Les filles de Loth

Un écrivain qui se sent comme un désert stérile, puissant, rocheux et silencieux voudra, comme les filles de Loth, enfanter malgré, ou grâce à, des transgressions, ou l'aveu de ses désirs refoulés. Il fera boire ses interdits...

La stérilité encore aujourd'hui est une peine sévère ; et ceux qui y sont condamnés font tout pour proclamer leur droit à l'enfant.
C'est pourquoi aussi les mères sont tellement désirables : elles ont l'impression de trahir non seuleument leur homme mais encore leurs enfants, dans l'adultère. Dans un couple, la jeune mère qui fait l'amour éprouve une culpabilité secrète qui la rend moins disponible.
Avec la volupté la mère redevient fille; le temps passé est retrouvé. Délices.
Il n'y a pas d'instants sans nostalgie, car elle jaillit de la même source que le temps. Et il n'y a pas d'écriture sans épreuve, car l'homme veut créer, et veut enfanter et posséder, et redoute l'effort et la mort qui sont l'essence de la création du mortel. Les mains pendant l'amour sont comme le potier divin qui forme, et caresse des cornes d'abondance.
Les filles de Loth sont mortes, il en reste les mots et les images dans les yeux des humains.

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Zinaida Serebriakova