de ses sourires sauve un poète.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Ne demande pas à l'homme noble de
construire des vaisseaux comme le charpentier ; ne demande pas à
la princesse de cultiver la terre ; ne demande pas au
charpentier d'écouter le poète au rythme de ses outils de fer. Ne
dis pas à tous les hommes qu'il est bon d'être roi, ou
charpentier ; le malheur vient de ce que tous les hommes veulent
désormais être beaux, forts, riches tous également, veulent être
identiques à une place identique, et ne trouvent plus de place pour
vivre. Le riche naît de la pauvreté des pauvres : et ainsi
tous se haïssent et sont malheureux. Abandonne l'idée que tous les
hommes doivent être mesurés à une mesure unique : c'est la
cause la plus profonde de tous leurs malheurs.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Un homme ordinaire doit accepter et
aimer la place que Dieu lui donne à travers l'Empereur ; c'est
le secret de sa joie. Les hommes nobles combattront pour la
reconnaissance : mais n'oblige pas tous les hommes à combattre
pour une reconnaissance qu'ils n'auront jamais – comme si tous les
arbres se mettaient à se combattre – le combat des arbres est un
antique signe de malheur, vois la fin de Macbeth, l'homme noble des
écossais.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">L'homme noble combat et part dans
l'errance, car il n'a pas de place dans le monde. L'homme noble est
celui qui erre, non par joie, mais par destin – et sa <i>joy</i>
est <i>l'Amor fati</i>. Le papillon est dans le Cercle de fer du
Temps, et pourtant il est aussi cette puissance d'en sortir, de
disparaître. Disparaître est le propre du Soleil au crépuscule, et
le propre de l'homme libre. <i>Le vent souffle où il veut, et tu
entends sa voix. Mais tu ne sais d'où il vient ni où il va.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Le lien, la foi jurée à un autre
homme, c'est la seule chose qui soit patrie pour l'homme noble, la
seule chose qui le rende vivant. La foi jurée est la Terre Sainte de
l'errant. C'est la dernière poussière d'émeraude : il n'est
rien de plus grand sur la terre que l'amour et l'amitié. Et à ce
titre je voudrais te rappeler une dernière chose liée à la
disparition.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Dieu a tellement aimé l'homme et la
folle liberté humaine qu'un beau jour – et il vit que cela était
beau, très beau – il s'est levé et a disparu vers l'Orient. Il
est mort sur la Terre. Il ne pouvait pas assurer sa promesse
autrement, tu comprends ? Dieu s'est retiré pour permettre
l'athéisme et l'infidélité, car l'athéisme et l'infidélité sont
l'attestation de la fidélité des croyants. Voilà pourquoi
l'Antéchrist est une figure du Jugement.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">L'ami de Dieu aime tellement Dieu que
sa foi jurée lui fait traverser une éternité de ténèbres. Tu
sauras que de tout l'amour, le plus grand est aussi le plus distant.
Un très grand amour – celui que très peu d'hommes connaissent, et
dont ils se font une image à leur mesure et à leur ressemblance,
avec leurs tout petits mondes de haies, de cases, de pavillons, de
boîtes – est si difficile à vivre sans mourir... tu ne peux pas
savoir. Il est un feu dévorant comme l'Enfer, dit l’Écriture. Il
peut porter la mort et le malheur, comme l'amour de Juliette et de
Roméo : <i>il n'y eu pas de plus grand malheur que l'amour de
Juliette et de Roméo.</i> Dieu peut brûler, aveugler, plonger aux
portes de la mort le vivant, car il n'est pas de ce monde de mort.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Dieu n'est pas miel, il est folie pour
celui qui ne l'attend pas, pour Holderlin, pour Nietzsche.
L'amour...<i>on ne peut aimer que Dieu</i> sous le Serpent et le
Papillon.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Aussi le plus grand amour reste vivant
éternellement dans le cœur du vivant. La foi jurée, la loyauté
profonde, ne sont pas creusés par le Temps, comme la falaise de
granit impavide face aux recommencements cycliques de la mer.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Il n'est pas besoin de revenir toujours
- le papillon sur la fleur, l'arbre recouvert des tendres feuilles du
printemps, le chant du rossignol au crépuscule sont des paroles de
l'aimé, les pas foulant lentement l'herbe des cimetières sont des
paroles de l'aimé. C'est pourquoi, ma chérie, si je meurs je ne
t'aurais pas quittée, c'est pourquoi tu ne devras pas m'en vouloir
ni t'en vouloir de ma disparition. Quand je disparaîtrai, tu
penseras à Dieu, et ma disparition ne te seras pas douleur, comme
n'est pas douleur l'écoulement des fleuves sous le regard du poète.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<span style="color: #cc0000;"><i>Sous le pont Mirabeau coule la Seine</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Et nos amours...</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Telle est la race des hommes, telle
est la race des feuilles, et le printemps arrive...</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Pour savoir cela il faut savoir donner
sa foi ; sa foi aux instants innombrables, sa foi aux forêts et
aux fleuves – la foi indéfinie n'est pas la vie toujours déjà
finie...et donner sa foi, quel humain le sait dans ces sombres
journées ? Donner indéfiniment, comme Marguerite au bal de
Satan...N'est-tu pas au contraire comme la feuille morte d'automne
qui tourne dans les tourbillons de vent, au coin des murs de la
Ville ? Compte-tu ce qui n'est pas compté ? Je ne cherche
pas les tourbillons, et toujours j'ai cherché la fraternité du sang
et du souffle dans les labyrinthes – on ne peut aimer que Dieu seul
– tout amour est issu du souffle d'Adam et du Serpent. Donner sa
foi réside en ces mots que j'ai entendu d'une bouche humaine :
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><i>Demain n'existe pas – il n'y a que
maintenant.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Es-tu forte comme l'étoile qui
dispense sa lumière inépuisable aux abîmes, ou simple flamme de
bougie qui veut se prendre pour une étoile ? Et moi, ne le
suis-je pas, pauvre fou, avant l'instant crucial ? Pauvre,
pauvre fol !</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;">Je ferme mon livre...Une lueur
scintille à l'horizon...l’œil de la rouge, de la morne Aldébaran.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: #cc0000;"><br /></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: black;"><span style="color: #cc0000;"><i>La senteur de
tes parfums surpasse tous les aromates. Tes lèvres, ô fiancée,
distillent la douceur du miel; du miel et du lait coulent sous ta
-langue, et le parfum de tes vêtements est comme l'odeur du Liban.<b>
C'est un jardin clos que ma sœur, ma fiancée, une source fermée,
une fontaine scellée</b>; un parc de plaisance où poussent des
grenades et tous les beaux fruits, le troène et les nards; le
nard, le safran, la cannelle et le cinname, avec tous les bois
odorants, la myrrhe, l'aloès et toutes les essences aromatiques ;
une fontaine des jardins, une source d'eaux vives, un ruisseau qui
descend du Liban. Réveille-toi, rafale du Nord! Accours, brise du
Midi! Balayez de votre souffle mon jardin, pour que ses parfums
s'épandent. Que mon bien-aimé entre dans son jardin et en goûte
les fruits exquis !</i></span> </span>
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-79463574044587091102013-10-31T00:23:00.001-08:002013-10-31T02:21:28.989-08:00Sur la Gnose du Serpent et l'interprétation de l’Écriture.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGiVkhqSm-iZ65wr_jU_r3nVoIyIe-RaWJiLWyW3quufGAbjbdVmnEjoel_bVNX-G9RSAfB4j36fn6xLP8tqOATnUDW8J89ZH0sW7p4Wk3gpuco-MBjL0aaX7ehzJ4vmcC-BGOdmLONPhJ/s1600/Simonettavespucci.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGiVkhqSm-iZ65wr_jU_r3nVoIyIe-RaWJiLWyW3quufGAbjbdVmnEjoel_bVNX-G9RSAfB4j36fn6xLP8tqOATnUDW8J89ZH0sW7p4Wk3gpuco-MBjL0aaX7ehzJ4vmcC-BGOdmLONPhJ/s400/Simonettavespucci.jpg" width="293"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Piero di Cosimo, portrait de Simonetta Vespucci)</td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Première Épître de Saint Jean.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">"<i>La nouvelle que nous avons
apprise de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est
lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons
que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les
ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais
si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la
lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus
son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous
n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la
vérité n'est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est
fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de
toute iniquité. Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le
faisons menteur, et sa parole n'est point en nous. (...) Si quelqu'un
aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui; car tout ce qui
est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux,
et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.
Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la
volonté de Dieu demeure éternellement." </i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">L'interprétation de l’Écriture
n'est pas une prise de pouvoir sur l’Écriture mais une écoute. Il
n'est pas sage pour un homme, au sujet de l’Écriture, d'attester
de sa vérité, de sa véracité, de sa vraisemblance ou de sa
vérisimilarité, car seul le supérieur peut se porter garant de
l'inférieur. L'inversion de cette position dans l'exégèse moderne
n'est qu'un signe d'ignorance.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Il n'est pas de sens isolé, de sens
d'une phrase, qui soit isolé de l’Écriture. L’interprétation
sacrée est une entreprise de rumination qui n'a pas de fin. De ce
fait, le sens de l’Écriture est indéfini. Cela ne signifie pas
que chaque phrase veut dire tout et son contraire, cela signifie
qu'il existe une harmonie indéfinie et hiérarchisée de sens. La
contradiction entre les différents sens n'est pas absolue, mais
relative au lecteur. Elle n'est pas purement néant : elle est
de la nature de l'illusion.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Le sens est à la mesure du lisant ;
c'est à dire que de multiples sens d'ordre supérieur apparaissent à
celui qui gravit la montagne sainte. Et aucun sens littéral ne
garantit ces sens ; bien au contraire, la pleine compréhension
du sens littéral n’apparaît qu'à la complète compréhension du
sens spirituel. C'est à dire que le sens littéral est au fond le
plus caché de tous, étant tout à la fois le principe et la fin du
cercle de l'interprétation. Il en est de même des manifestations de
Dieu dans la Nature selon Jean Scot Erigène : Dieu est éclatant
en toutes choses, mais en celui qui regarde, et comme l'aigle,
l'Aigle mystique est le seul à fixer le soleil sans être aveuglé.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Dieu est lumière, dit Jean, et il n'y
a point en lui de ténèbres. C'est par l'ombre que la créature
comprend la lumière, qu'elle lui pose une limite et en extrait des
formes – formes sensibles comme formes intelligibles. L'homme ne
peut posséder Dieu ; il contemple des vestiges dans les ombres.
En communion avec Dieu, l'homme est comme l'Aigle tendu vers le
soleil ; sans lumière, les ténèbres de l'homme deviennent
indéfinies, aussi immenses dans son regard que la Lumière des
lumières. Mais celui qui marche dans la Lumière n'est pas seulement
dans la lumière : c'est pourquoi l'homme de l'ombre ne ment ni
ne se ment.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Mais là n'est pas le point essentiel.
Le point essentiel est que les ténèbres sont par la Lumière, car
« tout fut par lui, et rien de ce qui fut, fut sans lui ».
Les puissances des ténèbres se savent pécheresses, et indéfiniment
pécheresses à la mesure de leurs abysses de ténèbres. Elles le
sont par leur être et non pas accident, car le mal est la séparation
et l'éloignement. Le monde est aussi par essence séparation et
éloignement ; c'est à dire que ténèbres et monde sont deux
noms d'une même réalité. C'est pour cette raison, à savoir
l'identité du monde et des ténèbres, que Dieu mis les luminaires
dans le Ciel ; car en lui-même le monde est sans lumière. Pour
dire que le Fils est venu dans le monde, l'Apôtre dit bien :
« il est venu dans les ténèbres ».</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Le Père a tellement aimé les hommes
perdus dans les ténèbres qu'il leur a donné le sang de son fils
unique. A l'analogie de l'homme, Il a aimé ce monde, en disant
devant lui, à la fin des Six Jours, que « cela était bon,
était très bon ». La magnificence du Monde est telle que des
Anges ont voulu l'habiter, pour la beauté des femmes des hommes.
C'est ainsi que l'esprit devint chair, « sur la Terre comme au
Ciel ». Mais aussi Dieu a vu le mal qui en naissait et a voulu
détruire ce monde par le Déluge, offrant au monde un nouvel Adam et
une nouvelle Alliance par le Prophète Noé.<i> </i></span><br>
<span style="color: red;"><br></span>
<span style="color: red;"><i>Or, quand les
hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre, et que des
filles leur naquirent, les fils de Dieu trouvèrent que les
filles de l'homme étaient belles, et ils choisirent pour femmes
toutes celles qui leur convinrent. L'Éternel dit: "Mon
esprit n'animera plus les hommes pendant une longue durée, car lui
aussi devient chair. Leurs jours seront réduits à cent vingt
ans." Les Nefilim parurent sur la terre à cette époque et
aussi depuis, lorsque les hommes de Dieu se mêlaient aux filles de
l'homme et qu'elles leur donnaient des enfants. Ce furent ces forts
d'autrefois, ces hommes si renommés. L'Éternel vit que les
méfaits de l'homme se multipliaient sur la terre, et que le produit
des pensées de son cœur était uniquement, constamment mauvais ; et
l'Éternel regretta d'avoir créé l'homme sur la terre.</i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Le monde est départ et retour au
Suprême par l'éphémère de la chair, violence de la haine et
réconciliation – il est drame dans le Ciel. La vie est un cercle.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">A celui qui est sur ce cercle, il
apparaît deux pôles, deux destinations, deux montagnes de
l'horizon : Dieu et le Monde. Pour celui qui chemine sur le
Cercle, le monde est abaissement et destruction ; Dieu est
ascension et vie éternelle. L'homme est à la fois créature et
Adam, fils de Dieu et être animé comme les bêtes, pécheur et
maître des animaux ; l'homme est éternelle déchirure.
Pourtant Dieu veut le monde et aime le monde, en voulant que la
lumière soit dans le Monde, et que la Lumière des lumières
devienne la Lumière du monde. De même que les anges déchus sont
nommés fils de Dieu, de même le Verbe est symétriquement nommé
Fils de l'homme, car si l'homme n'était pas le Fils de l'homme ne
serait pas ainsi descendu sur Terre.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Pour ceux qui aspirent à l'éternité
du Père, l'Orient est le centre immobile, le pôle, le lieu
invisible et sans espace du Père, partout et nulle part. La Roue
mouvante est une figure du mal pour les hommes du Pôle. La Roue est
l'image mobile de l'obscurité. La créature est cet être qui se
définit d'abord par le vide, et l'expression du vide et du manque
est l'avidité, le désir indéfini, la tristesse de la nostalgie. La
créature est désir et passion, et celui qui veut revenir au sein du
Père veut abolir la créature, déraciner de la chair désir et
passion, vaincre la faiblesse intrinsèque de la chair. Les hommes
dont l'Orient est le moyeu immobile sont par nature des ascètes.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Le désir multiplie les êtres,
prolonge les temps et les vides. L'essence de la manifestation de la
chair est l'amour. Dante dit : <i>Amour fait mouvoir le Ciel et
les autres Étoiles</i>, c'est à dire la Roue. L'Amour est la figure
de Dieu dans le monde, la puissance qui unifie le divers dans
l'harmonie du temps. La musique est une ligne temporelle et
l'expression même de l'harmonie. L'Amour et le Temps, comme la
Chair, sont des noms du Monde. l'Apôtre parle ainsi :
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><i>Si quelqu'un aime le monde, l'amour
du Père n'est point en lui; car tout ce qui est dans le monde, la
convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la
vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe,
et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu
demeure éternellement.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Pour permettre la Splendeur de la
Nature comme vestige du Père, le Père doit se sacrifier et
disparaître à la vue ; c'est à dire se morceler indéfiniment,
dans un processus de fragmentation progressive, de descente. La
division du mâle et de la femelle, tout comme le nombril, l'omphalos
de l'homme, sont les vestiges de cette division primordiale, le signe
originaire du caractère essentiellement incomplet, insuffisant, de
toute créature. Le cycle des Printemps, des naissances et des morts
est l’œuvre et la musique de ce vestige – et en voyant la bonté
du Monde, le Seigneur des Armées a enjoint à l'homme et aux animaux
de croître et de multiplier, non de revenir à l'unité originaire.
Le Monde et le Temps sont des explications de l'implication éternelle
du Principe créateur et générateur, et le Monde et le Temps sont
un autre nom des ténèbres. Le Serviteur de la Roue, le <i>cosmocrator,</i>
comme les gardiens de la Terre Sainte, sont au contraire les amis de
Dieu dans le Temps, les gardiens de l'Amour. C'est pourquoi on les
nomme les fidèles d'Amour.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">C'est de la révolte d'Adam sous le
pommier d'Eden, de la division des sexes et de la mère de toute
humanité, Ève, qu'est né l'Amour. Ainsi le dit le Cantique :<i>
</i><i>Qui est-elle, celle qui monte du désert,
appuyée sur son bien-aimé ? C'est sous ce pommier que j'ai éveillé
ton amour, là où ta mère te mit au monde, là où ta mère te
donna le jour. Place-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un
sceau sur ton bras, car l'amour est fort comme la mort, la passion
terrible comme le Cheol; ses traits sont des traits de feu, une
flamme divine. </i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">La
prière traditionnelle à Marie dit au sujet du retour : sauve
nous du péché <i>en retournant le nom
d’Eva.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Ils sont pécheurs, et se savent
pécheurs, mais comme dit Luther –<i> pecca, pecca fortiter, sed crede
fortius </i>- croient encore plus, ont une totale confiance en Dieu, une
confiance du vassal envers son Suzerain, celui qui pardonne les
fautes de celui qui verse son sang dans les combats du monde, et
celui qui pardonne celui qui a beaucoup aimé. Ils portent convoitise
et orgueil, mais se savent misérables et pourtant lumineux – avec
les ténèbres ils font des fleurs d'or. Ils ne sont pas ennemis des
apôtres, car <i>qui n'est pas contre vous est pour vous</i>. Ils
vivent de l'épée, et il périssent par l'épée. Ils sont les
chevaliers errants de la Main gauche de Dieu, très précisément les
fils prodigues. Comme l'Adam d'avant le péché, ils sont des images
de Dieu ; comme l'Adam déchu, ils veulent être au delà de
l'image comme Dieu, maîtres du Bien et du Mal, et donc séparés de
Dieu, errants dans les cycles du temps, dans la splendeur du monde.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Un tel être veut le monde, la chair,
le temps, la nostalgie, le désir : il veut aussi en pleine
communion la mort et la douleur, la division, les bêtes sauvages et
les déserts. <i>Je suis entré dans mon
jardin, ô ma sœur, ma fiancée; j'ai récolté ma myrrhe et mon
baume, j'ai mangé de mes rayons de miel, j'ai bu mon vin et mon
lait. Mangez, mes compagnons, buvez et enivrez-vous, amis.</i>
Il ne prétend pas que le monde puisse être bon – il est de
l'essence du monde d'être de l'ordre du mal, et l'ordre du mal doit
être pleinement enduré par celui qui est parti vers les montagnes
de l'horizon. Pour autant les montagnes de l'horizon sont splendeur
pour l'homme de la Main gauche.</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Cette séparation entre main droite et
main gauche est ainsi racontée au sens spirituel dans le Livre de la
Genèse : <i>Il s'éleva des différends
entre les pasteurs des troupeaux d'Abram et les pasteurs des
troupeaux de Loth ; le Cananéen et le Phérezéen occupaient
alors le pays. Abram dit à Loth: "Qu'il n'y ait donc point de
querelles entre moi et toi, entre mes pasteurs et les tiens; car nous
sommes frères. Toute la contrée n'est elle pas devant toi? De
grâce, sépare-toi de moi: si tu vas à gauche, j'irai à droite; si
tu vas à droite, je prendrai la gauche." Loth leva les yeux et
considéra toute la plaine du Jourdain, tout entière arrosée, avant
que l'Éternel eût détruit Sodome et Gommorhe; semblable à un
jardin du Seigneur, à la contrée d'Egypte, et s'étendant jusqu'à
Çoar. Loth choisit toute la plaine du Jourdain, et se dirigea du
côté oriental; et ils se séparèrent l'un de l'autre. Or, les
habitants de Sodome étaient pervers et pécheurs devant l'Éternel,
à un haut degré.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Il est de multiples voies. Tout
d'abord, à la suite de l'Alliance de Noé, des anges des Nations
veillent aux différents cultes ; ensuite, dans les cycles des
temps, les Alliances du peuple se sont succédées. Ainsi se tracent
dans la Terre les pas du Seigneur, selon le geste du Maître écoutant
le peuple lui demander s'il devait tuer la femme adultère.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">Ils sont parfois Saint Georges, et
parfois Marie Madeleine. Parfois Tristan et parfois Dante. A un autre
titre que les Saints, ils sont des piliers du Monde, et tous ceux qui
sont sages le savent obscurément, ou très clairement. Denys a
autrefois repris le propos d'Héraclite : <i>le chemin vers le
Haut et le chemin vers le Bas, un et même. </i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><span style="font-style: normal;">Abraham,
le premier des Prophètes, le proclame </span><i>: Nous sommes
frères. </i><span style="font-style: normal;">La Vierge est une
figure de l'unité des voies, en tant que figure du retour d’Ève.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><i>Le Vent souffle où il veut, et tu
entends sa voix. Mais tu ne sais d'où il vient ni où il va. Il en
est de même de ceux qui sont nés de l'Esprit.</i></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;">C'est pourquoi au sortir de la forêt
de Mort éternellement l'Ermite accueille Tristan et Iseult dans le
Royaume.
</span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><br></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><i>Nous avons perdu le monde, et le
monde, nous ; que vous en samble, </i><i><i>Tristan</i></i><i>, ami
? </i></span>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br></div>
<div style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-13340815863610911052013-09-01T00:01:00.001-08:002013-09-11T11:38:09.498-08:00Comme la pluie - ou sur le non-agir comme abstention de l'éthique.<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"> <table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBp_EV_Iv5rXNkW7K25FLaNZn1Uhyxhrh5div9Hnv5VA-MowJRlJRwzdJe-qu8mAgXRgmHoM4z5iQ-HAUbnfllh01jRbGR5GuAgsqabjyIiPm375nFJq3zKqALqrR456Jhxq8w9H1LfbXb/s1600/vignette1_loth_et_ses_filles_dans_un_paysage_panoramique_ave.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="273" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBp_EV_Iv5rXNkW7K25FLaNZn1Uhyxhrh5div9Hnv5VA-MowJRlJRwzdJe-qu8mAgXRgmHoM4z5iQ-HAUbnfllh01jRbGR5GuAgsqabjyIiPm375nFJq3zKqALqrR456Jhxq8w9H1LfbXb/s400/vignette1_loth_et_ses_filles_dans_un_paysage_panoramique_ave.jpg" width="400"></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><h1 class="titreOeuvre">
<i><span style="font-size: xx-small;">(Lucas Gassel</span></i><i><span style="font-size: xx-small;"> : Loth et ses filles dans un paysage panoramique avec les villes de Sodome et Gomorrhe en flammes. Galerie de Jonckheere)</span></i></h1>
</td></tr>
</tbody></table>
</span><br>
<br>
<br>
<br>
<i><span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Comme la pluie s'insinuant sous le sol<br> Mes larmes creuseront des mondes<br> Parmi les os des morts et<br> Les racines des forêts.</span></i><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Quand les questions de la vie se posent comme des "que faire" alors la pensée est entrée dans une certaine efficace. S'il s'agit de savoir ce que Schopenhauer a pensé de tel sujet d'actualité, comme de mon narcissisme fonctionnellement intégré aux structures actuelles du Capitalisme et à ma situation dans le processus de production du Système, alors je ne pense pas et cela est vain. Schopenhauer n'est pas favorable ou défavorable à la vie moderne : il ne l'a pas imaginée. De même, Nietzsche n'a jamais tenu les propos que l'on lui prête et qui d'apparence sont tellement modernes. Nietzsche appartiendrait aujourd'hui pour la police officielle à un quelconque "courant marginal d'extrême droite", à la rigueur. </span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Le modernisme en pensée est aussi profondément bête, et aussi promis au succès que le modernisme religieux. Adapter "la religion au monde moderne" provoque toujours la reconnaissance du Système et des imbéciles, et la consternation des imbéciles conservateurs qui alors multiplient les erreurs en cherchant à se défendre. Le résultat de tout cela est l'aggravation de la confusion générale, c'est pourquoi le modernisme ne peut pas perdre au fond, puisqu'il n'est rien d'autre que la confusion en acte.</span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Si je pose avec <i>le Monde comme Volonté et comme Représentation</i> sur un autoportrait, alors je ne pense pas et cela est vain. Que faire ? En me posant cette question dans tout son abîme, je peux commencer à penser en tant qu'être vivant, et non en tant que machine. Comme dit Pascal, cela ne peut être que chez ceux qui ont de l'esprit et de grandes passions<i> - les autres sont machines partout.</i></span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><i>Que faire ? </i>Il semble que cette question ne soit pas une question métaphysique. Les modernes ont pour cela une science, l'éthique, la science de l'éthos, du comportement. Cette science serait indépendante de la physique, qui étudie l'être, alors que l'éthique pose le souhaitable. L'écart entre le souhaitable - par exemple préserver la vie, donc la vie de cet homme - et le réel répond à ma question "que faire" si je vois cet homme se noyer, par exemple. Je dois lui porter assistance.</span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><i> </i></span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">L'écart entre l'être et le souhaitable est une duplication de l'écart entre le bien et le mal. Le monde de l'éthique des modernes est un monde qui a besoin d'être transformé. Cette conception, en elle même, répond à la question "que faire"par "agir pour le bien". Cette réponse est inévitable eu égard à la construction du monde posée au départ de l'éthique comme science, science au fond séparée de toute </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">réalité, sinon la réalité comme négation et privation du bien, privation essentielle à laquelle l'agir éthique remédie.</span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Une telle construction de la "réalité" est fonctionnelle au narcissisme moderne. Pour la construction narcissique, le non-soi est source de plaisir ou de manque, c'est à dire assimilable à soi ou mauvais, et susceptible d'être détruit. La seule réalité du narcissique est au fond lui-même, ou des biens consommables, ou des choses mauvaises. Le narcissique ne communique pas avec autre chose, puisqu'il n'existe fondamentalement que soi.</span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">"Que faire" est la racine de toute question métaphysique de l'homme. La réponse à cette question ne réside pas dans l'éthique, parce que parler de l’éthique n'est rien d'autre que de poser que<i> on</i> a toujours déjà la réponse à cette question - l'agir moral, la distinction entre le bien et le mal. Le monde moderne est dogmatique comme les mondes anciens : sa <i>Somme théologique</i> implicite a toujours une réponse toute faite - c'est le métier des philosophes du Spectacle de la formuler, pas de la penser - penser, c'est fait depuis longtemps et c'est devenu inutile à la fin de l'histoire. </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><i>Que faire</i> ? est une question sur le monde, parce que la réponse est étroitement liée à la connaissance de la réalité du monde. L'homme peut-il savoir quelle est l'action juste ? Pascal répond : non, il l'ignore. Ce qui en un lieu et en un temps a été vu comme honorable, est un crime ailleurs. Mon système de valeurs n'a aucune chance d'être par hasard le meilleur, sauf si je suis le meilleur des hommes, croyance de fond de tout le narcissisme moderne très étroitement lié au moralisme moderne.</span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">La morale est moderne, c'est ce que dit le Tao-Te-king : </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<br>
<i>Quand la grande Voie<span class="appelDeNote"></span> eut dépéri, on vit paraître l'humanité et la justice.<br>
Quand la prudence et la perspicacité se furent montrées, on vit naître une grande hypocrisie.<br>
Quand les six parents eurent cessé de vivre en bonne harmonie, on vit des actes de piété filiale et d'affection paternelle.<br>
Quand les États furent tombés dans le désordre, on vit des sujets fidèles et dévoués.</i><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Que faire ? Comment être en harmonie avec le monde, et ne pas être sans cesse en négation avec lui, du haut ridicule de mon ego ? La réponse des sages est connue. Elle est le non-agir, elle consiste à refuser de poser l'action comme la règle de l'action : </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"></span><br>
<i>Si l'homme agit pour gouverner parfaitement l'empire, je vois qu'il n'y réussira pas.<br>
L'empire est (comme) un vase divin (auquel l'homme) ne doit pas travailler.<br>
S'il y travaille, il le détruit ; s'il veut le saisir, il le perd.<br>
C'est pourquoi, parmi les êtres, les uns marchent (en avant) et les
autres suivent ; les uns réchauffent et les autres refroidissent ; les
uns sont forts et les autres faibles, les uns se meuvent et les autres
s'arrêtent<span class="appelDeNote"></span>.</i><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Le monde est un ensemble de déchirures, de fractures, d'opposés, de mystères et de transparences. L'homme n'est libre que parce qu'il n'existe pas le meilleur des mondes de la morale, il n'existe pas de bonne réponse unique au "que faire". La liberté humaine repose sur le refus de réduire le monde au bien. Le refus de la dictature spectaculaire de l'agir moral, urgent. La seule urgence est de refuser l’urgence de l'agir moral dicté par la propagande et ses effets de sidération - le regard du serpent. </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Le mal est le support de l'homme libre : c'est pourquoi William Blake disait que tout véritable poète était du parti du Diable sans le savoir.</span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Tu veux faire le Bien, et l'imposer par la violence. Tu construis un monde d'homme bons et d'hommes mauvais, tu appelle à la Croisade, tu verses le sang. Tu agis sans cesse par référence au mal ; tu deviens une marionnette du Mal que tu as défini. C'est aussi vieux que l'homme. <i>C'est ainsi et cela durera toujours</i>. L'homme qui veut imposer le bien par la violence finit en assassin. Les croisés finirent dans Jérusalem, ayant tué les femmes et les enfants réfugiés dans les Églises,<i> ayant du sang jusqu'aux chevilles.</i></span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Il en est de même des croisés d'aujourd'hui. Les croisades modernes conduisent à des assassinats massifs. Les puritains modernes de la guerre sont l'analogue des intégristes qu'ils combattent. Reste dans la vérité, et ne te détermine pas ainsi. Ne te laisse pas impressionner par les cris des assassins. Non, ne pas sortir l'épée dans une guerre étrangère n'est pas une non assistance à personne en danger. Non, un dommage collatéral n'est pas différent d'un assassinat - ils sont inévitables et massifs, et tous le savent. </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Il ne fallait pas commencer la guerre. Le fondement de la paix humaine moderne est la légitimité de l’État. Tout le reste est créer la guerre civile. Les hommes s'entretuent sans loi, et le violent triomphe dans un combat, pas le bon. Avec la guerre civile, les militants civils s'effacent. L'outil ne donne pas le résultat par principe.</span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Être en harmonie avec le monde est accepter sa complexité - accepter le mal en soi, ne pas se laisser construire uniquement par les divisions binaires de la morale spectaculaire. La vie n'est pas un film d'Hollywood. Le monde vivant a besoin du Serpent pour ne pas mourir. Aimer aussi le reptile, le carnassier - le regard du crocodile au crépuscule, sur les grands fleuves. </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Accepter la vie, la mort, l'impossible. Sans agir.</span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Avoir la gratitude du monde. L'azur bienfaisant et les étoiles sont un délice, le soleil qui se joue de la peau, comme les puissants nuages et la pluie, et les nuits soufflantes et ténébreuses des tempêtes. Le monde se réconcilie par la pluie, pont entre la terre et le ciel, comme l'homme et la femme se réconcilient par l'amour. A propos de la pluie, le Hagakure dit : pourquoi courir sous l'orage ? </span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">J'aime la pluie qui se déroule sur mon front, j'aime la pluie dans tes cheveux et sur ta peau, J'aime la pluie qui ouvre tes vêtements à la lumière, et me fait entrevoir ce que je désire...j'aime la puissante odeur du monde après la pluie comme celle d'un corps humain, j'aime le goût de la pluie. </span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Le Tao dit : le sage est comme l'eau, il prend toutes les formes et n'en rejette aucune, serait-ce celle Diable.</span><br>
<br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Le Maître dit : <i>pourquoi m'appelle-tu bon ? </i></span><br>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}"><br></span>
<span class="userContent" data-ft="{"tn":"K"}">Vive la mort !</span><br>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-64248312768504181762013-06-02T01:50:00.000-08:002013-06-02T05:59:59.780-08:00Platon comme loup et comme chasseur.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ9558eHZvVmn4hENv7I2tGCbfqQsUOyCd60QruazNsExUVqi6LmotUEeKfsRoVtwtexXNNsUkZGvkrgx7EX-Cxn0DKmMVsB-w_3Dn0h7tgxfkg6E_ByYDNq-3fUOUQR2Kwr_90y8BBEY9/s1600/gorgonedhimera3hd.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJ9558eHZvVmn4hENv7I2tGCbfqQsUOyCd60QruazNsExUVqi6LmotUEeKfsRoVtwtexXNNsUkZGvkrgx7EX-Cxn0DKmMVsB-w_3Dn0h7tgxfkg6E_ByYDNq-3fUOUQR2Kwr_90y8BBEY9/s400/gorgonedhimera3hd.jpg" width="326" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Gorgone)</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Depuis une ancienne tradition
médiévale, des courants philosophiques présentent le divin Platon
comme un rêveur, un pur, et un homme dépourvu de bon sens – un
théologien. Un nietzschéisme mal digéré peut renouveler ce
refrain ignorant, et donc tenace : Platon est la forme subtile,
hellène, du christianisme ; il valorise des arrières mondes
imaginaires, le monde des idées, et dévalorise le monde de la vie,
le monde concret. Il fabriquerait des êtres sensibles et
mélancoliques. Il serait contraire à tout savoir du monde.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais ces thèses ne sont que les filles
de l'ignorance de Platon.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Platon, puritain sans subtilité ?
Un des derniers grands platoniciens de ce temps fut Oscar Wilde. Son
maître fut le platonicien Walter Pater, vérifiez. Sa conception de
la métaphysique – la vérité des masques - ou ses propos sur la
profondeur des surfaces sont clairement platoniciens. Platon,
contraire à la science et à la raison ? Toutes les victoires
étranges des physiques mathématiques depuis Galilée sont les
victoires de mathématiciens travaillant dans un monde platonicien,
un monde fait d'harmonies de nombres – que ce soient Newton ou
Einstein.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Platon lui-même, comme son maître
Socrate, ne furent pas des êtres détachés du réel politique.
Socrate fut un Hoplite courageux et redoutable, un homme laid comme
un bouc et séducteur de jeunes hommes. Platon a participé aux
guerres de son temps et revendiqué l'amour des athlètes. L'amour
platonicien ne fut jamais l'amour platonique des modernes. Il est un
amour violent, sexuel, orgiaque, entre hommes, ou un amour absolu
unissant les deux sexes devant l'éternité – un amour de chair
solaire.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ni Socrate, ni Platon ne furent des
hommes de ressentiment. Platon est un aristocrate hostile,
radicalement hostile, à la forme démocratique du gouvernement
d'Athènes. Il n'a rien du précurseur d'un christianisme doloriste.
Il n'appartient pas à la généalogie du puritanisme hypersocialisé
moderne et de sa forme laïcisée dans les Gender Studies.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Platon est un homme sage pour les
hommes d'action – un homme issu des anciennes races de loups et de
chasseurs.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans le monde vécu, le matériau
sensible en général est l'objet d'interprétation. Nous sommes un
lieu de projections géométriques multiples. Le matériau sensible
est indéfiniment interprété, et interprété par les signes du
langage. De manière générale l'être humain, et plus encore l'être
humain parlant, n'est pas sur la peau du monde, il en est éloigné,
et fait des déductions sur des apparences, sur des impressions. Un
maître de sagesse, et une démarche dialectique sur ces impressions
et sur les paroles prononcées peut permettre de remonter lentement
vers l'être – de devenir ce que l'on est, un miroir de l'être
placé au soleil.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour Platon, l'homme est fait pour la
vérité, mais il l'a perdue. Il est fait pour le soleil des dieux,
mais vit dans les ténèbres : il est un nostalgique de l'âge
d'or.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans les ténèbres de la caverne, la
lumière apparaît comme ombre, et la ténèbre est un reflet du
soleil invaincu. C'est l'ombre des mondes qui les fait voir à l’œil,
organe le plus proche du soleil. Cette vision traditionnelle des
ruses des contraires n'est pas dualiste, mais comme toute les
traditions légitime, intégration des contraires dans l'Un.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Lors de la projection des ombres, un
cercle peut être l'image d'un cercle, d'un cône, d'un cylindre. Une
ligne peut être la projection d'une surface. Un point peut être
l'image d'un immense axe vertical, l'axe du monde. L’ignorant qui
l'oublie passe sur le point sans même ressentir la puissance des
mondes assise en ce lieu. <i>Que nul n'entre ici s'il n'est
géomètre</i> : s'il ne connaît les règles infinies de
transformation, de ruse des formes.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'erreur ne vient pas des formes, mais
des illusions de la vision de l'homme, de ses erreurs sur la nature
des choses. Et la puissance qui protège de l'erreur – qui protège
de l'arrêt de l'interprétation sur l'apparent immédiat, comme dit
Héraclite, cet apparent qui fait voir le soleil de la largeur d'un
pied d'homme – est l'imagination. Par l'imagination, la production
des formes dans les ténèbres de l'âme, je peux deviner les formes
réelles qui font apparaître des formes sur les murs de la cavernes
– je peux comprendre que ce cercle est un cylindre ou un cône, que
ce point infime est le point d'insertion des dieux dans le monde. Je
peux calculer la taille réelle de la terre ou de la lune à partir
des apparences – je peux régner sur le monde au lieu de sombrer,
impuissant, dans l'illusion. Les idées, comme les nombres
pythagoriciens, ne sont pas des apparences, mais des structures
stables du monde fluent, insaisissable des apparences. De même que
le soleil apparaît par son ombre, de même l'éternité apparaît
par le Temps ; les cycles du Ciel, le mouvement des étoiles,
sont des rotations, c'est à dire des figures qui font éternellement
retour.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ainsi le spectacle du Ciel étoilé est
comme le spectacle de la caverne, l'objet d'une sagesse et d'une
dialectique.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ce qui apparaît est toujours partiel,
déformé, et donc à interpréter, signe. Ce qui apparaît n'est pas
le tout – le vrai est le tout. Le regard platonicien sur le monde
est un regard de contemplation mais aussi de ruse : le monde
joue des apparences, et se manifeste comme illusions et tromperies.
Un loup regarde ainsi la forêt – telle masse sombre peut être un
arbre, une proie, un ennemi – tout pour le chasseur est signe.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'imagination platonicienne n'est pas
une fuite dans un arrière monde, dans l’acceptation passive de la
tromperie idéaliste. L'imagination platonicienne est une puissance,
une force de l'âme, et une puissance de vérité. Dans le banquet,
c'est le comique Aristophane qui raconte la parabole de l'homme
originaire sphérique, hermaphrodite. Ce nom crée une distance, une
autorisation à la fantaisie qui permet de revenir vers la vérité
puissante de l'amour : l'art est ainsi une voie de la vérité.
L'art parle sous contrôle de la vie.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'histoire réelle des sciences ne peut
ignorer la force de l'imagination scientifique, et c'est cette
imagination qui est l’imagination platonicienne.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Enfin, il reste la politique de Platon
- la lutte de Platon contre le Sophisme. Le Sophisme est lié à la
forme démocratique du gouvernement. Celui qui parle à un autre
homme – celui qui lui donne des signes pour interpréter le monde à
nouveau – peut lui dire la vérité, ou lui dire ce qu'il pense
devoir lui dire pour le faire agir à sa guise. Bref : la parole
jetée dans l'arène politique peut être instrument d'asservissement
et d'illusion. Sun Tsu dit : <i>tout l'art de la guerre est
fondé sur la duperie</i>.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Si ce que je dis peut être l'origine
de mon règne et que je choisis le règne devant les hommes face à –
et plutôt que - la vérité, alors ma parole perd sa puissance de
vérité – tout le langage de la Cité est dégradé, et les hommes
s'éloignent des dieux et des poètes. Le Sophisme est bien le
précurseur du Spectacle, second monde construit pour former les
hommes soumis à l'ordre qui produit le Spectacle – soumission qui
prendra dans ce monde illusoire la forme illusoire de la liberté.
Forme illusoire de la liberté, parce qu'elle ne s'exerce – même
si elle s'exerce réellement parfois, et cette part de réalité est
un moment de la puissance de l'illusion globale – dans un monde
qui, pris en totalité, est fondamentalement illusoire et construit
pour manipuler.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Comme dit Debord, le Spectacle est un
rapport de classe médiatisé par des images – c'est à dire, un
dispositif global de domination dans le cadre du développement du
Capitalisme. Ce dispositif global est aussi le produit du système
capitaliste, c'est à dire d'un système social dépassant la
domination pour aller vers l'exploitation massive des hommes. En soi,
un dispositif global de domination n'est ni bon ni mauvais : il
n'est pas une civilisation qui n'en aie développé – c'est l'objet
de l'histoire. L'organisation des hommes, la langue, la civilisation
en sont indissociables. Les conditions qui permettent d'articuler
dans une langue et de diffuser des propositions condamnant toute
hiérarchie organisant un groupe comprennent l'existence préalable
d'une société hiérarchisée. Cette remarque est suffisante pour
laisser de côté ce genre de discours, comme étant des produits de
la déréalisation sophistique.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La particularité du Spectacle est
d'être un dispositif de domination qui est parti historiquement du
principe de la négation publique de la domination en général,
c'est à dire d'un principe contradictoire avec la réalité d'un
dispositif de domination quel qu'il soit, et donc en particulier avec
le dispositif de domination mis en place « au nom des idéaux
universels de liberté et d'égalité ». Ces Noms ont permis
la mise en place d'un asservissement généralisé, et d'un projet
impérialiste sans précédent. C'est dans cette énorme
contradiction symbolique que réside la puissance qui met en œuvre
les illusions du Spectacle – la plaie béante du règne doit être
sans cesse recouverte de mystères et d'images.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Plus un secret est dangereux pour
l'ordre, plus les mécanismes de déni doivent être puissants, et en
puissance de violence. Cette remarque est valable de la psychologie
individuelle aux groupes les plus étendus, en passant par les
familles. La violence de répression dont sont capables les ordres
libéraux est visible individuellement dans les hurlements et la
haine individuelles qui apparaissent chez les militants de la
tolérance quand un point du développement libéral rencontre un
obstacle.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La légitimité juridique de la
domination bourgeoise est basée sur « la liberté » et
« la démocratie », et ainsi le capitalisme moderne est
sans cesse dans l'étau de la double contrainte entre la soif
indéfinie d'exploitation des hommes qui est l'essence même du
capitalisme, et les besoins de la légitimation politique
« démocratique ». Le système déploie alors une
violence à la fois réelle, économique, en sortant du salariat des
millions d'hommes pour les abandonner comme inutiles, et symbolique,
en intensifiant jusqu'à la rupture la violence symbolique qui permet
de construire une réalité seconde progressiste, quand la réalité
première est la mise au pas générale des hommes à l'ordre du
capital.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'exemple chinois montre un capitalisme
se développant dans le cadre d'une légitimation communiste. Je ne
veux rien dire de plus en passant que la forme « démocratique »
de légitimation du Capitalisme n'est pas essentielle à la forme
capitaliste de l'exploitation – les principes démocratiques ne
sont rien de plus qu'un instrument du développement économique –
ils sont une écume de cette histoire. Les vérités du Spectacle ne
sont rien de plus que les moments du faux général, des moments de
l'histoire de l’exploitation. Les leurres nous invitent sans cesse
à lâcher la proie pour l'ombre, et le moins que l'on puisse dire
c'est que les leurres fonctionnent massivement, permettant aux masses
urbaines déracinées de se redonner une identité dans le cadre du
Récit progressiste, où ces individus retrouvent une existence en
oubliant sa mise en scène. La mise en scène est comme la structure
qui gonfle le vide, et qui donc doit être rendue invisible. Ainsi
une actrice qui joue des rôles positifs au cinéma peut continuer à
les jouer en dehors de ses films, et devenir chargée de mission de
l'ONU dans le monde que le Spectacle présente comme réel, et qui
apparaît comme une dépendance du monde que le Spectacle présente
comme irréel. Ainsi le Système peut produire le réel, puisque le
réel n'est plus rien d'autre que ce qui n'est pas issu des mondes
virtuels.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Les salariés arrachés à toute
réalité vivante par le morcellement du travail et l'imprégnation
spectaculaire se croient parés de grandes vertus, ce qui est bon
pour leur ego, à tel point que peu d'hommes les refuseraient dans
leurs miroirs trompeurs. Et dans le Récit, par leur générosité et
leur ténacité face à des méchants, ils accordent des droits
supplémentaires à des catégories opprimées, solidairement avec
les maîtres. Ces mêmes maîtres qui organisent pourtant
l'exploitation globale, et donc l'exploitation de ces mêmes
individus, dans une réalité qu'ils préfèrent ne pas voir – et
qui est invisible sur les écrans de contrôle du Système.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le capitalisme réel est producteur
d'exploitation et donc d'exploités. Sans cesse, les hommes de
l'idéologie rencontrent des exceptions à leur principe de
non-domination globale ; et à chaque fois, le choix se situe
entre l'abandon du principe d'irréalité et le renouvellement de
constructions symboliques construisant le déni de la situation de
domination réelle. Et le choix est toujours l'aggravation du déni,
une lente dérive loin du monde immédiat, une intensification de la
scission spectaculaire. Les hommes du Spectacle de cessent d'utiliser
la force pour interdire l'usage de la force – ils ne cessent de
créer de nouvelles interdictions pour assurer la liberté.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans le Spectacle, tout ce qui
immédiatement disponible est une médiation trompeuse – toute
l'information qui me parvient comme une évidence par les médias,
cette construction fluente d'un monde fluent, d'un Récit fondamental
fait de progrès constants, avec ses problèmes bien identifiés,
incontestables – est une tromperie globale, une chimère faite de
fragments désarticulés de vérités. Et c'est d'abord en admettant
la chimère globale, et en partant des problèmes bien identifiés à
l'avance, que je peux revendiquer une liberté ; c'est en me
soumettant à ces cadres à partir desquels - et seulement à partir desquels - il est permis de s'exprimer.<br />
<br />
La liberté d'expression que l'on nous vend est un jeu dont les règles nous échappent, sans cependant échapper à tous les hommes. C'est pourquoi cette liberté est une fiction dans le cadre général d'un dispositif de domination qui vise l'invisibilité.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Loin de la liberté du Citoyen, le
Spectacle est la construction du monde qui fait de la liberté une
illusion vécue – une caverne. La dialectique n'est pas négation,
mais intégration du monde : le spectacle fait partie de notre
monde, et nous avons à vivre avec. Négatif n'est pas mépris :
l'ombre manifeste la lumière à qui sait voir. Au fond, Nietzsche
fut un grand platonicien – et il l'a compris au fil de sa vie.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-style: normal;">Platon
est là pour dire à chaque fois, en clignant des yeux :</span><i>
tu laisses la proie pour l'ombre.</i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
C'est uniquement en ce sens que l'on
peut dire que le monde moderne est une défaite de Platon. Mais nous,
nous pouvons plus que jamais être platoniciens. C'est ainsi que nous
pouvons avoir la puissance d'imagination des sorties des labyrinthes
faux et menteurs du Spectacle. C'est ainsi que l'errance des
souterrains peut devenir une marche sur un rayon de lune.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i>Les vérités de la métaphysique
sont la vérité des masques.</i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Vive la mort !
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-30832004514368933542013-05-10T14:54:00.001-08:002013-05-10T14:54:25.232-08:00Hymne orphique à Khezr le Vert.
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqfdXtl7D4bxGWjrDzCBlwsNcmSRvCpR3GSZ3YkVj4NLeGNoubGTRucIVXdqt3H9Lij2a3zJ9YosdMr1Y8FB5dFPCwA_vN4FSRdiK6tK6_a0GlHwYkTqTQmQfdCJ5LaTCrn9UYJLgKnfB7/s1600/AlKhidr.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqfdXtl7D4bxGWjrDzCBlwsNcmSRvCpR3GSZ3YkVj4NLeGNoubGTRucIVXdqt3H9Lij2a3zJ9YosdMr1Y8FB5dFPCwA_vN4FSRdiK6tK6_a0GlHwYkTqTQmQfdCJ5LaTCrn9UYJLgKnfB7/s400/AlKhidr.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Khezr)</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la terre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Chair des mes ancêtres</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
J'y plongeais mes doigts tel l'enfant
et</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
J'y retourne</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre rouge</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre odorante</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre nourricière des forêts des
fleurs des parfums</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre des métaux et du sang versé</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre de toutes les guerres</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Les plus nobles et les plus folles</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'espoir fou comme le désir
vibrant au soleil vertical</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par les pas des maudits</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la marche de l'exil</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la chair, terre des hommes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Somptueuse comme une vallée au soleil
et
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Puits de l'angoisse, de la douleur et
de la mort</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Fissure entre les roches où erre et
hurle mon âme</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la terre des racines</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La terre des morts et des souvenirs</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
0ù coulent nos larmes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Où roulent nos rires</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Les eaux du Déluge</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et les cris des enfants et des
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Animaux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la tristesse des bêtes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La fleur d'or et le pas du Satan</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'eau</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Rosée sur la Rose</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sang coulant dans les veines</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Vapeur sur les lèvres au vent d'hiver</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Eau sur ton sexe et eau fertile</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
S'écoulant sur ta cuisse</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le vin et le jus des grenades</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Eaux de nos baisers de feu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par les eaux du ciel</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu es un jardin des délices, une fleur
sur un champ de blé.<br />Et tu marche sur mes yeux remplis par la
mer.<br />Un roi est enchaîné par ces flots
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par les eaux du haut et les eaux du bas</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Humeurs des mourants et
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dernier hurlement des noyés</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le sang des menstrues</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Nourriture des sorcières</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le souvenir des océans en forme de
roue</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Routes de la baleine et mers du Sud</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Îles de l'or d'où revenir</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Roi pour que tu me regardes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et que je regarde aussi</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Une fois dans le miroir du lac</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'Autre est Abîme, vallée au fond de
mon cœur.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je m'y écoule, je y deviens eau
claire, air imperceptible.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ruisseau clair au fond des vallées,</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Voie du Saumon</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
A contre courant</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Toujours</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu as dis, il y à très longtemps –
plutôt mourir</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Comme un voile de brume.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu face parfumée du Temps</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le Temps qui roussit les forêts et
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Burine les faces comme les montagnes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu dévorant de tristesse
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par les chemins qui m’éloignent de
mon amour</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Avec une force impossible à surmonter</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sans combats, sans ruses et sans rage</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu d'Ariane</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Phare sur la mer d'obscurité</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le courage et les dents serrées
face à la brûlure de la mort</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Face au feu dans les membres du
guerrier vaincu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au feu de la fièvre sur la couche
moite</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu qui prend les plaies et les
rempli de pourpre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu noir du cancer,
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le crabe qui pince la chair à la mort</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'agon face à la mort</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la rage qui fait aller vers le pays
de l'horizon</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu qui brûle le corps, le
cœur, les tripes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Que tu sois feu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Que tes mots soient feu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et pierre de feu, laves,</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Calme bloc ici bas chu d'un obscur
désastre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'amour de feu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le feu au coin de l'hiver quand
souffle le blizzard et bruisse la chevauchée des morts</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'épée de la forge,</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Vieil Héphaïstos abandonné de tous</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Il n'est plus d'hommes de guerre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Plus d'homme d'honneur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ni de chevalerie</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais tu peux encore être bon</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Férir les esprits mauvais au dessus
des eaux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et voir l'étranger venir de l'horizon</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au flanc de la montagne</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ouvre lui les bras</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sans lui demander son nom</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et le nom de son origine</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au nom du ciel et de la terre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au nom du feu et de l'eau</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au nom de la Pierre du milieu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au nom de la très sainte et
indivisible Trinité.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par l'air</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par le vol de l'Aigle devant le Soleil
Invaincu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par la langue des oiseaux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sous la voûte du Ciel</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Toujours tu iras en homme libre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sans autre chemin que le chemin des
étoiles</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu marcheras sur les lois des hommes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu ne le diras pas</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et ne décourageras pas les autres
hommes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
De se soumettre à la terre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais tu ne n'obéiras pas.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu obéiras au Ciel étoilé dans ton
cœur.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ils ne te verront pas désobéir</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Les hommes de la lettre et du collier</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ceux de la canicule</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La folie de l'heure du chien</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Car l'homme ne voit que ce qu'il lui
est autorisé à voir</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le signe, et non l'abîme</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pourtant le signe est pour l'abîme</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Comme le tournesol est pour le soleil.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et quel est le plus grand signe, sinon
l'homme ?
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Aussi l'ombre mystique de tout homme
est Abîme</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L’Abîme te suis comme un vieil
familier
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu sens son regard noir sur ton dos nu</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Toujours déjà présent</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu le verras parfois</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans le miroir d'une épée</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Parce que tu as l'or cerclé dans les
yeux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et l'émeraude sertie sur le front,
dans le sang</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'émeraude d'air</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sur le front de Lucifer brillante</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Parmi les cavales des nuages</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'or des étoiles et le chant de la
lune.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu ne tueras point, non, et tu n'auras
pas de haine</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais tu n'obéiras définitivement à
personne</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sur ta vie</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sur ta peur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sur ta terreur même</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu n'obéiras pas à l'éphémère</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sinon à l'axe éternel des Temps</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu seras serviteur</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Serviteur de la Roue</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Serviteur de l'Empire et
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Non du royaume des hommes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'homme est comme l'empreinte d'un pas
des dieux sur la glaise des mondes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Un creux, une absence</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu seras une absence présente pour le
monde des absents</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et présent absent dans les mondes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu seras un pont entre les falaises</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu mêleras le sang des hommes au
souffle antique</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu souffleras dans la terre</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Comme le souffle des animaux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le sang d'argile versé dans le poème</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans le feu de tes paroles</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sera un repas
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour l'infinie solitude des dieux</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et parfois pour la tienne</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et celle de ton amour</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Au Crépuscule des mondes</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tu ne tueras point, non</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais tu seras insaisissable
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Saumon de la Voie lactée</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Sur les airs de la Musique que nul ne
peut effleurer</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
A contre courant</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Toujours</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
En mémoire</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
En souvenir</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Image</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et ressemblance</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
De ton amour</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-3246910453960477952013-03-15T01:28:00.000-08:002013-03-15T01:29:36.425-08:00Le poisson d'argent et la mer d'Or.<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9e_wS86lJg4tZtczrVYZX-TzyExxIQGstSmed0Kw0FutJK5Gen9_rOAhDpzVKAXMy8pBcaGg3ntdSTvzrm85dWIaFKk0bf6QlJgB_oAdLVeXdjxGPNKFyII5ark7mXEtS4SohbxVP6xcK/s1600/383972_4717287015440_432788273_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9e_wS86lJg4tZtczrVYZX-TzyExxIQGstSmed0Kw0FutJK5Gen9_rOAhDpzVKAXMy8pBcaGg3ntdSTvzrm85dWIaFKk0bf6QlJgB_oAdLVeXdjxGPNKFyII5ark7mXEtS4SohbxVP6xcK/s400/383972_4717287015440_432788273_n.jpg" width="395" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i><span style="font-size: xx-small;">(Tu)</span></i></td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je suis
tellement mauvais déchiré<br />
Et ma nuque est si raide<br />
Et mon
âme est si faible<br />
Si difficile à incliner vers l'amour <br />
Du
sixième jour mon amour. <br />
Vers l'évidence.<br />
Je le sais.
Pardonne-moi. Pardonne moi.<br />
Embrasse-moi<br />
Embrasse moi
tant<br />
Parmi mes larmes<br />
(J'ai si longtemps ri triste jusqu'à
la mort)<br />
(J'ai si longtemps haï et cherché à mourir)<br />
Tu
marches sur mes yeux<br />
Chaque pas chaque baiser<br />
Est une aube
d'été et une nouvelle terre<br />
A nos pieds le fleuve du nord
s'écoule<br />
Mais notre instant est éternité<br />
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Et le puits de l'inquiétude comme la
terreur<br />
De la mort et la gueule de l'Enfer<br />
S'enroulent et se
ferment et<br />
Nagent comme des poissons d'argent pour<br />
Se perdre
vers <br />
La mer aussi ancienne que l'Ambre et </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'Or<br />
Le fleuve et le souffle
sont le feu <br />
Au soleil invaincu.<br />
<br />
Tu
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-67071186429066763732013-03-13T00:24:00.003-08:002013-03-13T23:05:51.935-08:00Sur la Science comme idéologie.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifYe4rCovb4a7KAls1mAtU_hSyc0bl20tjmCledDzftIwcOepCWTii5tZD4ycXnYiYh8dyA4kRMtZ4dSv4qJNCBgh5-qQlzHvN_2am0Fi2neCTxYV4Ja3ZEYeMMqbb0PhxnuEXLOIQG_lM/s1600/Agu%25C3%25A9li.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEifYe4rCovb4a7KAls1mAtU_hSyc0bl20tjmCledDzftIwcOepCWTii5tZD4ycXnYiYh8dyA4kRMtZ4dSv4qJNCBgh5-qQlzHvN_2am0Fi2neCTxYV4Ja3ZEYeMMqbb0PhxnuEXLOIQG_lM/s640/Agu%25C3%25A9li.JPG" width="419" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: inherit;"><span style="color: red;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Ivan Agueli - ce qu'est voir)</i></span></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: red;"><span style="font-size: xx-small;"><i>
</i></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: red;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: red;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="color: red;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Ô
Gaëtan, je dois te parler comme Rambam le sage : «<i> Ton
absence m'engagea à composer ce traité, que j'ai fait pour toi et
tes semblables (…) tout ce que j'ai mis par écrit te parviendras
successivement, là où tu seras . Porte toi bien</i> " Maïmonide .
</span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Les
représentations de la science moderne véhiculées par l'idéologie
sont un des principaux obstacles à une juste compréhension des enjeux d'une
pensée révolutionnaire. Alan F.Chalmers peut être une introduction
si tu veux lire, et tu peux aussi rire en lisant <i>Adieu la raison</i>
de Paul Feyerabend. Ce ne sont pas des œuvres définitives, mais
salubres. Tu peux aussi lire Popper, <i>la Logique de la Découverte
Scientifique</i>, parce que c'est un livre très rigoureux, sans
idéologie sur le fond. Mais mon sujet n'est pas l'épistémologie ;
il est la Science comme objet social, comme concept clef d'une
idéologie dominante présente. Rien de moins, mais rien de plus ;
il ne nie pas la splendeur du savoir rigoureux dans les sciences. C'est pourquoi
j'écris la Science avec majuscule, comme concept idéologique. Un
des noms de cette idéologie est positivisme, mais il en est bien
d'autres.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">La
Science se présente comme récit de soi, autant qu'un individu
humain formaté par le système se présente comme « légende
personnelle ». Il est possible d'envisager la science sous de
multiples facettes. Il est possible d'envisager la science comme la
constitution d'une subjectivité. Léviathan est son nom, je le lui donne à nouveau ; la
science est alors le projet de construire Léviathan comme sujet en
construisant sa subjectivité, son être au monde. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">L'histoire
moyenne des sciences, celle de l'école, est légendaire par
totalité, et vraie par fragments. À la fin du XIXème siècle, le
siècle de Laplace et de Claude Bernard, le déterminisme absolu
était très largement majoritaire dans l'opinion scientifique
générale ; il était normal de croire qu'aucun événement
présent n'était pas entièrement déterminé par le passé, que le
monde n'avait aucune liberté ni créativité de possible, de
puissance. Le racisme – théorie ignorée des peuples traditionnels
- était une vérité scientifique que pratiquement personne ne
mettait en doute, ni en médecine, ni en anthropologie, ni en
criminologie, dans l'ensemble des universités européennes les plus
prestigieuses. Je te le dis sans revenir aux sources, je le sais. Mais tu peux lire avec attention <i>la mal-mesure de l'homme</i> de S.J.Gould.</span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Aujourd'hui,
il est courant d'entendre des tenants de l'idéologie scientifique
parler de racisme et d'intolérance comme d'un vestige du passé
irrationnel, et du « fatalisme » comme si c'était une
caractéristique propre aux peuples traditionnels. C'est à dire que
la légende personnelle des sciences est une construction qui ne
laisse place à aucune lucidité sur les errements des scientifiques
au gré de leurs intérêts personnels, et de leurs intérêts de caste, à leur soutien
massif aux totalitarismes, que ce soit le soutien au nazisme ou la
prospérité des sciences en URSS. Les scientifiques dissidents ne
représentent pas leurs castes, ils sont des marginaux, des hommes
effarés par leur responsabilité, comme Sakharov. A ce jour, l’intérêt de caste des scientifiques fonctionnels réside dans une étroite alliance avec les puissances du Capital.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Il
n'existe aucun lien incontestable entre la prospérité des sciences
et la forme démocratique, malgré l'instrumentalisation du cas de
Lyssenko. L’Académie des sciences de l'URSS ne peut être tenue
pour infime. La Corée du Nord maîtrise la filière nucléaire plus
aisément que bien d'autres pays pauvres. Le Chili de Pinochet a
appliqué les derniers progrès en son temps de la Science
économique, en faisant tapis rouge aux experts de la Société du
Mont-Pèlerin avec une avance de plusieurs décennies sur la gauche
européenne. Bien sûr, je suis assez ironique pour ce dernier exemple, mais il ne faut pas s'aveugler, les analogies sont réelles entre la version "économique" de la Science et les autres fonctions de l'ensemble.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Le
concept d'"irrationnel" est un élément suffisant
d'imprégnation positiviste. La Nuit est supra-rationnelle, c'est à
dire ordonnatrice de la raison, et ordre dont la raison est une
image. Un Guénon est un passionné de mathématiques, tout comme
Platon ou Pythagore le myste...l'irrationnel est l'infra-rationnel,
mais cet infra-rationnel est encore ordonné. Il n'est pas
d'irrationnel au sens positiviste du terme nulle part, pas plus que
pour Kant il n'y a de phénomène sans les formes subjectives à
priori du temps et de l'espace espace ( voir l'esthétique
transcendantale) et donc pas de phénomène sans sujet.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Le
positivisme, idéologie de base du monde scientifique en général –
et il est de nombreuses exceptions - c'est l'illusion absolue que
toute réalité positive vient des choses et qu'il suffit d'effacer
le sujet pour voir apparaître l'objectif pur, comme si effacer
l'ombre rendait la lumière plus visible. En réalité, qui efface le
sujet efface l'objet, c'est une certitude absolue, car ce sont des
concepts relatifs. <i>Quel est le bruit d'un arbre qui tombe dans la
forêt et que personne n'entend ?</i> <i>Quel est le sens d'une
phrase que personne ne lit </i>? </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Il
convient alors de se demander quel est le sens de cette exigence
d'effacement du sujet typique du positivisme.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Cette
exigence doit être mise en parallèle avec la morale fonctionnelle
du Système général. L'effacement du sujet est fonctionnel à
toute mise en place d'une tyrannie de la production, au développement
indéfini de la puissance technique. L'effacement du sujet n'a aucun
sens scientifique – c'est le point central de toute les difficultés
de la physique – mais un sens politique.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Les
neurosciences sont les héritières directes du projet positiviste du
XIXème siècle, infiniment plus que la mécanique quantique. Cette
physique sans objet consistant, et avec sujet, reste une branche
ésotérique et au fond dissidente de la science moderne – ce qui
explique et son attrait trouble et sa neutralisation comme puissance
idéologique par la segmentation indéfinie de la recherche. Les
neurosciences retrouvent cette neutralisation du sujet et ce
processus d'objectivation ( par imagerie, essentiellement) de la
subjectivité qui caractérisait le positivisme du XIXème siècle.
Bien sûr, il est des exceptions ésotériques, comme F.Varela et son concept d'enaction ;
mais cela ne peut cacher la résurgence massive du positivisme
idéologique dans la bureaucratie scientifique. Ah, le bonheur de la
neuro-pensée, de la neurophilosphie !</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Dit
autrement, le lourd appareil idéologique-bureaucratique de « la
Science » n'est pas la lumineuse marche en avant de
l'objectivité dans l'histoire, mais la constitution de la
perspective du Léviathan - et par la constitution de cette
subjectivité universelle écrasant la subjectivité vivante, la
construction du sujet du système technicien – la construction
méthodique d'une humanité asservie à sa propre volonté de
puissance, volonté fermée comme une serre sur le monde matériel.
Car l'autre point fonctionnel, essentiel, du positivisme, c'est la
négation des autres mondes, rejetés dans la fiction, l'irrationnel,
le mythe – toutes ces ombres que la lumière de la Science dissipe
victorieusement dans la légende personnelle du Léviathan. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Il
suffit de voir l'enthousiasme de Bouvard et Pécuchet pour la
« zététique » au XXIème siècle, leurs gros
doigts tentant de manier des fils de soie dans le vent, leurs yeux myopes
tentant de comprendre l'infime des voiles arachnéens, et leur
triomphe de ne rien saisir, de ne rien voir pour pouvoir proclamer leur ennemi "inexistant" ! Il ne pourrait pas
leur venir à l'esprit que c'est leur yeux qui ne voient pas, leurs
oreilles qui n'entendent pas – ils seraient autres que ce qu'ils
sont. Mais ces images caricaturales ne pourraient faire oublier que
ces croyances de sauvages sont présentes au fond des discours d'un
Freud, d'un Lévi-Strauss, d'un Changeux, de tous les
neurophilosophes ou presque, sans parler des l'ensemble des
technocrates en charge de l'immense appareil de la bureaucratie
technoscientifique moderne.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Le
monde de la Science comme idéologie est un monde où la volonté de
puissance, ce haut désir, ne trouve pas de bel exutoire. C'est un
monde sans autres mondes, nu et désolé. C'est un monde qui tue la
liberté essentielle.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Ce
qui peut être évoqué, dessiné de la main de l'artiste, posé par
une opération logique, nommé par les mots de la tribu, tout cela
est né et a accédé à l'être.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Ce
qui est devient une demeure pour l'homme, un foyer de sacrifices, un
lieu où planter au profond ses racines, un centre immobile de sa
liberté.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Cette
œuvre, la poiésis, est la manifestation de la liberté, et la
liberté est impliquée en elle, comme le papillon plié dans la
chrysalide. L'invocation poiétique est l'acte le plus haut de
l'homme, la réalisation de son essence.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Ce
qui naît est en même temps soi-même, n'était rien avant et ne
demeure pas au delà de soi . Ce soi même est comme dans le rêve,
étendu au monde éclos dans sa totalité, et en même temps fermé
sur soi .</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Ce
qui naît, naît en un instant étrange, le kairos, qui ne peut être
saisi et change une totalité .</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>La
naissance s'effectue selon l'ordre du temps. Le temps est un ordre en soi. Le temps linéaire est un aveuglement ; il est
la négation du temps qualitatif, qui sépare le temps de la
mélancolie du temps créatif chez l'artiste, le temps du repos de la
terre et le temps de la moisson, le temps de la guerre sanglante et
le temps de l'amour, de l'odeur des corps et l'entrelacement des bras</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Nous
savons qu'un instant de notre vie peut être plus que la vie entière
; que l'instant est la manifestation de l'éternité dans le monde ;
que si cet instant n'est pas vécu, la vie ne peut être vécue .</b></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">A
l'aune du sorcier, la Science est la vue et l’œil cyclopéens de
la technique, l'achat de l'ivresse de la puissance matérielle au
prix du sang - le sang, c'est à dire l'âme. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">En
serrant le monde dans sa main pour prendre l'insaisissable, comme
l'homme qui voudrait saisir les routes indéfinies des océans,
l'homme de la technique s'enserre lui même et étouffe lentement
toute humanité, si seulement cela était possible. </span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9001972856425249049" name=".reactRoot[38].[1][2][1]{comment4689004468394_60545937}.0.[1].0.[1].0.[0].[0][2].0.[0]"></a><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9001972856425249049" name=".reactRoot[38].[1][2][1]{comment4689004468394_60545937}.0.[1].0.[1].0.[0].[0][2].0"></a><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=9001972856425249049" name=".reactRoot[38].[1][2][1]{comment4689004468394_60545937}.0.[1].0.[1].0.[0].[0][2]"></a>
<i>Les
conséquences de la révolution industrielle ont été désastreuses
pour l'humanité....il n'existe aucun moyen, réforme ou ajustement,
pour l'empêcher de priver les gens de leur liberté et dignité.</i>...
</span></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Il
n'y a pas de rédemption pour le Dragon - il doit être tué. Pas
pour la barbarie et le mensonge, mais pour la liberté et la dignité
de l'être humain.</span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Une
personne peut de droit antérieur à tout droit possible, participer
indéfiniment de multiples demeures, de multiples mondes. C'est la
pratique de la liberté et le destin.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>La
liberté de choix dans un monde pré-donné et déjà construit est
la liberté animale, celle des rats de labyrinthe, vendue par la
tyrannie comme essence de la liberté. Le labyrinthe de la tyrannie
est unidimensionnel. Tout ordre qui se referme sur lui même mérite
le nom de tyrannie. Tyrannique est l'ordre qui refuse toute
extériorité.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Et
c'est la tendance de tout ordre aveugle de se poser comme totalité
sans reste, de passer de la vérité fragmentaire à la Vérité, de
la subordination à la liberté à la Souveraineté. C'est
l'usurpation fondamentale de l'ordre.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>La
production de mondes de choix à partir de situations de désespoir,
de marée montante de la Destruction, l'ouverture de voies est la
liberté humaine . C'est le combat désespéré entre les mâchoires
de la mort . Là où le choix, la liberté est absente, l'homme
essentiel produit les mondes qui la produisent à nouveau.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Le
choix de liberté est déchirement et co-engendrement de la personne,
détermination, position et négation entrelacés, mort et
résurrection. Celui qui était avant le croisement des astres n'est
plus celui qui foule le sol de ce rayon . Celui là est autre que
lui-même.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>La
liberté ne peut être éteinte, comme la Lumière ne peut être
voilée par aucune tyrannie. Elle peut seulement éloigner la
lumière, plonger le regard dans les ténèbres. Aucune tyrannie ne
peut enfermer la puissance. Seule l'Imagination permet ce refus
réaliste des ténèbres .</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Aucun
homme ne peut de droit être soumis absolument, c'est à dire privé
de mondes par l'oppression dans le monde des choses. Cette opération
est matériellement possible par la négation des besoins
élémentaires de l'homme. L'homme alors est écrasé vers l'animal.
Aucun homme né à la Gnose ne peut l'être de fait. A lui, au plus
profond des ténèbres reste une étincelle. Mais l'étincelle n'est
que souffrance quand rien de concret ne peut fleurir dans le réel.</b></span></span></span><br />
<br />
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><b>Face
à une pareille tentative de négation, la mutinerie est un droit
strict d'application immédiate.</b></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><span style="font-size: small;"><span style="color: red;">Vive
la mort !</span></span></span></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-73516926695800117432013-03-02T02:39:00.003-08:002013-03-02T02:42:08.960-08:00Cernunnos.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVq3GgjcaZL2hvwksp6ln9djwf190MRkYDB08JjRq0RAVr3FOa2tSkRQ1dKXEqk-MshQ-pV2w9N0K25PZ_JhqYRELUcB2R3wiHbvvwiwxaiCDlUiNRcTSvn4IZM2QkfvDidltTYWHGXtTY/s1600/Cernunnos_Danemark_1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVq3GgjcaZL2hvwksp6ln9djwf190MRkYDB08JjRq0RAVr3FOa2tSkRQ1dKXEqk-MshQ-pV2w9N0K25PZ_JhqYRELUcB2R3wiHbvvwiwxaiCDlUiNRcTSvn4IZM2QkfvDidltTYWHGXtTY/s400/Cernunnos_Danemark_1.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Cernunnos du chaudron d'or)</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Cernunnos
est un nom d'Hermès. Il est le Gardien des portes des Trois Mondes.
Hermès désigne les yeux du dieu. Quand l'homme voit avec les yeux
du dieu, alors il comprend les messages des Trois mondes. Il ne lit
aucune lettre de plus, aucune image de plus – il voit, tout
simplement, ce qu'il avait sous les yeux depuis toujours, toujours
déjà présent.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Recevoir
un message des Trois mondes est voir. Cernunnos est celui qui
contemple la forêt, les jambes croisées, selon la posture
hiératique du sage des bois, l'ermite, l'homme suprêmement sage et
suprêmement sauvage. La forêt est une image du monde, est
microcosme. Il s'y trouvent les chemins de la vie, les croisements
saints, les mystères des chemins ouverts parmi les ronces, les lents
regards des fleurs. Il s'y trouvent les ruisseaux et les étangs
empruntés de brumes.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le
secret de la puissance.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ils s'y
trouvent les troncs moussus des arbres qui vivent là depuis la
naissance du monde. Leur écorce est l'image de la peau de l'antique
Dragon. L'homme qui sait le Dragon sait l'entière histoire du monde,
et des hommes. Il a bu le lait noir de la connaissance aux lèvres
des Maîtres, au cœur de la forêt, au centre du monde marqué par
la poussée des roches vers le Ciel.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Comme
la sainte colonne de feu d'Arunachala.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Cernunnos
enseigne les mystères du Temps apparu après la chute et la mort du
Dragon. Le temps est figuré par le serpent ouroboros. La Vie est un
cercle. On sort du Suprême, et on revient vers le Suprême. L'axe du
monde est une flèche vers le suprême, le centre invisible du
Serpent. Cernunnos tient le serpent déroulé, en vainqueur des
cercles, mais aussi en homme de la périphérie, en homme qui a
choisi la Voie du Dragon et bu le jus, le venin issu des cuisses de
la Jusquiame mystique.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il a
été plongé dans l'eau noire des ténèbres, et se tourne vers la
Lune, image tremblante et mobile du Soleil invaincu – image de ce
monde. Les mots sont comme la lune – <i>rien</i> ne s'y trouve au
suprême degré. Lors de l'invocation, quelque chose s'ajoute
secrètement aux mots – et de la boue, fait de l'or.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Sans
souffle les mots ne sont rien.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il a bu
la mort, et il vit ; il a maîtrisé le serpent qui est
désormais à son service, comme les autres puissantes bêtes
sauvages qui vivent en lui. Il est la puissance et la volonté de
puissance qui jaillissent dans la forêt au printemps, l'odeur
musquée des feuilles mortes et des marais, le puissant parfums des
feuilles et des fleurs, les eaux et les rosées, la sueur salée, le
sperme et la cyprine. Il est à la fois tueur, puissance de
génération sauvage, maître des rapts, tonnerre et terreur. Il
porte à la main la puissance torque qui soumet les vaincus. Il est
le messager de la nécessité unique, du trépas, père de la
douleur.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ce qui
est détruit est ce qui vit. Le monde est fait de cycles qui se
sédimentent. Rien n'est jamais perdu à jamais.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Cette
torque qui soumet les vaincu par le cou gracile est signe de règne,
du règne de l'Empire. Celui qui se plie à la nécessité de fer des
dieux, si visible dans la violence des chasses sauvages, dans les
crocs du loup, est aussi le roi de ce monde. Le guerrier porte ainsi
la torque, comme la femme puissante, la torque d'Or.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il est
libre par amour du destin, comme le Cerf. Il n'est libre que par
l'amour du destin. Il n'est vivant que par l'âpre mort et le goût
du sang. Il n'a plus guère de peur pour avoir affronté la terreur
de la chair.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il sait
qu'il mourra comme les bêtes de la forêt – ni plus ni moins.
L'éternité réside dans l'instant. L'idée puissante se montre dans
les couleurs et les formes des forêts, présente mais insaisissable,
comme l'évoque l'art de l'arabesque. Elle se montre comme le Serpent
et enroule ses énigmes comme les anneaux du Serpent. Elle est la
fleur sur les ronces, et déchire l'âme qui veut les traverser, par
la solitude et les épines tranchantes. Elle porte des fruits et
encercle, elle envoûte et étouffe.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Tel est
le secret de Cernunnos. C'est dans la soumission que se trouve
l’élévation, dans l’acceptation que se trouve le secret de la
plus haute révolte.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
(Un
autre secret se prononce au sujet de sa mélancolie. Ce sujet est
abordé dans le <i>Livre des deux principes.</i>)</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Cernunnos
est l'indomptable et le suprême raffinement – comme l'Archange, le
tueur du Dragon, mais aussi le combat entre l'Ange et le Dragon –
le Dragon lui-même, car on ne combat valablement, enfin, que contre
soi-même.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Mais
peu nombreux sont les hommes qui se cherchent eux mêmes – et
combien peu ceux qui se cherchent eux-même pour se tuer.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Tel est
le règne, telle est la puissance, telle est la gloire.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
- <i>J'ai
longuement médité aux côtés de Cernunnos, dans les fumées des
encens.</i></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Vive la
mort !</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-73005825564905084012013-02-17T01:23:00.001-08:002013-02-17T01:27:36.776-08:00De trois espèces du genre magie.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih3Ap2tKLQ7h9c4IuxK5_SZXdY5Ns7gyhrSE90bDFaw6pwFRvvZkZtUUEfjQRqR4nUm1L69VIKSqQ4yYq3XO2Ca0ArGz4NqbFwithrMnhnThZyyodGVTSFL4iBxxVW6FQ344PQDpRvA9to/s1600/542539_4392073045294_391421449_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih3Ap2tKLQ7h9c4IuxK5_SZXdY5Ns7gyhrSE90bDFaw6pwFRvvZkZtUUEfjQRqR4nUm1L69VIKSqQ4yYq3XO2Ca0ArGz4NqbFwithrMnhnThZyyodGVTSFL4iBxxVW6FQ344PQDpRvA9to/s400/542539_4392073045294_391421449_n.jpg" width="377" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red;"><i><span style="font-size: xx-small;">(Le dragon de l'éternel retour enlaçant la terre - ordo draconis)</span></i></span></span></td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="color: red;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: small;"><br /></span></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">L'homme
noble dont parle le Yi-King par exemple, mais aussi l'Inde ou la
tradition Celtique n'est pas un être humain moral au sens des philosophes. Il
est un être humain dont les organes des sens ouvrent aux Trois
Mondes. Je dis les organes des sens, parce qu'il savoure la puissance
sensible en ce monde comme la peau savoure le soleil à la fin de
l'hiver, ou comme la peau savoure une autre peau ; ou encore
comme la bouche de l'homme tournoyant entre deux eaux savoure la mer .</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">L'homme
noble, comme Odinn sous Yggdrasil, a vu s'ouvrir son troisième œil
– est voyant. Il est toutes sortes de voyants, depuis le Sage, le
Grand Sage ( Maha-rishi) comme Sri Ramana Maharishi, et celui qui peut
voir certains domaines des mondes. Il est des voyants autant que d'hommes.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Dans
la perspective de l'aveugle – je parle de l'aveugle comme l'était
Odinn avant d'être aveuglé par les corbeaux et pendu au bout d'une
corde dans les ténèbres – les paroles de l'homme noble sur les
mondes sont des propos hors des organes des sens, donc hors de sens,
et hors du monde physique auquel il a accès. Dans la perspective de
l'aveugle narcissique la peinture doit être condamnée ; et
ainsi pour les derniers hommes doit être condamnée la
« métaphysique ».</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Les
hommes de ce genre le plus moderne, enhardi par la puissance technique, nomment la
connaissance des Trois Mondes « métaphysique » au sens
péjoratif. Ces hommes de vides se posent en mesure du monde, et
nomment la métaphysique « spéculation vide », parce
qu'ils n'y voient rien d'autre que le vide. Ils ignorent le sens
originaire du mot de spéculation : c'est le miroir – miroir
du vide, ou miroir étrange, où l'abîme des trois mondes se reflète
dans l'âme humaine. Comment dire une vision que l'autre homme ne
peut avoir ?</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Ne
pourra déjà recevoir cette vision que celui qui a l'humilité de
s'incliner face à la vision – heureux les humiliés. Mais les
hommes dont je parle se sont enivrés de puissance technique, sont
naïvement ivres de cette puissance qu'ils croient être la leur. Ils
sont princes de leur <i>légende personnelle.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Ces
hommes condamnent la <i>spéculation vide</i> - Comme si les trois
mondes étaient issus de la royauté d'un enfant jouant au hasard –
sans savoir que le Maître obscur a dit justement que le temps
n'était rien d'autre que le jeu d'un enfant roi. Ils disent que les
hommes un peu fols, prenant les mots de la tribu au hasard de la
grammaire comme un jeu de construction, font de vastes palais obscurs
sans référence aux sens qui pourraient leur donner leur « valeur
de vérité ». Que les grandes civilisations du monde parlent
des trois mondes de manière aussi unie que reconnaissable ne les
amènent qu'à chercher des « causes » du côté des
hommes, la psychologie des profondeurs, la politique, et j'en passe.
Jamais du côté de l'hypothèse d'une science traditionnelle.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">C'est
comme si des hommes dépourvus de tout sens de la musique nommaient
la jouissance du prince écoutant une chanson de Hafez
« métaphysique », résultat d'une spéculation abstraite
et vide. La puissance qu'un homme de musique sent à travers lui en
écoutant la musique n'est pas une spéculation, mais une évidence
immédiate qui est ensuite difficile à verbaliser, comme
l'expérience de l'amour. Mais l'homme vide prétend que ce qu'il ne
peut vivre n'existe pas. C'est comme si, encore, il n'était pas
évident que l'homme noble ne cherche pas seulement une réponse à
l'angoisse psychologique et à la douleur, mais tout simplement la
jouissance, l'infinie jouissance – <i>ananda</i>, la félicité – des
dieux.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Il
ne peut y avoir de compréhension entre l'homme qui use du mot
« métaphysique » en termes péjoratifs, et l'homme
noble, parce que celui qui parle d'une immense jouissance en termes
de savoir abstrait et vide doit comprendre – et il ne le fait pas
pour protéger sa construction égotique de lui-même – que c'est à
lui qu'il manque une expérience, une expérience cruciale, pour lui
permettre d'aborder l'idée dont d'ailleurs l'homme noble ne lui
parle pas – dont il a entendu parler de manière détournée, dans
des livres – l'idée des trois mondes, qui est la tentative de
formulation d'une expérience, et non une spéculation abstraite, le
délire d'un fou jouant avec les mots comme un enfant aux osselets.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Le
Soleil Invaincu est la jouissance suprême.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pas
un de ces guerriers rassemblés ici en rang serrés ne
survivra...Donc lève toi ! Défais l'ennemi et jouis de
l'Empire dans sa plénitude ! (Bhagavad Gita)</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Et
la voie de compréhension de la jouissance de l'Empire est la magie.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">***</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">La
magie est immense, comme les mers du Sud pour les mutinés partis un
jour à l'aventure. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Le
temps est magique, dans son écoulement ; le soleil qui règne sur la
méditerranée est magique. Un jour tu es autre que sous ce soleil
là. La magie est aussi l'instant d'un face à face le soir en été,
les mots qui touchent et donnent des larmes aux yeux, l'imprévu
merveilleux de se réveiller sans savoir où on est. La magie, c'est
aussi le pacte avec le Diable, le renoncement au salut pour le désir,
l'au delà de la miséricorde, l'enchanteur.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Je
parlerais surtout de la magie de l'écriture, le diable sait
pourquoi. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Il
est une magie de l'écriture, et en même temps une tragédie, un
affrontement du dragon. Un affrontement perdu d'avance et pourtant
victorieux de son fait même, de sa douleur et de son ivresse mêlées,
la saison en Enfer.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Ainsi
Rimbaud. Tu rend sensible l'instant à travers tes mots qui courent
comme un télétype sur les pages, comme une biche sur les montagnes
de l'horizon. Tu es ce croisement spéculaire et indéfini de
l'enfermement en soi et de l’éclatement du monde à partir de soi.
Tu rend sensible l'Univers à travers ses reflets dans la sensation
immédiate de la peau tiède et du souffle – à travers l'espoir de
la vie et la peur de la mort et de la destruction. Tu es en soi une
forme de magie.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Cela
ne peut durer, une telle puissance, penseront des hommes, à
l'exemple d'Arthur Rimbaud. Mais la vie elle-même ne dure pas : rien
ne dure. C'est le monde sublunaire, broyé par les mouvements des
marées stellaires. Il n'y a que l'écoulement du temps qui dure...Et
qu'importe ce qui est sous la lune, si tu ne le goûte pas ? Car il
passe comme un aliment ou la fumée des parfums...tu ne l'a pas
saisi, dis lui adieu, autant que s'il était dissipé dans les
étoiles. Rien ne dure hors le temps et ce qui s'entrelace sur le
serpent du temps, la ligne de la musique, la ligne spiralée de la
lumière, la ligne rêveuse du verbe...rien d'humain ne dure en
dehors de l'art. Il se pourrait que toute vie humaine soit
éternellement une défaite, s'il n'était l’œuvre. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Plus
même : le non-magique est l'ignorance. Pour celui qui sait, tout est
magique.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">***</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Tu
sauras, ô toi, venu de loin pour l'enseignement, qu'il est deux
formes de magie les plus anciennes. L'une est la magie du Livre, et
réside dans la puissance des mots. L'autre est la magie du Monde, et
réside dans le deuxième Livre, la Nature. Tu trouveras ces deux
magies définies par Jean Scot Erigène dans son <i>homélie sur le
prologue de Saint Jean</i>. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Mais
il est une troisième magie. Il est probable que chaque magie soit
reliée spécialement à un monde ; mais je n'y répondrais pas.
Cette magie est la magie impériale. Je sais qu'elle est
excessivement difficile à comprendre, reliée à de vieilles
légendes, comme celle de Vlad Drakul, ou d'Elisabeth Bathory ;
elle semble ensevelie sous un bric à brac de contes sanglants ou
très étranges, comme ceux du Livre d'Enoch. Pourtant, elle est
aussi reliée à Dante et à l'ordre des Fidèles d'Amour. Ce que ces
hommes nommaient amour n'était pas l'amour moderne, mais la Voie
impériale.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">En
témoigne Guillaume IX, Duc d'Aquitaine.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Le
dernier mortel porteur de cette Voie fut William Blake. Et moi, homme
mort, je cherche William Blake. La pleine compréhension des
troubadours ne peut éviter d'invoquer cette magie. C'est pourquoi,
loin de parler en pleine lumière d'un sujet aussi obscur et ami de
la nuit, je me contenterais de souffler doucement sur les braises
encore rouges, indéfiniment rouges comme des flaques de sang, d'un
feu oublié.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; orphans: 2; widows: 2;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Sang
et souffle sont Un.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>***</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Jaufré
Rudel, prince de Blaye (XIIème siècle)</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Quand
les jours sont longs en mai,</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>M'est
beau le doux chant des oiseaux de loin,</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
quand je me suis éloigné</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Je
me souviens d'un amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>De
désir je vais morne et courbé</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Si
bien que chant et fleur d'aubépine</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Ne
me plaisent plus que l'hiver gelé </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Jamais
d'amour je ne jouirais</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Si
je ne jouis de cet amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
mieux ni meilleure je ne connais</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>En
aucun lieu ni près ni loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Tant
son prix est vrai et sûr</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Que
là bas au Royaume des Sarrazins</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pour
elle je voudrais être captif.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Triste
et joyeux je m'en éloignerai</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Quand
je verrai cet amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
je ne sais quand je la verrai</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
nos pays sont trop lointains</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Il
y a tant de passages et de chemins</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
pour tout cela je ne puis rien deviner</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
que tout soit comme à Dieu plaît !</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Je
verrais la joie quand je lui demanderais</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pour
l'amour de Dieu l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
s'il lui plaît je m'allongerai</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Près
d'elle moi qui suis de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Amant
lointain je serais proche</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>De
ses beaux dires je savourerais la jouissance</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Je
tiens vraiment le Seigneur pour vrai</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Par
qui je verrais l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
pour un bien qui m'en échoit</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>J'ai
deux maux car elle m'est si loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Ah
je voudrais être là bas pèlerin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pour
que mon bâton et mon tapis</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Fussent
vu par ses beaux yeux</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Dieu
qui fit tout ce qui vient et va</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
forma cet amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Me
donne la puissance si j'en ai le courage</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>De
bientôt voir l'amour de loin </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Véritablement
en tel lieu</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Que
la chambre et le jardin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Deviennent
palais.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Il
est vrai qu'on me dit avide</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
désirant l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
aucune autre joie ne m'est tant</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Que
jouir de l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
ce que je veux m'est dénié</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
ainsi m'a doté mon parrain</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>que
j'aime et ne suis pas aimé</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
ce que je veux m'est dénié. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Qu'il
soit donc maudit le parrain</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Qui
m'a fait tel que je ne suis pas aimé</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>(...)</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Amour
de Terre lointaine,</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pour
vous tout mon cœur me fait mal.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Jaufré
Rudel, Prince de Blaye, <i>quand les jours sont longs en Mai</i>, ou
<i>l'amour de loin</i>.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">***</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Te
commenter un tel texte serait citer <i>le Haut désir du Haut tant
désiré</i>...mais c'est long, aussi long que l'histoire des mondes
depuis l'origine, à proprement parler. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Un
commentaire complet serait le résumé de la théologie des fidèles
d'amour. Une théologie, liée à une sagesse dans la vie, et pas un
athéisme lié à une quelconque folie moderne – ce pourquoi
certains spécialistes des hérésies qui les placent en précurseurs
de l'idéologie moderne sont dans la plus profonde incompréhension
de ce qu'ils ont pourtant sous les yeux, une science ésotérique qui
ne nie pas la foi chrétienne ou musulmane, mais se situe par rapport
à la voie commune.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">J'attirerais
donc ton attention sur la foi de cet homme, la foi des fidèles
d'Amour. Il est deux dieux, deux faces de Dieu.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Il
est d'abord celui-là : </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Je
tiens vraiment le Seigneur pour vrai</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Par
qui je verrais l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
que tout soit comme à Dieu plaît !</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Dieu
qui fit tout ce qui vient et va</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
forma cet amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Me
donne la puissance si j'en ai le courage</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>De
bientôt voir l'amour de loin </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Véritablement
en tel lieu</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Ce
dieu est celui du monde, qui fait le monde tel qu'il est, beau et
cruel, permettant la jouissance et la mort : il a fait de son
libre plaisir le monde tel qu'il est, le monde temporel <i>qui vient
et qui va</i> ; il a formé l'amour de loin, et il donne la
puissance à l'homme courageux, la puissance de vivre <i>véritablement</i> en un lieu,
dans ce monde, l'amour de loin. </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Ce
Dieu est celui du fatum, et donc de <i>l'amor fati</i> de l'homme
mortel.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">C'est
le principe même de la Table d’Émeraude, <i>que ce qui est en
haut soi comme ce qui est en bas, et en bas comme ce qui est en haut,
pour faire l’œuvre d'une seule chose.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">C'est
le Royaume sur la Terre, l'Empire – c'est pourquoi cette magie est
la magie impériale. La magie impériale est de l'ordre des
fondateurs d'Empire, des loups, des carnassiers avides de jouissance
et d'horizon : </span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Il
est vrai qu'on me dit avide</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et
désirant l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
aucune autre joie ne m'est tant</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Que
jouir de l'amour de loin</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Et
il y a le parrain. Le parrain est l'image du père, étranger au sang
paternel, qui est institué lors du Baptême, et fait de vous un
chrétien. Le parrain n'est autre que le Dieu de l'ordre
ecclésiastique, le dieu étranger au sang, à l'ordre
d'appartenance. Il est le dieu qui condamne l'amour, qui condamne
l'amour de loin, le dieu de la morale des prêtres.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">(...)</span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
ce que je veux m'est dénié</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Car
ainsi m'a doté mon parrain</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>que
j'aime et ne suis pas aimé</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Mais
ce que je veux m'est dénié. </i></span></span>
</div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Qu'il
soit donc maudit le parrain</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Qui
m'a fait tel que je ne suis pas aimé</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Et
comme Satan et les Anges rebelles venus sur la terre pour jouir de la
beauté des femmes, le poète maudit et renie le Dieu des prêtres.
Le meurtre de Dieu, et l'exaltation de l'Empire que Nietzsche a
redécouvert au XIXème siècle, étaient des réalités très
anciennes. En se plaçant sous l'invocation de la Gaya Scienza,
Nietzsche mettait ses pas dans les pas des fidèles d'amour – la
seule ignorance de Nietzsche, c'est qu'il croyait découvrir, alors
qu'il découvrait à nouveau.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Nietzsche
est ainsi un théologien et un métaphysicien, un voyant au dieu
dansant sous la lune – et ce Nietzsche là est à jamais hors de
portée des prêtres de la fin de la métaphysique, de ces hommes qui
ne savent pas danser autour des brasiers de la pensée, qui s'élèvent
dans l'axe du pôle.</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">La théologie ésotérique des Fidèles d'Amour n'était pas une hérésie, mais une révolte. Et sa gravité profonde méritait le secret - la mort attendait celui qui parlait trop explicitement, comme Marguerite Porète :</span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Vertus, je vous ai quittées</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Pour toujours.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Les mots de Jaufré Rudel sont pourtant limpides. Mais pas explicites. </span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Il
est temps de se taire sur ce silence. </span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><i>Et c'est ainsi que furent évoquées trois
magies.</i></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;"><br /></span></span></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="color: red; font-size: small;">Vive
la mort ! </span></span>
</div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-77834833091995867122013-02-10T00:03:00.000-08:002013-02-12T21:14:00.173-08:00Nous autres dissidents.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwz2KsfHZTV7APIhwjAfkYY8O2Eg_RPL2nQY-eb0BwUNfdvEkGU6ptDtAixQvdf-J5jTQcrOJG1CLEWshpYVtnPOKvbrf73bx3_TCETbssVPM2A52lZOQCzcLc5MXqVYP8Pb63c7YOdgmJ/s1600/Anna+May+Wong+in+daughter+of+the+dragon+1931.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwz2KsfHZTV7APIhwjAfkYY8O2Eg_RPL2nQY-eb0BwUNfdvEkGU6ptDtAixQvdf-J5jTQcrOJG1CLEWshpYVtnPOKvbrf73bx3_TCETbssVPM2A52lZOQCzcLc5MXqVYP8Pb63c7YOdgmJ/s640/Anna+May+Wong+in+daughter+of+the+dragon+1931.jpg" width="481" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;"><i>(Anna May Wong 1931. Le dragon dans l'ombre)</i></span></td></tr>
</tbody></table>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Nous
autres dissidents, nous n'avons pas à nous placer symétriquement
contre la société dont nous nous séparons en vivant dedans. Nous
ne sommes pas l'opposition, mais le négatif comme puissance.
L'opposition reconnaît la légitimité, et nous ne la discutons pas. Il n'y a pas d'horizon commun de discussion.
Là n'est pas le sujet.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Nous
n'avons pas l'obligation de regretter les anciens maîtres parce que
nous voulons être libres des maîtres modernes. Nous n'avons pas
l'obligation de regretter la France de Louis XVI ou la Russie de
Nicolas II pour être étrangers à l'UE ou à l'URSS. Nous ne devons
d'obligation qu'à nous-même et à Casanova, ou à Baudelaire –
cette formule provocatrice étant suffisante pour clore la
conversation.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Les
exemples historiques que nous pouvons penser dans le combat pour la
liberté de respirer autrement que les autres hommes sont les
dissidents du bloc soviétique.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Peu de
dissidents regrettaient sincèrement le tsarisme ; en réalité,
bon nombre d'entre eux étaient des communistes sincères qui
s’insurgeaient contre la trahison des idéaux communistes. D'autres
étaient des hommes religieux, qui ne pouvaient vivre sans Dieu.
D'autres, tout simplement des artistes qui découvraient qu'ils
devaient disparaître en tant qu'artistes authentiques pour vivre
dans le Système. Et pour tant d'autres, de très nombreuses raisons,
quasiment anecdotiques, provoquèrent la découverte au hasard des
mensonges de la nomenkaltura et furent une raison de dissidence
profonde, très profonde. Parfois tôt dans l'enfance. Parfois à la
guerre.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Comment
vivre ? Tel était la question principale. Comment vivre sans le
Système dans un monde infiltré en totalité par lui ?</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et les
solutions, variées et bricolées. Comment rester absolument pur, et
réellement vivant ? Impossible. Il fallait être impur, et
parfois vivant, et parfois mort. Ou exilé, encore plus mort. Toutes
sortes de solutions ont été trouvées, toutes impures – les coups
de fil de Staline à Boulgakov, ces discussions étranges.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le
souvenir des dissidents nous permet de penser ce monde, ce monde et
nous. Et ce monde est avant tout actualité au sens de ce monde,
c'est à dire vide. L'acte pur du Dieu d'Aristote signifie que son
Dieu est la réalisation éternelle, toujours déjà présente, de
toutes les puissances, un concept de divinité résolument
extra-moral – qu'est ce en effet que la morale, sinon la
condamnation de certaines possibilités, de certaines puissances ?</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et
notre destin est de réaliser les puissances de la nuit.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Au
contraire, notre actualité pure de modernes désigne un flux sans
recul et sans fondement, une série de réactions et d'émotions sans
objectifs, sans cible – le monde vécu des végétariens.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Pourtant
l'actualité elle-même est porteuse du poids de destins individuels
et collectifs, d'histoires à raconter pour les dieux à travers les
poètes. L'actualité nous concerne et nous intéresse comme peau et
masque du monde.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
L'actualité,
c'est le spectacle nommé « mariage pour tous ».
J'applique le principe de dissidence : aucune obligation de se
placer dans ce débat, pour ou contre, mais le rappel qu'il est
possible de se placer en dehors. Deux orthodoxies se déchirent –
eh bien tant mieux pour eux.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Quant
nous voyons les maîtres condamner leurs opposants comme nazis,
comme des gens à faire porter aux homosexuels des triangles roses,
quand nous les entendons interdire la lecture d'un auteur au motif de
ringardise ou de collaboration – bref, quand nous vivons au milieu
d'une nouvelle orthodoxie, aussi suffisante et méprisante que toutes
les orthodoxies possibles, il nous faut trouver des modes de
respiration.
</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Aucune
dictature n'a jamais persécuté par des actes positifs tous ses
opposants potentiels. Elle fait des exemples, de la surveillance,
mais ne peut pas tuer tous les gens obscurs, ou puissants. La liberté
dont jouissent les dissidents dans le Système moderne est
proportionnelle à la force et à la sécurité de sa domination –<b>
l'impuissance des dissidents est telle qu'ils peuvent être libres</b>.
Quelques exemples quand même, comme l'affaire Coupat.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La
liberté relative des dissidents n'est pas un argument contre
l'existence d'une orthodoxie. Sous Franco, nombre de poètes ont
simplement vécu petitement, dans la misère, en voyant leurs
collègues collaborant avec le régime devenir toujours plus
reconnus, puissants et riches. Boulgakov exprime dans son œuvre son
ressentiment face à la prospérité matérielle des auteurs tournés
vers le Système – leur restaurants, leurs boutiques, leurs
vacances. Maintenir dans l'oubli et la misère est suffisant, car
comment un poète isolé et misérable pourrait-il toujours croire en
son œuvre, ne jamais douter, ne jamais brûler ses œuvres, comme le
Maître, ne jamais espérer la folie, ne jamais être tenté de
mourir comme Tsevetaëva ? Pourquoi un poète moderne devrait-il
voir sans sourciller la prospérité d'un auteur vendu au Système ?</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
J'ai
rencontré un jour sur l'île de la Cité un ancien révolté rallié,
devenu un riche, très riche journaliste, accoudé au comptoir d'un
bar. Les lourds plis de son cou, sa face violacée, apoplectique, son
costume luxueux, l’arrogance naïve et bruyante de ses propos,
l'attitude mielleuse et déférente des garçons de café – le
portrait en est fait dans <i>le Maître et Marguerite.</i></div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il s'est nommé lourdement philosophe après les avoir moqués avec
légèreté. Qu'importe son nom ? Il est déjà oublié.</div>
<div align="LEFT" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<i>***</i></div>
<div align="CENTER" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Face à cette nouvelle orthodoxie, la tentation est grande de porter
pour soi ce qui est le repoussoir de toute connivence possible, de
porter la Croix gammée en sautoir comme Sid Vicious, ou le voile
islamique. Mas c'est un piège, comme pour les dissidents soviétique
de devenir admirateurs des États Unis. Comme eux, nous ne sommes pas
nostalgique d'ordres passés, de domination passée. Nous voulons
juste être libres dans notre vie élémentaire, sans vexations, et
dire la vérité.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La vérité est l'arme infime et puissante de la dissidence. Elle est
ce qui a mis la Rose Blanche à égalité avec l’État en
Allemagne. Elle fait du dissident le miroir du mensonge de toute la
société, et toute la société est complice de la tyrannie.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et dans le vacarme du débat, il est possible de murmurer quelques
vérités.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le mariage moderne est un sacrement désenchanté. Lors de la
Révolution de 1789, l’État a repris à l’Église des opérations
que sous la Monarchie elle faisait pour toute la population, y
compris non catholique ( état civil, mariage, baptême, etc...). La
meilleure preuve est que n'importe quel citoyen peut demander
aujourd'hui en Mairie un baptême républicain, une parodie du
baptême chrétien comme rite de passage. C'est largement oublié.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Avant encore, l'union d'un homme et d'une femme pouvait se faire sans
cérémonie, ou encore par une cérémonie d'abord politique, au sens
de marquant une alliance. Cette union était un mariage, synonyme
d’appariement, par exemple utilisé aussi en cuisine. Très tard,
l’Église a voulu sanctifier cela, et a installé le sacrement du
mariage. Toute la mythologie de la virginité au mariage est
ecclésiastique. Mais le mariage moderne est très clairement
l'articulation d'une union et d'un sacrement, reprise sans cérémonie
par la seule puissance civile. L'élu local a repris le rôle du
curé, mais avant le curé ce rôle n'existe pas. Le mariage civil
est le fantôme d'un rite ancien, vidé de tout contenu, une parodie.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La puissance civile n'a plus aucune légitimité sacramentelle. Il
s'ensuit que ce qui est nommé mariage civil n'a jamais été plus
qu'une union civile. La défense par les catholiques de la forme
parodique de cette union n'est que l'expression de la nostalgie de
l'ancienne alliance de l’Église et de l’État, et cette alliance
n'est aujourd'hui que la corruption des vestiges de l’Église. La
vérité est qu'une Église conséquente n'a rien à faire avec
l’État moderne.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et la vérité est que cette Église joue le rôle de complice
objectif de la réforme de la société par le Système, en
monopolisant la résistance à cette réforme, en la faisant porter
sur des points indéfendables, en mettant en avant des personnages
grotesques.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Nous n'avons pas de sympathie spontanée pour les catholiques qui
s'opposent avec des arguments traditionnels au mariage pour tous.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Nous sommes en accord avec le principe du mariage pour tous, en ce
que ce « mariage » n'est qu'une union civile, et que le
seul mariage qui soit est celui qui est donné par une légitimité
sacramentelle. Dans le principe, le mariage pour tous est un oui, une
liberté supplémentaire qui ne coûte rien à personne, et le refus
de ce mariage est un non, un non peu compréhensible, puisque le oui
n'empêche personne de contracter un mariage hétérosexuel. Le lieu
de l'opposition est le lieu de la bataille choisi par les
communicants du Système ; il est stupide d'accepter la bataille
aux conditions de l'adversaire.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ces opposants traditionnels sont les idiots utiles qui permettent au
Système de produire son unité en désignant ses ennemis.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le débat est ainsi posé que soutenir le Système est un oui, et s'y
opposer est un non réactionnaire. Nous savons que dans ces termes,
les idiots utiles ont toujours-déjà perdu, éternellement. La
vérité est que la loi passera, et que tout le monde le sait.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La vérité est pourtant que les puissants se moquent de toute
liberté qui n'est pas la leur. La vérité est que le mariage pour
tous n'est même pas un enjeu en dehors du spectacle. Il ne se passe
rien de plus qu'une réforme du PACS.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La vérité est que cette loi, permettant le principe de la filiation
de personnes réellement hors d'état d'avoir une filiation effective
sans intervention, est en réalité l'ouverture de la Procréation
Médicalement Assistée et de la Gestation Pour Autrui. Car
autrement, le problème soit-disant posé n'existe pas.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La vérité n'est pas l'amour des hommes ou la protection des
enfants : elle est la levée d'obstacles au développement de la
technique. Comme d'habitude, l'invocation de hautes valeurs est
l'instrumentalisation de l'asservissement de la société à la
technique, c'est à dire aux organisations capables d'en conserver le
monopole, à savoir en l'espèce le complexe médical-industriel. Le
débat est à suivre. Il est programmé, d'ailleurs. Et nous, les
dissidents, nous le savons, et les hommes du Système le savent
aussi.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ils ne sont pas idiots. Le Maire de Paris, un très puissant
oligarque, a dit : <i>il ne faudrait pas que nous avancions vers
une forme étrange de barbarie, </i>en parlant de la GPA. Il sait
très bien qu'il est de fortes raisons de le craindre. Nous savons
qu'ils savent, et ils savent que nous savons. Mais nous ne pesons
rien. Le Maire de Paris, homme installé et très intelligent,
comprend le danger objectif qui se profile, cette <i>étrange
barbarie</i>. Il comprend que personne ne gouverne le chemin vers
cette étrange barbarie à venir. Les successeurs du Maire de Paris
n'auront pas de ces réticences.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La GPA sera interdite, ou encadrée de motivations hautement
humanitaires, le besoin vital, la gratuité généreuse du service,
etc. La GPA de marché aura lieu ailleurs, il est tellement de pays
pauvres qui n'attendent que d'en faire une industrie. Mais les
enfants nés de la GPA auront un statut, on l'a vu par une
circulaire, les parents ne seront pas incriminés : comment
condamner le généreux désir d'enfant, comment condamner des
enfants innocents, quelque dizaines à peine, déjà nés de toute
façon ? Puis dans quelque années, puisque des femmes, dans des
associations fortement financées, avec des locaux dans Paris et du
soutien médiatique, militeront pour avoir le droit de louer leur
ventre et d'autre de le louer, elle entrera dans les mœurs.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le débat sera réduit à un oui – puisque dire oui à la GPA
n'empêche pas d'avoir un enfant par les voies naturelles, et ne
coûte rien à personne sans sa volonté. Pourquoi refuser cette
liberté ?</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et nous l'aurons, <i>cette étrange forme de barbarie. </i>Un échange
qui, quelle que soit la manière juridique dont il est formalisé,
correspond à la vente d'enfant<i>. </i>Nous l'avons déjà.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Quand on parle de progrès, les opposants traditionnels à cette
notion en font une critique philosophique abstraite, parlent de l'obligation
logique d'avoir une d'échelle de valeurs, des finalités, pour
parler de progrès de manière intelligible – ils précisent que le
progrès ne peut être pensé sans poser de fin, qu'il n'y a pas de
progrès en soi. C'est vrai sur le principe ; mais cela ne peut
être audible, puisque dans la société technique, le besoin crée
le progrès : la GPA et la génétique permettront le choix de
la couleur des yeux, des cheveux, de toute sorte de critères déjà
existant sur le marché. Je me sers de mon ordinateur et d'internet,
et je veux un débit toujours plus rapide, et une voiture plus sobre,
etc. Face à un ordinateur de vingt ans, la discussion sur les fins,
le début et la fin, tout cela paraît artificieux. Le progrès est
évident.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La seule vérité, c'est que notre monde assume totalement, sans le
dire, l'échelle de valeurs qui fonde de parler de progrès. Notre
société est hypocrite : elle nie aimer la puissance
quantitative, mais pense tout à travers elle ; elle nie
hiérarchiser par l'argent, et pourtant l'argent est la seule
hiérarchie incontestable du monde comme il est. Au delà de toutes
paroles vaines, notre société est avide d'or comme les
conquistadors, et est prête exterminer des peuples pour en avoir
comme eux. Les conquistadors eux-même ne faisaient la guerre que
pour Dieu ( ou la démocratie) et le Roi (ou notre beau pays), en
affichant leur désintéressement total. Bien sûr. Et nos oligarques
font des opérations de bienfaisance, quand les pillards enrichis
bâtissaient des Églises et donnaient des messes. L'humanitaire
blanchi l'argent autant que les banques suisses.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ce qui est possible et peut rapporter une fortune trouvera l'espace
géographique et politique où exister, puis se se diffusera. Quand
un petit nombre d'hommes pourront choisir à la carte la génétique
de leur enfant, les autres crieront à l'injustice, pour faire
reculer les tabous qui ralentissent le bonheur des parents sans rien
coûter en vies humaines. C'est à dire que le libre choix, les
« prochoix », l'emporteront toujours <b>dans un monde
libéral</b>. Le monde libéral est la règle d'un jeu qui donne
toujours le même vainqueur : il faut refuser le jeu, refuser
les règles. Aucun obstacle à la technique ne peut tenir. Il est
complètement faux que la technique suit la loi ; c'est la loi
qui partout suit la technique.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le déroulement général de l'histoire est déjà écrit. Le progrès
n'est pas une analyse philosophique, il est l'auto-développement du
Système, un développement inflationniste : l'ensemble des
productions du Système sont les conditions suivantes de la poursuite
de sa fuite en avant – il n'y a pas de rétroaction humaine qui
vaille, exactement comme c'est la loi qui suit la technique et non
l'inverse. L'écologie raisonnée est une utopie qui se transforme
éternellement en accompagnement et en complicité.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Une autre question à poser est celle, ontologique, de <b>ce</b> qui
progresse. Quel est l'être de ce qui progresse ? Est-ce
l'homme ? Non bien sûr, l'homme qui utilisait cet ordinateur il
y a vingt ans a vieilli, il a marché vers la mort. L'homme moderne
n'est pas meilleur, et son bonheur ne s'est pas amélioré. Il est
peu douteux que la vie de l'homme des années 60-70 est globalement
plus facile que la nôtre : logement aisé, plein emploi,
optimisme général, liberté sexuelle, voyages autour du monde
presque gratuits, espoir révolutionnaire, progression rapide des
salaires, dégradation de l'environnement beaucoup plus faible...les
gauchistes et les hippies se moquaient éperdument du mariage
homosexuel, et le progrès pour eux étaient les communautés
libertines sans distinction de sexualité.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ce qui progresse, c'est la technique. Au début de l'automobile, elle
était un moyen de plus de se déplacer librement. Puis les routes
ont dû être adaptées, et il est devenu difficile, dangereux et
malcommode de se déplacer à pied. Les bouchons massifs, le code de
la route ont résorbé la liberté. Et par cette liberté, les plus
riches ont monopolisé les centre villes, et « on » a
construit de plus en plus loin l'habitat des pauvres, par le jeu du
marché. Et la liberté est devenu éloignement social, charge
financière, et moyen de prélever une rente faramineuse par
l'essence, dès les années 60. Pour l'eau courante, elle a été un
soulagement ; puis l'eau des puits est devenue inutilisable, des
normes d'épuration ont été mises en place, payantes, et les
compagnies des eaux ont pu s'imposer et prélever leur rente. Quand
un moyen technique est très efficace, il crée un monopole de
jouissances élémentaires, et permet d’intégrer au marché la vie
humaine la plus élémentaire.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Aujourd'hui la liberté d'expression est appropriée : l'espace
public d'expression est propriété privée, et donc espace de
l'arbitraire absolu, de l'interdiction sans motivation ou du soutien
sans justification. C'est un fait ; il nous faut vivre dedans
comme les dissidents vivaient en URSS. Les sociétés privées
revendiquent la liberté comme l'URSS d'Helsinki, et nous devons les
prendre au mot.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La société qui promeut le mariage pour tous est identique à celle
de la société multicolore, une société tentée par l'orthodoxie,
le mépris des hérétiques, une société oligarchique hiérarchisée
par l'argent et fascinée par la puissance matérielle – elle est
le ventre d'une tyrannie qui ne cesse de s'étendre au nom de la
liberté.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Ce qui progresse, c'est la puissance technique, pas le bonheur, pas
l'homme. Et parfois la technique nous tue, nous enchaîne, nous
aveugle. Mais le temps s'accélère et la pensée est lente, si
lente.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le monopole du complexe médico-industriel sur la naissance et sur la
mort est certes une protection et un progrès pour l'homme fragile et
qui craint la mort, mais ce n'est plus un choix. Il faut mourir à
l’hôpital, il faut accepter une autopsie, avoir un permis
d'inhumer, inhumer là où l'on à le doit en payant une taxe, ou
passer par la crémation administrée. L'euthanasie, tôt ou tard,
sera légalisée, mais non comme une liberté, comme la réponse à
un besoin économique inavoué. La priorité sur le handicap donne
une puissance phénoménale au monde médical, celle de déroger aux
règles du jeu de la reproduction sociale en fonction de ses
décisions souveraines, pourtant opaques.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La GPA, la PMA auront des coûts, et si on en sait pas qui paiera, on
sait déjà qui sera payé. Même si les femmes GPA devront d'abord
être désintéressées, les services médicaux seront payés.
L'emprise du complexe atteint silencieusement le niveau du complexe
militaro-industriel. Ce n'est pas les Gender studies qu'il faudrait
lire pour comprendre, c'est Ivan Illitch. L'évolution à moyen terme
sera celui vers une PMA universelle, comme déjà la gestation et
l'accouchement sont universellement MA. La vie est un espace
d'intensification du Système, une extension du domaine de la lutte.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Je fais un scénario de science-fiction ? Non, je dis la vérité.
Combien de médecins parmi les députés ? Quel est le revenu
moyen des médecins ? Qui a fait sérieusement l'histoire de
cette puissance politique impersonnelle ?</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Qui comprend réellement que nul ne peut vendre des semences de
tomates non enregistrées en Europe, que les semences sont déjà
appropriées ?</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="CENTER" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
***</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La seule ligne de défense qui vaille, c'est de soutenir que la
liberté vaut plus que la vie, et que si une défense de la vie met
en péril une liberté – comme la surveillance des transports au
nom des accidents de la route met en cause la liberté de circuler
sans laisser de traces, alors l'argument de défense de la vie ne
peut prévaloir. La vie n'est pas seulement quantitative, cent ou
mille ans en bonne santé, elle est aussi faite d'intensité ;
et mille années dans une tyrannie précautionneuse est analogue pour
nous à l'éternité des peines de l'Enfer.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Il est une autre vérité. Au sujet de la Loi. La loi n'est pas
l'organisation de l'épanouissement individuel, elle est
l'organisation de la vie collective, en tant que l'homme isolé ne
peut vivre. C'est comme le système éducatif : il n'a pas pour
but unique l'épanouissement de l'individu, il est un moyen de
puissance indispensable pour une grande puissance industrielle, et
c'est être une puissance industrielle qui nous garantit notre
protection physique, nos logements et notre retraite, au contraire
des maliens par exemple. L'épanouissement de l'homme individuel ne se fait pas
par la loi, et sans la volonté et la responsabilité individuelles ; il se fait dans les interstices de la
loi, dans les interstices des nécessités collectives implacables.
La collectivité ne peut réussir la vie de chacun, c'est à chacun
de réussir sa vie.<br />
<br />
Il n'est aucun progrès de la liberté à l'indéfinie multiplication des lois. La loi la plus libre est simple et courte, elle est celle de Thélème pour les hommes nobles de Rabelais : <i>"fais ce que vouldras"</i> et assume sur ta vie.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La collectivité ne fera jamais Rimbaud. Le mariage de Rimbaud et de
Verlaine, avec GPA et vieillissement durable, aurait été
incompatible avec la poésie, au contraire du coup de revolver et de
l'absinthe. Nous sommes du côté de la poésie, et donc du parti du
Diable, comme dit Blake. Nous ne voulons pas de la société de la
sécurité pour tous, un grand monde unidimensionnel blanc, structuré
par une idéologie monocorde, un monde des morts. La puissance
technique est au service de la vision moralisatrice du monde, en tant
qu'elle éloigne toujours davantage les limites de la réalité –
les muets parlent, les sourds entendent, les morts survivent
indéfiniment, les mâles enfantent, les ânes brillent et sont
poètes, philosophes, docteurs et ministres sans contradiction
possible.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Mais le vent les emportera avec toutes les vanités de leur monde,
comme des feuilles mortes, parce qu'ils ne sont pas dans la réalité
des pères, des mères, des poètes, des docteurs, des philosophes,
et même pas des hommes d’État. De Gaulle eu ce mot au sujet du
président de la République au moment de la guerre mondiale,
l'immémorial Albert Lebrun : <i>au fond, comme chef de l’État,
deux choses lui avaient manqué : qu'il fut un chef, et qu'il y
eût un État. </i>
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le Spectacle est comme une bulle de verre. Quand il heurtera quelque
réalité, il s'évanouira en fragments.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La réalité est la forge de l'homme libre, qui est libre par la
lutte contre le monde, en tant que carnassier, avide de chair, et par
l'acceptation de la mort. Un être élevé dans la négation du réel
reste à vie un enfant immature incapable d'autonomie – de liberté
souveraine.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Quand on s'exalte d'une liberté octroyée, on devrait toujours faire
l'expérience de pensée suivante : un maître d'esclave sur une
grande exploitation pourrait-il octroyer cette liberté sans nuire à
sa domination ? Et vous verrez qu'il peut octroyer toutes les
libertés de mœurs, de religion, de vêtement que l'on veut.
Qu'importe l'esclave qui veut travailler au son du jazz, du rap, ou
devenir pratiquant, s'il travaille comme avant !</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
C'est le tragique de l'homme. La liberté est la sienne. Elle n'est
pas octroyée. Au cœur de l'URSS, un dissident était plus libre que
n'importe quel militant associatif aliéné manifestant pour ou
contre le mariage pour tous avec son costume à lui et son idéologie
simpliste et illusoire, soutane, latex, femen, ou tous les autres.
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Et c'est ce que nous voulons être : dissidents, et rien de
plus.</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Vive la mort !
</div>
<div align="LEFT" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
lancelothttp://www.blogger.com/profile/12964822590878642132noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9001972856425249049.post-59873336841872588012013-01-23T11:11:00.003-08:002013-01-23T11:17:57.503-08:00Légèreté des temps.<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHS64WB-HgnoNPiJDRQJlwL63xngJWv0Sk85E1n0eZMX-l48yU9GGx34MASuQrWLLDWdvk1Z5So4A3rkRaJiq8Hmkjp4gzG9lh8ZsiOL_JjWQcG7ycKWQO9l5LhON1r2zqxFl3-QYhDK8-/s1600/araki-04.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHS64WB-HgnoNPiJDRQJlwL63xngJWv0Sk85E1n0eZMX-l48yU9GGx34MASuQrWLLDWdvk1Z5So4A3rkRaJiq8Hmkjp4gzG9lh8ZsiOL_JjWQcG7ycKWQO9l5LhON1r2zqxFl3-QYhDK8-/s400/araki-04.jpg" width="261" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>(Araki)</i></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td><td class="tr-caption" style="text-align: left;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le Hagakure dit : <i>Les
questions de grande importance doivent être traitées de manière
légère</i>. </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La vie est insaisissable, comme le
vent. La vie humaine ne laisse pas plus de traces dans les mondes que
le sillage des navires sur la mer.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Tous les pas des hommes s'effacent sur
l'estran quand le flot monte sous l'attraction de la Lune. Les hommes
naissent, entrent dans l'histoire et en sortent. Pour un artiste,
l'histoire n'est pas là pour les hommes, la lumière n'est pas là
pour les hommes. Les hommes sont là pour l'histoire, les hommes sont
là pour magnifier la lumière et rendre grâce à la lumière.
L'amour n'est pas là pour les hommes : les hommes sont là pour
manifester l'amour dans la lumière des mondes comme dans la cendre
des grands incendies.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le culte des forêts et de la Nuit
n'est pas au service de l’Éros, c'est l’Éros qui est une
puissance de la magie – et c'est la magie qui l'emporte et emporte
l'ego comme un varech. Il est un éros lié à Saturne, et à la
rotation éternelle des mondes, l'éros des saisons au service du
temps. Il est un Éros éternel qui est plus grand que le Temps et
que sert le sage.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La vie est comme la grâce : elle
est là, elle est puissante comme une vague, mais elle est comme le
sens d'une phrase musicale, absolument scellée. <i>Mon aimée est un
puits, une fontaine scellée</i>, dit le Cantique. La phrase, comme
la musique, sont le déroulement du serpent du temps dans le temps,
et la Grâce est une, et ne peut se dérouler. Elle est comme une
braise dans une main, ou comme une escarboucle dans une autre - rose parmi les épines.
Éternellement l'éternité est en guerre avec le temps, et cette
guerre produit le temps dans les mondes, comme le cœur fait circuler
le sang et le souffle dans la chair vivante.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Un chant s'élève sous la lune, un
chant qui serre le cœur comme les artères dans le cou du buffle
sous les mâchoires déchirantes du lion. Car la splendeur nous élève
sans aucune pitié pour nos petitesses. La volonté puissance à
travers nous excède toute pitié, tout apitoiement, tout sens moral
– c'est pourquoi il n'est rien d'humain qui ne doive être sacrifié
pour goûter la sagesse de la chair et des mondes. Dans la Voie,
celui qui recule est mort, non celui qui tremble, et dont les cheveux
se hérissent sur la tête. «<i> La mort est l'essence de la
Voie</i> » est le blason de cette détermination indéfinie, de
ce feu toujours renaissant et sans origine.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le feu est cette force qui purifie les
minerais et en fait des métaux – est la forge des épées, des
dents et des griffes de fer des souterrains.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La quête qui passe par l'art est comme
le foyer de Vesta – il doit demeurer un feu dévorant, il doit être
sans cesse nourri, il mérite le sacrifice, l'infamie des enterrés
vivants, la transgression la plus dure de soi-même. Il est au dessus
des divisons des hommes, de leurs jeux ; il porte au fond de lui
le soleil noir d'un deuil ignoré, comme les Vestales condamnées
étaient vêtues et transportées dans des corbillards. Moby Dick est
cette figure de l'implacable cachée dans les abysses, des délices
de l'ambre gris et des parfums cachés derrière les dragons. Il se
montre finalement, insaisissable aux harpons de fer, entrelacé de
cordes vaines, à la fois comme corbillard et comme aurore.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La chair est cette rose infime et
éphémère qui est l'instant de l'éternité, cette intense
fragilité sur laquelle toutes les autres questions importantes se
brisent comme la mer sur les récifs de granit, là bas vers le Nord.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'homme qui s'est retourné en lui-même
sur la Voie peut traiter de manière légère les questions de grande
importance, parce qu'il connaît le monde comme une peau humaine, et
sait que le parfum et le toucher de la peau sont la vérité de la
chair, et le goût de sel la vérité du sang.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<i>Les premiers seront les derniers</i>.
L'infime est le plus important. Il
n’y a que les esprits superficiels pour ne pas juger sur
l'apparence, dit Wilde, et on trouve chez Nietzsche des
considérations analogues. L'air qui s'écoule à l'ouverture du boitier d'écriture du samouraï est saturé de jasmin.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La splendeur est implacable, au même
titre que le temps, la nécessité unique, père de la douleur – au
même titre que la mort. C'est celui qui a appris à mourir qui a
appris la splendeur – c'est celui qui est mort qui a trouvé le
souffle éternel de la vie.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
C'est alors qu'il connaît la grande
légèreté, le dieu dansant et les loups qui se vivent de vent, <i>l'odeur mêlée du sang et des roses.</i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Vive la mort !</div>
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