
Et le souffle de nos lèvres s'entrelaçait au souffle de la forêt.
Les mots prononcés se dissipaient comme une brume légère
Ta main effleurait la mienne.
Le temps a emporté le reflet des étoiles sur les flaques des yeux
Et les mots
Et le velours de ta peau
Sur ma peau d'homme cruel et tordu de douleurs
Enfouies comme le minerai dans la montagne.
J'avais souhaité mourir
Je ne savais comment respirer
J'avais souhaité mourir de sang, de choc,
Pour ne pas mourir
Noyé, tournoyant vers l'abîme
Comme les pères
Après tant d'âpre labeur
Vain.
Et je respirais
Je respirais les arbres, les sommets de roc, les voiles de la nuit,les constellations, les orbes des planètes
La forêt et le cri des hardes
L'or liquide des météores
La splendeur de ton souffle,
La vie de ta vie,
Le baiser de ta bouche.
Le temps l'a emporté.
Pourtant le souvenir est puissant comme la dalle de roche
Fendue par les hivers,mouillée par la pluie,brûlante de soleil
Là depuis les siècles
Ecailleuse comme la peau du Dragon
Victorieuse.
Le souvenir est vieux comme le futur de notre mort
Viens à moi sur les forêts profondes
Les rues écarlates
Les montagnes
Les horreurs du passé
Viens à moi, ma bien aimée
Sauvage comme la racine du chataignier
Douce infiniment comme l'écorce du bouleau
Acceuillante comme l'île sur la mer du Nord
Viens à moi
Donne moi encore le souffle
Montre moi le pays et le lieu du repos
Face aux statues des Dieux hiératiques
Aucun désert ne me tuera plus
Si je peux sentir ta main dans la mienne
Aucune mort
Aucune horreur
Je sais respirer, aussi et
Sourire à la mort.
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