Serment de la source .

(Khezr à contre courant)


Le bitume reflète dans ses flaques grises le sang des morts passées
Le ciel gris comme un couvercle comme
Le toit de béton des usines des écoles des prisons

Les larmes enroulées des temps
Enroulées dans une musique mélancolique
Qui bercent nos pas indéfinis

Les murmures des morts à venir errent au dessus des toits de la ville
Les djinns confèrent dans l'ombre
Le soleil au crépuscule s'efface des mémoires des hommes
Ils chuchotent
Et répandent les eaux
Sur le monde
Ils s'associent à Dieu
Ils disent qui doit mourir
Les fils d'Aaron, ô folie
Mais le sang de tous sera répandu
Le sang de tous les hommes
Adam le rouge

Dans la détresse je retrouve l'ancien serment
De l'Aurore naissante

Au nom d'Allah, le bienfaiteur miséricordieux
Dis : je cherche protection auprès du Seigneur des hommes (…)
Contre le mal du mauvais conseiller qui chuchote
Qui souffle le mal dans les poitrines des hommes
Qu'il soit un djinn, ou un être humain .

(Coran, les hommes)

Dis : je me réfugie auprès du Seigneur de l'Aube
Contre le mal de ce qu'il créa
Contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit
Contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds
Et contre le mal d'un envieux qui envie

(Coran, l'Aube naissante)

Je protègerais ton corps de mon corps
Je donnerais mon corps comme bouclier
De par la force de mon âme
Que je meure si je t'oublie

Que mon corps retourne à l'humus
Si j'oublie l'ancien serment d'Abraham
Ton Dieu est mon Dieu
Bien plutôt nous sommes à Lui comme
De la paille
D'aube

- Je retrouverais les mots des anciens serments
Des nœuds les plus délicieux
Puissants comme la mer
Plutôt mourir que de t'abandonner

Alliance des hommes
La main enveloppée dans la main
L'alliance du souffle et du sang
Souffle et sang des hommes
Os des hommes
Que Dieu couvrira de chair
Au Levant du Couchant

Plutôt mourir que de vivre la tête basse
Déprivé du ciel d'azur et d'étoiles
Sous les cieux de béton des écoles des usines des prisons
Sur le noir bitume
Aucun arbre
Aucune racine
Aucune fleur ne poussent

Les djinns et les hommes chuchotent
Lèvent en eux la les haines
Leurs mots crachent sur les étoiles
Leurs yeux ne voient plus l'aube

Il a si peu de foi
Celui qui cherche l'unité dans la haine de l'Ennemi
Et non dans l'unité de l'être
C'est une grande indignité
Et pour lui une perte infinie

Gloire à celui qui mène la grande guerre intérieure
Malheur à celui
Qui a perdu le céleste pays et la grande amitié

L'obscurité s'approfondit
Honneur à l'homme des étoiles
Honneur au pôle des mondes

Je protège de mes mains la flamme de la torche
Je vois ta peau sous l'aurore du feu
Je sens les parfums du jasmin et du chèvrefeuille
A l'aube du souffle de tes lèvres

Honneur à toi
Celui qui veille
Encore à la fin de la nuit
Au dernier tiers du dernier tiers
Puisses-tu garder les yeux ouverts !

Honneur au feu
A la fleur
A la chair des mondes

Honneur à toi !

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Nu

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Zinaida Serebriakova