Le Loup et la Rose : invitation aux spirales.

Texte :

Le regard du Loup est soif et faim spiralées d'infini. Diamant pur, l'œil renvoie la lumière vers les ténèbres et les ténèbres sont murmurées à l'étoile.

Sans sel mercuriel, le loup est sur la neige infinie, là où siffle le blizzard, environné d'informe là où son âme est anémone et tentacules de flammes avides de formes.

Sa patience est la patience du pont prêt à s'effondrer du sommet des falaises de marbre, l'instant infime ébranlant les mondes.

Impatient, rôdeur, montrant des éclats blancs de son ventre comme le requin des mers du Sud dans les arabesques du vent de cristal, il absorbe les rumeurs venues du Sud et les murmures des arbres en fleur avec l'immuabilité hiératique des morts. Et déchirement vers l'horizon dévoreur.

Qu'il absorbe les eaux et qu'il absorbe les parfums émanés des terres trop longtemps endeuillés par l'hiver,

Les rayons tièdes des étoiles versicolores trop longtemps occultées par les brumes fulminées des fissures de la terre,

Qu'il trouve la route du vent et de la baleine qui mène à la lune, à l'île verte où la rose s'affole de typhon, se tord de volupté comme la murène,

Où l'extrême éloigné s'approche de sa pointe,

Qu'il apprenne le Bien et le Mal et qu'ils s'enroulent et s'involuent dans les fourrures et les fleurs.

Qu'il vénère ce qui doit être vénéré, l'arbre de Vénus parcouru du Serpent double, que le venin de la Déesse soit pour lui mort de délices, et l'élixir et l'étoile des chemins,

L'étoile des carrefours dans la forêt sombre, qui rend droite à l'âme la voie spiralée de l'humus et du lierre. Qu'il s'en couronne et couronne son aimée. Qu'a pleine mains il sculpte la Terre et en fasse une chevelure étendue dans les mondes, une voie lactée issue d'un sein vainqueur.

Qu'endormi il se spirale dans les mondes, et que réveillé il veille. Que le feu soit le feu des pierres, l'ivresse des bois.

L'œil du loup est une mâchoire en mouvement mécanique-regarde et je regarde aussi, un regard sans détermination, sphère pure, comme l'iguane mort sur le chemin. Et un regard porteur de foudre, comme l'œil du borgne.

Fait moi voir par Tes yeux et boire par Ta bouche.

Commentaire :

Le langage secret de Dante et des Fidèles d'Amour. Réflechir à cette nécessité.

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Zinaida Serebriakova