L'étoile de l'Alliance des démons errants .



(Andrew Bell Art)


Ils ne voient qu'une faible mesure d'une vie qui n'est pas une vie, et, condamnés à une prompte mort, ils sont enlevés et se dissipent comme une fumée. Chacun d'eux est instruit de cela seulement qu'il a rencontré par hasard au gré de ses errements, et il ne se vante pas moins dans sa frivolité de connaître le tout. Tant il est difficile que ces choses soient vues par les yeux ou entendues par les oreilles des hommes, ou saisies par leur esprit. Toi donc, puisque tu as trouvé ton chemin jusqu'ici, tu apprendras, mais non plus que l'esprit mortel ne possède de force . Empédocle

***


Lorsque les hommes eurent commencé à être nombreux sur la surface de la terre, et qu'il leur fut né des filles, les Anges de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils les prirent pour femmes parmi toutes (…). Les géants étaient sur la terre en ces jours là, quand(...) les filles des hommes (...) leur eurent donné des enfants . Ce sont là les héros renommés des temps anciens . (Livre de la Genèse)

Les Anges apprirent aux hommes la science (...)[mais les géants] dévorèrent le fruit du travail des hommes (…) puis se tournèrent contre eux pour les dévorer . Et ils commencèrent à pécher contre les oiseaux et contre les bêtes, les reptiles et les poissons ; puis ils se dévorèrent la chair entre eux, et ils en burent le sang ; la terre accusa les violents . (Livre d'Hénoch éthiopien)

Il y a un oracle de la Nécessité, une antique ordonnance des dieux, éternelle et fortement scellée (...): si jamais l'un des démons, qui ont obtenu du sort de longs jours, a souillé criminellement ses mains de sang, ou a suivi la Haine et s'est parjuré, il doit errer trois fois dix mille ans loin des demeures des bienheureux, naissant dans le cours du temps sous toutes sortes de formes mortelles, et changeant un pénible sentier de vie contre un autre . Je suis l'un d'entre eux...Empédocle


La rivière des tes cheveux
Scintille au soleil noir
L'espace infini de nuit et de flammes
Je m'y enroule comme l'oiseau de nuit parmi les étoiles
Comme le noyé parmi les algues
Long est le chemin des hommes au corps blanc
Corps de lumière
Tournoyant vers l'abîme

La lumière de tes mots
La texture de ta voix
Sont comme l'épaisseur d'un roc
La peau du reptile immémorial
Sous la paume de ma main
Comme l'écorce du bouleau
L'enracinement dans les millénaires
Sur le temps d'un son
L'écho du sixième jour
Mon être entier résonne de la caresse de ta voix
Mon âme pleure
Pleure de joie

Et je compris tout d'un coup, de la manière la plus inattendue, que depuis toujours je l'aimais, j'aimais cette femme...c'est incroyable, non ?(...) Elle affirma d'ailleurs par la suite que les choses ne s'étaient pas déroulées de cette manière, puisque nous nous aimions évidemment, depuis très longtemps, depuis toujours, sans nous connaître, sans nous être jamais vus (…) Boulgakov

L'Aube de l'âme coûte le prix du sang
Souffle rouge des aurores
Rouge de tes lèvres frôlées par l'onde des éternités
Souffle des horizons
Le prix des ongles enfoncés dans la paume
Griffes du rat noir
Le prix des larmes toujours retenues
Comme une larme sur le velours rouge de la rose
Posée sur le mémorial des hommes passés
Le monde entier se voit dans son miroir
Je t'ai tellement, tellement attendue au bord des fleuves

Et quand un mâle est crée, nécessairement sa partenaire féminine est crée en même temps que lui, parce que l'on ne fabrique jamais d'en haut une demi – forme, mais une forme entière . Et l'on ne produit pas d'en haut une âme qui ne comporte pas mâle et femelle (…) c'est ainsi que l'homme fut crée androgyne par l'âme . A savoir deux figures, une forme mâle et une forme femelle . Et avec l'âme de tel mâle a été crée l'âme de tel partenaire féminine, selon le secret de " Il insuffla dans leur narines un souffle de vie" (Gen 2, 7), selon le secret de « mâle et femelle il les créa », selon le secret de « Il prit un de ses côtés », et selon le secret de « Adam dit : cette fois c'est l'os de mes os et la chair de ma chair (...) ». Pour cette raison la lune ne reçoit de lumière qu'à partir du Soleil (...) . (…) et c'est le sens de : « Bethsabée était promise à David depuis les six jours de la Genèse . »
(…)Joseph Gikatila .

Ainsi toutes choses inspirent le souffle et l'expirent...Empédocle

L'œil est une peau caressée par la lumière
Sous le souffle de l'aube mon cœur bat la musique des lumières
Ou est enserré par l'étouffement des nuits
En moi le congre ne cesse de se tordre
La vie du guerrier est celle d'un mort
Et d'un vivant

Sur le fleuve le soleil unique se reflète en formes longues ondulantes
Serpents de nos vies
Dans l'unicité de l'Un toujours se creuse le vide de la colère
Le temps se déroule
Écailles de dix mille miroirs
Le temps est cela fils de l'être déchirure
Du sixième jour
Haine, colère, labeur dur et forcé
Le temps s'enroule dans le déroulé de nos tripes
Il n'y a pas de paix sur les rives des fleuves
Et c'est où elle n'est pas
Qu'il faut la trouver .

Car vraiment l'Amour et la Haine étaient avant les temps, et ils seront ; et jamais, à ce que je crois, le temps infini ne sera vide de ces pôles . Empédocle.

Tu peux chercher le crocodile où il est
Et la douleur
Tu ne peux pas chercher la morsure de l'Ange où elle est
Car le lieu est le lieu de ton haut désir

I don't know why I go away...

Cherche et tu trouveras
Qu'il ne faut pas chercher
Si tu trouves l'Ange
Sauras-tu lui demander
Un long baiser
De sang
Tant le passé a construit la colère et la haine
Et forgé dans le déchirement
La puissance de déchirer
Un être rageur

Ce qui est un cercle se déroule sur des lignes qui s'écoulent indéfiniment
Et des lignes spiralent sur les eaux du fleuve
Elle s'en est allée
L'éternité
Insaisissable comme les eaux du fleuve
Et lovée
Serpent dans la caverne du cœur
Endormi éternellement

Je suis maintenant l'un de ceux-ci, un banni et un homme errant loin des dieux, car je mettais ma confiance dans la Haine insensée. Empédocle.

Ce qui n'est nulle part
Mes pas l'ont cherché dans les parcours du monde
Les pénibles sentiers
Sur la route de la baleine
Dans le nid de la douleur
Au puits de l'angoisse
Sur le chemin des bêtes sauvages
J'ai recherché mon amour
Parmi les entrelacs des ronces
J'aime leur déchirement emmêlé sur mes jambes
Le sang qui s'écoule de leurs lames
Apaise les ronces emmêlés de mon âme
Cruelle et obscure
Le tigre intérieur me dévore
De convulsions
Mes yeux mes dents éclatent
Au marteau blanc de l'angoisse

Ce que l'image infinie avait promis au soleil
Un baiser l'a déposé
A mes pieds
L'infime immensité
La grâce
Le pardon du démon accordé à lui même
La réconciliation
L'Alliance du retournement
La mer sans mesure
Le sans fond
Le délice et la grâce des larmes
Les mondes s'enroulent
Dans les plis de nos draps
Comme les rêves se déroulent
Des plis du soleil intérieur
Qui rayonnent de rosée
De parfums de toutes les fleurs des temps passés
Des parfums

Tout sacre, toute onction, toute initiation reçue, s'imprègne en la substance vivante (...)

Tôt ou tard le tentateur est un visiteur familier
Qui te regarde
Qui court autour de tes nuits
Par la forme de la haine
Une si ancienne compagne soufflée comme
Une fleur de pissenlit
J'entends ses pas
Il prend la forme d'un être nocturne
D'un rat noir issu des déchirures de l'âme
Qui déchire le monde

Alors le monde lumineux est un piège aux longs rebords vides
Un vide creusé dans le plissement des mondes
Dans l'impermanent s'enracine le permanent
Le fleuve s'insinue sous le sol
Le soleil est bu par le sable de l'horizon
En longues veines de sang
La mer enserre mon seuil

Malheur à celui qui a perdu le céleste pays et la grande amitié . Taliésin

Le monde est dans la poche de Dieu
Comme un mouchoir plié sur des trésors
Dans la poche d'un enfant

Tes yeux recueillent les ténèbres et les nuits
Ton souffle les vents déroulés sur les mers
Miroirs du ciel
Tes cheveux recueillent l'obscur des forêts
Sur ta peau se lovent le commencement et la fin
Tel fut l'ordonnancement des destins
Le regard de tes yeux fut grâce
Ta main ouverte me releva du royaume des morts
Tu m'infusa le soleil

Car tous ceux-ci — soleil, terre, ciel et mer — sont un avec toutes leurs parties, qui sont dispersées loin d'eux dans les choses mortelles . Empédocle .

Je dépose la fleur et j'accomplis les rites
L'âme détruit ce qui est vu
L'esprit avale les formes comme un dragon de flammes
Détruire ce qui est vu est cela
La vision

Le passé déroulé s'enroule et se résume en un instant
Le serpent est l'ami et la couronne du démon
L'amour mortel a offert la grâce aux âmes immortelles
Le baiser a offert la grâce à l'éternité
Et l'éternité s'est retournée vers lui
Tu es la Sulamite
Ta peau est noire du soleil invaincu
Noire d'avoir recueilli le monde de lumière parmi les ténèbres
Sous l'arbre du monde
Le suc du fruit s'imprègne en la substance vivante
Tu es l'île
L'Éden ici et maintenant


Où est le Jardin d'Éden ?(...) On lui répondit : sur la terre . Livre de la Clarté .

Que par cette onction la puissance de l'Esprit Saint pénètre par votre sang jusqu'à votre cœur – Formule de sacre .

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Nu

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Zinaida Serebriakova