Destin - implication des étoiles sur les lèvres .


(Araki)



Celui qui sait que seul Dieu est
Celui qui sait que l'Être est dieu
Celui qui n'est que de la paille
Celui qui est feu de parole et de vie
Le quêteur du soufre rouge
Celui qui est l'ami oblique de la mort
Celui qui parle ainsi
Celui qui avance masqué

Quelle prétention, non ?
Quelle reconnaissance a-t-il ?
Quelle puissance l'y autorise
Veut-il être comme nos héros
Veut-il parler sans l'autorité des princes
Veut-il focaliser nos yeux sur son néant
Et que sommes nous s'il parle ainsi ?
Veut-il être notre roi?

Et les mots de la chair et les mots de l'amour
Posés avant les mots de nos lois
Et le mépris
Et cette hauteur

Il n'est pas un monde que
Sur ta peau je ne puisse parcourir
Une rose que la rose
De ton sexe ne puisse
Résumer
Pas un soleil qui ne puisse
se lever
Au creux de ton ventre
Un parfum que tes cheveux ne puissent
Entrelacer de filets de sèves
Le lait et le miel des fleuves coulent
Entre tes seins
L'or et les gemmes emplis du feu nocturne
Au creux de ton être
Dans la forge de l'extase au delà de la mort

Les lunes sont plus que les jours
Dans la rêverie de ta peau
Plus grand est mon amour
Plus le monde est ton corps
Et le moindre souffle d'air
Sur mes lèvres
Est délice de ton souffle bu
Sur tes lèvres rouges de
Tes baisers

Celui qui prononce ces mots
La poésie est souveraine
Vous serez vaincus par la poésie par la martre
La poésie est souveraine insaisissable
À aucun César
La poésie est
L'âme éternelle de la langue
La forme de l'homme et des peuples
Qui lui sont l'argile rouge et nue


La poésie est amour souffle foutre
Que la boue étouffe de s'en parer à faux
Comme de plumes piétinées dans la gorge
Que pleurent les serpents !

Je ne peux vivre dans le jardin près de la fontaine
Parce que le jardin n'est pas en moi
Alors je dois partir pour revenir
En lui l'homme porte son monde

Aux moments où je souffre durement
je sais qu'il est une clairière
dans la haute montagne
où bruisse une source
Et la fleur énigmatique
Cette fleur plus éloignée
Que l'horizon quand
Elle effleure mes lèvres
Je lui offre ma peine

Celui là sait
Nous ne pouvons offrir en vue
Du kairos que
Les choses qui dépendent de nous
C'est pourquoi nous sommes des veilleurs
Le désir de l'homme fait lever le soleil

Et la déchirure du cœur
Et la déchirure de l'âme
Je suis tel je ne choisis pas
Je vous cherche vous ou la mort
Je ne choisis pas
Qu'y puis-je ?

Sans doute la voie du désespoir
Mais la voie des crêtes
La voie sans air
La morsure des glaces éternelles
Je vous cherche vous ou la mort
Je ne choisis pas
Qu'y puis-je ?

Quelle prétention, non ?
Quelle reconnaissance a-t-il?
Quelle puissance l'y autorise?
Et ces mots qui nous échappent
Et ces mots insaisissables
Et ces mots qu'il dit étrangers
Étrangers à nous
Étrangers à lui-même
Les sèves, et le tournoiement des mouches peuvent
Voler l'âme et laisser
L'homme errant dans
Les chemins de poussière

Je suis ainsi à Dieu ne plaise
Je vous suis vous ou la mort
Je ne choisis pas
Je sentis une main sur mon épaule
- toi, Al-Khédir?

Je dépose ma peine à vos pieds
je ne la porte plus
Je vous suis vous ou la mort
Je ne choisis pas

Ce n'est pas l'ascèse qui
Emportera le monde
Et les eaux de la Seine ne portent pas le
Soleil couchant vers la source
A l'occident je vis se coucher sur le fleuve la pourpre de ta bouche

Aucun commentaire:

Nu

Nu
Zinaida Serebriakova