Divine CoMédie.

(St Michel)

Sur les flancs des mondes s'écoulent les fleuves du paradis
Quatre fleuves, quatre et non trois, quatre et non cinq .
Sur les flancs des mondes, une colline est sommée d'un jardin scellé
D'une fontaine

Les flancs des mondes se reflètent sur ton flanc
Le soleil du Haut désir s'y abîme d'un regard brulant
Dans l'océan translucide

L'Un, le Seul, qui veut et ne veut pas être nommé
Se liquéfie en quatre fleuves
Miroirs par les nuits calmes ils sont
Images du ciel dans sa nudité
Étendue aux vallées ténébreuses
Du monde

Ainsi l'Un apparaît au creux de ton ventre
Nous nous liquéfions
Fleuves
Étendus nus
Au Jardin des délices
Je repose sur tes parfums
Peau contre peau
Et les larmes font le quatrième

Moi qui chevauche tristesse et mélancolie
La joie s'élève à tes côtés
Tu me fais Roi et Maître
Par tes soleils
Princesse
L'être et la félicité nous portent
La Tristesse insinuée sous le sol de ma chair
La Source des anciens crimes
Rejaillit dans les flots du regard
En transparence de la source et
Dans le bouillonnement des sirènes
A l'étrange regard d'émeraude.

La folie devient douce
Le sang légitime
L'angoisse s'apaise comme le soleil au crépuscule des étés torrides
La peine et les larmes sont joies
Les cauchemars du passé courbent la tête
Devant les éternités de tes lèvres.

Hier on chantait l'amertume
Et l'amour de demi brume
Le ciel descend
On y pressent
Un long destin de sang-

Hier on tuait les enfants
Mécaniquement par milliers
Rien n'a changé vraiment
Si ce n'est la peine
Et cette peine que nul n'abolit
Et l'empreinte de ce sang s'imprima
Dans mon âme
Définitivement


Tes yeux sont les boucliers de ma peine
Ton souffle est le vent sur la roseraie silencieuse sous la lune
Il n'est d'ici à l'Orient des songes
De fruit ou de suc qui puisse le contenir
Ne serait-ce que l'effleurer
D'une aile
De feu

Ceci est le mémorial de mes mots
Pour la splendeur que tu me donna
Parce que c'était toi
Parce que c'était moi
Par les nuits et les nuits
De l'an des ténèbres deux mil dix
Dans Dreamland

Le monde des morts .

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Nu

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Zinaida Serebriakova