Les types de liens entre les principes des sexes comme voie. "l'éternité est amoureuse des productions du temps"



(tatouage japonais, n.c.)

La règle ferme et définitive qui règle les rapports entre époux est nécessité par la perpétuation de la lignée et de l'Ordre humain, participations de l'homme et de son corps aux espèces analoguées de l'éternité. Mais ce n'est pas le seul type de liens possible et tolérable, si la réflexion se porte sur le domaine politique. Le politique n'est pas un domaine séparé, mais il n'en est pas moins dans l'Âge de fer doté d'une certaine autonomie. Cette autonomie se marque déjà dans la Loi de Manou, mais on en retrouve des références claires dans l'Évangile. La difficulté du sujet me fait le renvoyer sur ces mots.

Les règles d'application des règles montrent que la loi n'a pas de validité infinie. Cette validité a des limites temporelles, géographiques, mais aussi hiérarchiques, et des exceptions de principes pensables. Le discernement est justement l'application subtile de la Loi, dont le maître donne l'exemple, car la règle est pour l'homme, et non l'homme pour la règle.

La question des types de liens d'ordre humain et sexuels, comme tout type de discussion sur un domaine défini des liens multiples qui forment le tissage des mondes, se résout par l'application des règles principielles des liens à ce domaine particulier. En sorte que la question des types de liens entre le pôle masculin et le pôle féminin correspond à l'application locale de l'analogie principielle.

Je dois ici exprimer une réserve liée à la progression de la réflexion. L'analogie principielle, ou archétype, est l'analogie primordiale, à laquelle répondent la totalité des autres analogies analoguées sur elle, sur le modèle du tissage, activité archétypale dans l'art traditionnel. Mais cette analogie primordiale, qui correspond à la scène fondatrice du récit que re-crée le rite en la représentant, sur le modèle de l'Eucharistie, n'est peut être pas certaine dans tous les cas. Il se pourrait que le tissage tout entier d'une analogie soit circulaire et non hiérarchisé ; que seule la perspective d'une monade fasse de l'un quelconque le premier ; ou encore que certain tissages soient hiérarchisés et d'autres non, avec toutes les boucles et les recouvrement que permettent deux types non exclusifs. Cette réflexion amène aussi à dire que la représentation dans son mouvement est une structure archétypale, et donc que le spectacle en soi n'est pas exténuation de l'être-la société du spectacle ne doit viser qu'un type de spectacle, et il est des spectacles ontologiquement supérieurs à leurs acteurs et spectateurs. Le spectacle visé par la métaphysique de la virtualité est peut être alors une spiritualité à rebours. Ces questions sont fondamentales dans l'ordre sexuel, car le sexuel est fait de spectacles très puissants ; et que les analogies qui le parcourent sont fondamentales pour en établir le sens.

Dans le cas du couple humain, il semble que plusieurs archétypes se croisent, et qu'ainsi le couple s'analogue à plusieurs archétypes, soit selon les cas de couples, dont le Kama Sutra montre une typologie, soit simultanés pour un même couple mais emboités sur un modèle hiérarchique. Le fait d'être en même temps au même lieu n'exclut pas la pluralité des règles ; le singulier peut être en même temps le particulier de plusieurs mondes nomiques. Ceux-ci ne sont pas alors contraires, mais contradictoires, c'est à dire que l'entendement ne peut les pénétrer que successivement. La totalité est impliquée comme l'œuf du monde en un instant archétype ; mais l'explication du monde déroule la roue des temps.

Pour qu'une explication locale ait lieu, pour qu'un lien soit formé à travers une polarisation dans un tissage, les deux polarités doivent être opposées et complémentaires.

Opposées, car elles sont séparées par ce qui les relie à distance ; sans distance il n'y a pas de polarité, mais identité, et rien ne peut apparaître,aucun lien n'acquérir de puissance . Cela correspond à la malédiction du figuier stérile . Le lien produit les polarités par l'obstacle qu'il représente entre elle, alors qu'elles aspirent, en tant que polarités, à faire cesser cette blessure dans l'Un . Mais les polarités aspirent aussi, en tant que monades partielles,monades sous certains aspects seulement, à persister dans l'être et à développer leur puissance, et donc à accentuer leur polarisations en étant le noeud d'échange d'autres et d'autres liens . Cette double aspiration de sens contraire, volonté de puissance et nostalgie, cette aspiration à deux faces est justement le moteur de la polarité, et son principe directeur . C'est le désir, comparable à Janus . Le désir de produire est centrifuge, et le désir d'union est centripète . Ces deux états du désir passent l'un dans l'autre et s'entrelacent.

Complémentaires, en ce qu'elles portent la mémoire obscure de leur union comme plénitude, et en ce que chaque polarité déterminée produit par sa propre activité imaginale des images de l'opposé auquel il aspire pour connaître à nouveau la plénitude . Toute polarité tisse des liens possibles qui doivent s'actuer. Cette plénitude attendue du lien est à la fois l'analogie de la plénitude archétypale à laquelle est destiné l'être humain, obscurément connue de l'âme ; et peut être le fruit d'une illusion, d'une mé-connaissance, qui fait que l'attente, l'anticipation imaginaire dans la rêverie, de cette plénitude a lieu dans une mondéité unidimensionnelle, que l'infini est attendue du fini . La plénitude que le mortel apporte par soi au mortel, aussi haute soit-elle est une plénitude déterminée, comme Boulgakov l'a bien compris dans « Le Maître et Marguerite ». Pour rendre justice à Boulgakov, cette plénitude finie peut être autosuffisante dans le mythe, sinon dans la réalité. Le prince charmant est une illusion, pas l'ami, pas l'amant de valeur et des jours.

De plus ces images produites, phantasmes, ne correspondent pas à l'objet véritable du désir, mais à une production fermée sur soi et son propre désir, c'est à dire là encore source d'illusion. Une polarité ne peut se connaître aisément comme partie. Elle porte en soi même l'empreinte analoguée de l'Un, de sorte qu'elle peut être dite une, mais dans un ordre inférieur à celui qui la définit comme partie . Cette ignorance est la cause de deux illusions ontologiques.

La première est de croire que la personne forme un tout consistant, et que les liens de la personne sont seconds, là où ils sont en réalité constitutifs du « moi » . Descartes en ses « méditations métaphysiques » développe au maximum cette illusion ; car comment dirait-on « je pense » sans l'appui de la langue, de ce lien entre les hommes; et cette source céleste de la Révélation ; et comment pourrait-il douter s'il ne connaissait la vérité préalablement, prouver sans connaître la preuve...la créature ne peut faire table rase sans disparaître .

La deuxième illusion porte sur le désir. Le désir est lié à l'essence de l'homme en tant que partie ; et c'est bien plutôt l'objet du désir qui me lie, que « moi » qui par volonté définis mon désir . Les affres de la passion et le danger des liaisons dangereuses ne peuvent se concevoir sans cette structure du désir . Quel danger aurait la jeune fille pure qui serait la maîtresse absolue de sa vertu, de la définition de son désir -c'est à dire qui ne désirerait pas! de fréquenter un libertin manipulateur? La liberté et le désir sont contradictoires mais réunis par l'illusion qui consiste à ressentir le désir comme volonté du moi : je veux tellement posséder cet objet! Eh bien ça veut, et je n'y peut pas grand chose . Ça veut, et je dis je veux . Je trouve des raisons légitimes à postériori de vouloir . Je justifie mon désir par ma volonté . La jeune veuve pieuse veut convertir le libertin dont elle désire le corps . L'essence de l'homme réside dans le déchirement, et la volonté individuelle des modernes n'opère que illusion de synthèse entre les deux pôles constitutifs du désir.

Cette illusion de synthèse, que produit le je veux accouplé à la direction et à l'objet capricieux du désir, est ce qui rend si manipulable les hommes par l'économie du désir. L'homme de l'Âge de fer porte en lui cette ignorance de sa nature de partie, son essence d'inachevé . Il porte en lui la construction imaginaire de son objet de désir par lui même, comme un objet du désir produit par sa volonté finie dans les limites étroites de son monde propre, alors que cet objet est en vérité d'ordre supérieur et étranger à sa volonté . Loin de consolider l'identité de la personne, l'identification au désir rend le moi aussi transparent et mobile qu'un feu follet s'élevant au dessus de la fermentation lunaire des marécages du spectacle . Le caractère massif des phénomènes grégaires dans l'Âge de fer montre cette illusion d'identité et de liberté produits par le spectacle, la réduction de la liberté au spectacle de la liberté, ou à la possibilité commerciale d'acheter les signes extérieurs de « l'originalité », de la « forte personnalité ».

En bref l'Âge de fer comprend l'assouvissement du désir comme liberté, plus même pense l'essence de la liberté comme assouvissement du désir, là où les mondes humains voyaient la liberté comme libération du désir.

Cette thèse illusoire porte la pensée de l'Âge de fer vers des impasses . Le désir n'est pas liberté, mais jeu avec la liberté. Voyez cette invention médicale des modernes, le « complexe sadomasochiste », un nom laid et stigmatisant, l'équivalent moderne de la sorcellerie, pour désigner l'essence même de la polarité sexuelle, ce que soutient aussi V. Despentes . Le désir peut vouloir dominer la liberté de l'autre. Le désir de voir son désir dans les yeux d'un autre, le désir de dominer l'autre par son désir.
Plus curieusement encore pour l'anthropologie du Système, le désir peut être désir le désir d'être possédé, ravi par une délicieuse violence, traversé par le désir de l'autre comme par la possession de moi par un autre, le désir d'être absorbé par sa puissance. Ce genre de désir très répandu est pourtant médicalisé comme pathologique, tant il est contraire à ce qui est « convenable ». C'est Virginie Despentes qui a le mieux écrit sur ce sujet dans « King Kong Théorie ». « Être attiré par ce qui vous détruit ». En vérité, le désir ne s'identifie pas au désir d'exercer une puissance, mais aussi à des désirs d'être objet d'une force .
Le désir d'entrelac cru sur la chair se pare de paroles, de symboles fleuris pour se dissimuler à ses propres regards, plus encore pour la « correction morale » de la femme que de l'homme . Le fantasme cru apprend plus sur ses liens que le texte convenu, il est davantage signe et voie.

Le politiquement correct qui pose la toute puissance individuelle et le corps comme une propriété, et la nécessité d'un accord explicite pour l'œuvre de chair comme pour le mariage ne permet pas à notre civilisation de laisser être le caractère de transe, d'être autre que soi-même, de dépassement des limites individuelles de cette œuvre . L'Âge de fer ne laisse à l'expression de la sexualité que ce qui le sert ou l'illustre , et condamne comme criminel ou pathologique les désirs qui sont contraires à son anthropologie unidimensionnelle . Cela est particulièrement vrai de la sexualité féminine, encore plus obscure à la pensée moderne que la sexualité masculine, laquelle est au fond le modèle implicite de sexualité des féministes sexuellement actives.

Quant à l'oligarchie, elle a délégué l'oppression par capillarité à tous ceux qui étaient des opprimés de l'ordre patriarcal post-révolutionnaire, porté par le Code civil. L'extension du domaine de la lutte est une expression d'une redoutable justesse ; c'est l'extension du marché libéral et de la technique au domaine des relations entre les sexes ; et cette libéralisation, cette constitution des rapports entre les sexes comme un marché a reçu le nom de "libération de la femme", là on on devrait plus justement dire libéralisation de la femme. La logique de travail et d'épargne de la marchandise pousse les femmes à se valoriser sur le marché du sexe. La valorisation passe par le calcul de l'échange au plus près, la rareté voulue qui fait monter les prix et le désir, sur le modèle du marché du luxe, et le refus de la gratuité, des « salopes », que les femmes n'apprécient que quand elles veulent passer pour moralement convenables et solidaires avec les « autres femmes ».« La libération de la femme » fait de la féminité une marchandise sur un marché, et lui interdit gratuité et spontanéité . La femme est "propriétaire de son corps" et en retire des avantages que l'oligarchie lui facilite par la maîtrise de la conception. La maîtrise de la conception n'est pas seulement une question morale mais une question de puissance. Combien de femmes admirent sincèrement Catherine Millet ?

Le rapport sexuel chez une femme convenable du Système est dosé, hygiénique, pensé soit en terme de retrait émotionnel, quand il est question de plaisir ou d'avantages, soit pensé comme insémination valable, comme réflexion sur les avantages d'avoir un enfant, mais de toute façon pensé, envahi par la pensée.

Comme dans le mariage romain, la femme est passée d'une souveraineté à une autre, dont on ne lui montre que les avantages, et surtout les avantages pour la jeune fille séduisante, non pour toutes celles, majoritaires, qui sont démonétisées, « toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf » et qui trouveraient beaucoup mieux leur place et leur dignité dans le rejet du Système que dans la soumission de masse à leur « libération ». Mais comme toujours, les humiliées préfèrent s'identifier au vainqueur et épouser sa cause, ou plutôt être de sa cause, « en tant que femme », et se raidir la nuque faute des tétons en entendant la critique de Paris Hilton . « Les derniers vestiges, consternants, de la chute du féminisme. »

Dans l'Âge de fer, la puissance du sexe comme puissance de savoir des liens de l'ego, comme puissance de Voie, est plongée dans l'ignorance et l'obscurité . L'idéologie du Système en rend la compréhension impossible, tout en se présentant comme « libération », « libération de la femme », « libération sexuelle ». Elle n'est que la négation illusoire des entraves, le « faire comme si ça n'était pas »du spectacle et du rôle social . Pourtant cette puissance demeure derrière le voile.


Revenons à la puissance du sexe, par la production des images des objets du désir comme phantasmes et comme poiésis.

Chez les gens de faible soif et de faible désir, le filtrage de leur attente par la censure morale, et la construction de la rêverie par les rêveries proposées par la société du spectacle, avec des images d'îles, de palmiers, de corps lisses et bronzés vêtus par Dolce et consorts ; risque de produire l'incapacité de s'ouvrir à son désir propre, et donc à approcher ses images archétypales. Ainsi Virginie Despentes parle-t-elle de manière authentique de ceux qui refusent d'explorer leurs fantasmes de peur de savoir ce qui les touche réellement, ce qui les possède réellement, car le désir n'est pas sous la puissance du je, mais est une force qui n'est liée à l'ego que par la nécessité de cohérence de soi, et à postériori.

Il s'ensuit que cette production peut être d'une richesse et d'une pauvreté variable comme sont variables les êtres humains ; le hanneton désirant le hanneton, un artiste étant capable de produire une image universelle du désir d'autant plus archétypique et puissante que son génie propre est impacté par la forme universelle de la volonté de puissance et de la nostalgie . Ce génie propre qui est d'être comme le miroir et l'image de Dieu et donc des mondes, de n'être rien de propre, d'avoir une âme et une force sans avoir d'identité, car toute identité est négation. L'artiste de génie est un volcan dressé par la violence de l'expérience humaine, une guerre interne de désir de folie et de mort, de déchirement et de haut désir, comme on dit haut mal. A ce titre il peut faire pacte avec la cruauté, comme avec la vérité ; et cruauté et vérité ne s'excluent nullement dans le cas de l'homme.

Dans la formation d'un lien de règle sociale ferme et définitive lié à la perpétuation du lignage, de la langue et de l'Univers, les images produites qui entrelacent les amants avant de les conduire à ce lien inconditionnel ne sont pas seulement des images produites par leur creuset imaginal intime, qui correspond à ce que la tradition appelle leur étoile, l'archétype céleste qui porte la couleur spécifique de leur être ; ce sont aussi des images liées à leurs mondes et à leurs univers culturels, les images des bons pères et des bonnes mères, les images de leur milieux sociaux, de leur tribu, de leur famille, inscrites dans leur substance. La caractéristique du mariage est effet de créer un lien non entre des individus, mais entre des lignages, et c'est la raison pour laquelle le mariage est un acte politique, en plus d'être d'engager l'homme et la femme en leur privé.

Mais les personnes sont des tissages de tissages sur la hauteur, la largeur, la profondeur ; des êtres participant à d'autant plus de mondes hiérarchisés ou parallèles que leur nostalgie et leur volonté de puissance étendent à l'indéfini des rameaux, comme des volutes de fumée s'élevant d'un feu dans l'air glacé, immobile, d'une aube des mondes sur la brûlure du soleil noir du désir. La vie de l'homme est comme la circumbulation des grands navires dans les mers du Sud il y a deux siècles, semées de désirs, de crapuleries, d'îles. Aussi les déterminations légitimes du monde de l'Ordre humain ne forment-elles qu'un des horizons que parcourt le regard du prédateur, avide d'horizon et d'envol. Car il a besoin de lettres de marque pour pouvoir revenir parmi les hommes après l'affrontement des grands vents. Sinon, il coupe les ponts, et devient proche de la bête sauvage, sur les falaises où les loups se vivent de vent.

Un Univers humain authentique, une civilisation ouverte à l'abîme, à l'Enigme, doit justement défendre la liberté, antérieure au droit, de tels hommes, sans en faire la règle du peuple, et même en l'interdisant avec rigueur . Une civilisation authentique ne peut avoir de loi universelle qu'en principe, mais pas dans l'enseignement ésotérique. Le Maître ne cesse de le manifester, entre sa défense de la Loi, et son acceptation de transgresseurs de la Loi.

C'est encore une faiblesse que de réaliser cette brûlure dans des mondes imaginaires humains produits pour permettre la domestication de la volonté de puissance, quand ils ne servent plus, aux temps de l'enfance, à ouvrir le jeune esprit à l'indéfinité des mondes qui scintille comme les écailles du Dragon . Ainsi le roman, un genre faux trop souvent ; et bien sûr les jeux, les spectacles comme le cinéma...tout cela tend à la pornographie ; la pornographie, c'est l'excitation apparente du désir, sa réalisation apparente, avec la réalité de la misère, de l'absence. Et très souvent de la répression et de la honte. Des hommes jouent la domination totale sur des femmes, mais ce sont elles qui dominent complètement leurs spectateurs, par le désir, et pour l'argent. L'entéléchie de la pornographie est celle du Système . C'est l'oubli temporaire de la réalité, l'opium par excellence. Les films d'action et d'aventure, ou de gangsters, sont structurellement dans la fonction de la de la pornographie, en ce qu'ils masquent la domestication réelle de leurs spectateurs par la jouissance du spectacle de la sauvagerie, de la puissance et de la domination.

L'analyse de la pornographie générale du spectacle, d'autant plus sexuel et violent que les spectateurs sont castrés et domestiqués, à l'image du peuple romain de l'empire privé des grandes conquêtes et des faits d'armes des guerres civiles, et nourri des cruautés du Cirque, cette analyse dit deux faits qui doivent être cachés par et pour le politiquement correct.

Le premier est la réalité du désir de violence sanglante, de puissance et de violence sexuelle que porte la volonté de puissance.

La répression modernes des puissances archaïques, principielles matérielles, de l'âme ne peut dissimuler entièrement leur être . Cette réalité devient spectaculaire comme puissance mise à profit par une politique totalitaire, comme particulièrement dans le nazisme, ou simplement en période de guerre civile. Dracula en est la haute figure mythique, comme Mr Hyde. Car dans notre culture, cette source qui s'est insinuée sous le sol rejaillit comme fascination durable et exaltation culturelle du crime. Le crime est partout, dans les jeux, dans les images, dans les livres ; le crime est un produit de consommation depuis Jack the Ripper au moins. Le romantisme noir et gothique est aussi un filet d'eau souterraine de ce type. Les grands Anciens maléfiques de Lovecraft sont-ils autre chose que le secret de l'antique malédiction, du Serpent archétypique? Mais le maître de la représentation par l'art de ce désir est Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. « Alors il s'aperçut qu'il était né pour le mal... »

La répression du « ça » par le « surmoi », et le "ça" devenu inintelligible sinon par le biais de symptômes, mais sorti des mondes propres comme de l'Univers commun, n'est pas une structure constitutive de toute personne, mais une structure culturelle de l'Âge de fer . Plutôt que d'être réprimée chez l'homme noble, cette puissance archaïque, Dionysos ou la redoutable figure du Loup, est déterminée afin d'être mise au service de son entéléchie. Le vocabulaire psychanalytique de la sublimation ne peut cacher son inspiration alchimique refoulée...Ce qui apparaît contraire à l'Ordre humain peut être aussi bien la manifestation de forces inférieures que la foudre et l'incendie des Cieux, et le discernement est des plus rares. La même manifestation, liée à la perspective d'un regard, peut avoir des sens absolument différents.

L'homme noble se sait pécheur, et n'éprouve pas le besoin de se cacher le mal qui le constitue ; bien plutôt, ce mal est une puissance, une matière obscure qui attends la forme de l'Art . Cela ne peut être vraiment compris des hommes moraux de cet âge , et ainsi ces hommes ne peuvent que médicaliser leurs discours sur Nietzsche quand il en comprennent vraiment la teneur (sinon, ils peuvent aussi nous proposer d'en faire un « bon usage », entendez un « usage » conforme à leur fin, ce qui autorise et même promeut le contresens et l'usure ), Jérôme Bosch ou Walter Sickert .

Il n'y a pas pourtant d'autre voie de rédemption que de se connaître soi-même, de regarder l'Abîme ; et l'Âge de fer préfère le mensonge à la reconnaissance des mondes souterrains du coeur.

Le désir du Loup ne doit pas être éteint mais doit advenir dans le réel. Là a lieu le vrai combat ; la les images des vains spectacles de l'imagination se confronteront au réel, à la lourdeur obscure de la matière, que cette matière soit terre, signes, symboles ou personnes. Les états multiples des types de liens permet de réaliser la multiplicité que porte l'homme, image des mondes . L'âpre saveur de la vie, l'odeur mêlée du sang et des roses n'est pas l'essence d'un ordre humain unidimensionnel, mais d'un univers de labyrinthes, et de miroirs, un étincelant kaléidoscope de glace . Les liens sont nécessairement les orbes célestes de notre ciel personnel, les voies de notre repentir, notre retour. Je porte en mon âme la forêt obscure où se perd la voie droite, parcourue de lions et de panthères. Je porte en mon âme l'obscure négation de l'Ordre humain, reflet du tout et objet de vénération, et simple reflet, objet de perdition pour celui qui le prend comme totalité réelle, comme fin, et non comme signe, comme voie . Tout est tissé de signes et tout signe est voie dans les mondes . De cette négation prend sa source obscure la nostalgie ; par l'obscurité, par aventures et par quête commence le pèlerinage.

Le voie du combat est un royaume en soi-même.

Je pourrais désormais poser les divers liens thématiquement à travers leur archétype dans sa forme mythique.

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Zinaida Serebriakova