Faire un faisceau de forces éparses.

(Félicien Rops, le sphinx)


Il est difficile à l'homme jeté dans la forêt obscure de la vie de tresser et forger les forces éparses sur les voies en carrefours.

Les joncs, les fibres d'écorce et de bois sanglants, les puissants tendons, les tiges oubliées des orchidées, les poils animaux, les plumes, le corps convulsé du Serpent, les hurlements du loup peuvent-ils être liés ensemble, la corde ainsi tressée peut-elle fixer, enlacer, capturer un puissant titan enivré de sa force?

La nostalgie divine peut elle s'enraciner dans la boue du désir, et la boue du désir nourrir les fleurs délicates de la neige et de la Lune?

Ainsi voit-on mourir le corbeau dans la neige, atteint d'une flèche acérée, noir des ses cheveux en entrelacs, forgés de fer, rouge comme ses lèvres entrouvertes, calice offert à la puissance, et blanc comme le paysage parfumé que parcourt le visage rêveur de l'amant.

Ainsi voit-on la neige dans les silences et les cavités spirituelles de la nuit, répondre à la neige des étoiles vacillant dans l'abîme, flambeaux du ciel.

L'orbe des ténèbres coule les lacs qui noieront dans l'encre, le fer et le feu le tissage des jours ; nous ne veillerons ni sur des idoles ni sur des attendrissements. Le fer et la pierre seront notre centre d'obscurité ; et jamais nous ne vénérerons l'illusion de l'intensité pour fuir le vide.

Établis ta cause sur rien, et vit la vie du vide pour trouver, comme les lierres du Kraken, la puissance patiente d'étouffer la proie. Un temps et les demeures cyclopéennes des Géants furent cendre ; un temps et les constructions de l'homme sont mangées des vers.

La proie- ou la mort, telle est la loi du carnivore. Je fonde ici l'ordre de la Griffe, en souvenir de l'ombre du Loup céleste, qui poursuivit et dévora le Soleil.

Viva la muerte!

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Zinaida Serebriakova