WILLIAM BLAKE, un frère visionnaire . « Tout ce que nous avons vu n'était dû qu'à ta métaphysique(...) » . A l'occasion d'une exposition.

(masque de William Blake)


(Note : toutes les citations en italique sont de Blake, issues de la traduction excellente citée dans le développement)
Le Maître parle, la foudre tombe . La vérité n'est pas à démontrer, la vérité est ce que dit le Maître, comme expression de l'être . C'est la splendeur du Verbe qui indique le Maître . La lumière visible est analogue à la lumière du Verbe . Il y a une splendeur du Verbe comme il y a une splendeur du visible . Il y a arts visuels en énigme de la poiésis du Verbe . La métaphore n'est pas un jeu verbal, mais construction de mondes . Voilà la pensée comme prophétique, sophiologique . Voilà les bases d'une compréhension sérieuse d'un visionnaire comme Blake .

Si Ève vue par Blake vous évoque la lubricité, la porcherie d'Épicure, si vous avez lu le dernier post de ce blog comme une variante de Michel Onfray, n'oubliez pas que la beauté est dans l'œil de celui qui regarde - La beauté étant l'éclat de l'étant, de l'être de l'étant, c'est à dire en énigme et par participation, de l'Être . Dit d'après William Shakespeare, qui fut non seulement un des plus grands poètes modernes, parfaitement inconnu en tant qu'homme selon la justice, mais aussi et nécessairement un homme empli d'esprit de sagesse . Ainsi la réception en France de William Blake révèle-t-elle les idéologies dominantes de la critique, et leur faiblesse intime .

Le visionnaire ne crée pas ses visions, il voit. Il voit Ève, la femme nue avant le péché, et voit et montre que la différence sexuelle, et donc la séduction, l'amour, sont originaires, et non pas conséquences de la chute . Et donc, il voit que ceci était bon, très bon, et donc puissance de grâce . Il écrit : « la nudité de la femme est l'œuvre de Dieu » . Étouffant dans l'hypocrisie puritaine de la morale moderne, la nôtre, amis ! Il ajoute « l'orgueil du paon est la gloire de Dieu . La lubricité du bouc est la générosité de Dieu » . Tel est la voie de la main gauche, the Marriage of Heaven and Hell .

Thomas d'Aquin, dans la Somme théologique, question 98, réponses, aborde la question de la jouissance sexuelle avant la Chute :

« Mais, dans l'état d'innocence, il n'y aurait rien eu dans ce domaine(celui de la génération) qui n'eût été réglé par la raison; non pas, comme le disent certains, que le plaisir sensible eût été moindre. Car le plaisir sensible eût été d'autant plus grand que la nature était plus pure et le corps plus délicat. Mais l'appétit concupiscible ne se serait pas élevé avec un tel désordre au-dessus du plaisir réglé par la raison. Car celle-ci n'est pas chargée de diminuer le plaisir sensible, mais d'empêcher l'appétit concupiscible de s'attacher immodérément au plaisir. Et je dis " immodérément " par rapport à la mesure de la raison. C'est ainsi que l'homme sobre ne trouve pas moins de plaisir que le glouton dans la nourriture qu'il prend avec mesure, mais son appétit concupiscible se repose moins dans ce genre de plaisir. C'est bien ce que suggèrent les paroles de S. Augustin: elles n'excluent pas de l'état d'innocence l'intensité du plaisir, mais l'ardeur de la convoitise et l'agitation de l'âme. C'est pourquoi la continence n'eût pas mérité d'éloges dans l'état d'innocence, et si elle en mérite dans le temps actuel, ce n'est pas parce qu'elle restreint la fécondité, mais parce qu’elle écarte la convoitise désordonnée. »
(http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm#_Toc83400782)


Sa réponse est en deux temps : il répond d'abord que la jouissance existait avant la chute ; et il ajoute que celle-ci était plus forte dans l'état primordial : d'autant plus grand que la nature était plus pure et le corps plus délicat. Ceci est le fondement du dandysme métaphysique . De telles positions philosophiques ne sont pas fantaisistes ; notre rejet de leur sérieux ne montre que notre incapacité moderne à penser la différence des sexes en dehors du puritanisme moderne, aussi « hédoniste » fut-il . Car les « hédonistes » éprouvent le besoin de rabaisser ontologiquement l'homme, ce qu'ils appellent « matérialisme » pour croire exalter le plaisir, le désir syntone à la raison et à la volonté, là où ils n'exaltent que la pulsion, manipulée et causée, aveugle, ce qui asservit l'homme .

Si nous méditons sur cette différence entre le péché et la conscience du péché, entre l'ascèse, qui est liberté spirituelle, et le puritanisme, qui condamne aveuglément la joie et la jouissance au service temporaire de l'Entéléchie moderne (v. Weber, éthique...), nous pouvons avancer dans des chemins de traverse, très loin de la sottise moderne, identique à celle qui après avoir rejeté Blake avec des sourires entendus, l'accueille aujourd'hui en grande pompe, mais n'y comprend goutte . Blake a écrit le mariage du Ciel et de l'Enfer et a été traduit par Gide ; il est donc un lecteur d'Onfray .

Ce que dénoncent les « hédonistes » modernes est le puritanisme, car il est à leur niveau, à leur image et ressemblance : il est même leur frère, purement et simplement . La tyrannie puritaine est passé en tyrannie du plaisir ; mais les « hédonistes » ne comprennent rien à la liberté, pas plus que les puritains ne comprennent rien à l'amour . Pour les puritains, tout est obscène, parce que tout l'est par principe à leurs yeux, c'est leurs vices propres qu'ils voient dans les mondes . C'est le sens de la parole de la paille et de la poutre . Les polémistes modernes construisent une religion exténuée, unidimensionnelle, à leur image, pour pouvoir avoir la puissance de la comprendre et de l'atteindre . Leur incompréhension d'un Erigène, d'un Eckhart, d'un Blake relève de l'aveuglement, voire de la bêtise pure et simple . Vaneigem (le mouvement du libre Esprit) montre des malades narcissiques comme des Libres esprits spirituels, et voit en des déclarations tout à fait valides de spirituels des motifs d'athéisme, d'épicurisme ou d'hédonisme .

J'en donnerais un exemple par le consternant article de wikipedia sur J. Scot Erigène, il est vrai largement modifié, (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Scot_Érigène) où l'affirmation de l'Erigène que l'Enfer, comme tout lieu spirituel, n'est pas un lieu matériel, selon le rapport d'analogie et donc de différence de l'espace matériel à « l'espace », analogon spirituel de l'espace, est reçue comme une affirmation d'inexistence de l'Enfer et donc une invitation à « l'hédonisme » .

Pour comprendre, rappelons que l'espace comme le temps, en tant que principes d'individuation sont la condition de manifestation du monde individuel ; par exemple, un nombre, le nombre 3, n'est pas un être individuel, il n'est pas situé dans le temps, ni dans l'espace . Si la fleur que je porte ne peut être celle que tu portes, le nombre 3 que j'évoque est identique au tien, est le tien . L'addition 2+3 est la même pour tous, en tout moment et en tout lieu, même si, comme tout objet, elle peut être pensée de manières très différentes . – pour autant, le nombre 3 existe bien en tant que nombre .


Je cite le Projet de déclaration des devoirs envers l'être humain :
« Les nombres sont, mais ne sont pas des choses. Les nombres sont, car leurs relations ne sont pas arbitraires, comme celles de fantômes purement imaginaires issus d'âmes en faillite morale. 2+2=4 n'est pas un rêve et se vérifie. Pourtant les nombres n'existent pas comme des choses .
Le nombre 3 par exemple n'a ni lieu ni temps ; ici, maintenant dans cette page futile, et dans les graves calculs d'un chef donné par la Providence pour notre Évaluation, il est le même.
Le nombre 3 est tout à fait étranger à nos sens . Les notations « 3 » ou « III » ne sont pas le nombre 3, pas plus que la notation « chien » n'aboie, ne mord, ou ne console de la frustration sexuelle . Notez bien en outre que la notation « chien » est propre et ne coûte rien .)




Blake dit, selon le principe de l'analogie, à l'Ange :

« Ici est ton destin, en cet espace (…) si on peut appeler ça un espace. »

Le problème des puritains comme Vaneigem est de ne pas comprendre le caractère carcéral de leur monde unidimensionnel, de ramener des penseurs de la pluralité des mondes à leur monde unique et plat, et de se croire très fort en étant à côté de la plaque . « La route de l'excès conduit au palais de la sagesse » . C'est une parole de la voie de la main gauche . Si l'excès n'est pas une route vers la sagesse, une échelle de Jacob pour aller n'importe où hors du monde, il n'est que l'acte de l'idéologie du Système, la consommation . Le moyen accidentel devient la fin : aveuglement . Telle est l'idéologie moderne quand elle aborde Blake . « L'Aigle ne perdit jamais autant de temps que quand il se résigna à écouter le corbeau »



(l'échelle de Jacob- W.Blake)




Comprendre Blake, ce n'est pas avoir le sourire graveleux du faux libertin moderne, ni la consternante supériorité morale du sot, (je cite le monde du 17 avril, « cet homme était cinglé ») c'est le prendre au sérieux, en tant que visionnaire . Relisons le Monde : « soucieux d'économiser les frais de typographie nécessaire pour ses poèmes illustrés, il écoute les conseils techniques de son frère Robert et les applique à une forme de technique inconnue à ce jour . Problème : Robert est mort en 1787, et c'est son fantôme qui dicte à William Blake (1757 – 1827) la meilleure manière de pratiquer l'impression à l'eau forte en relief .»

Comparons avec la notice biographique du mariage du Ciel et de l'Enfer, un bon travail d' Alain Suied chez Arfuyen : « il (Blake, à cause de ses idées téméraires et de son caractère ombrageux) n'aura d'autres ressources pour ses livres suivants que d'être son propre éditeur : il gravera l'illustration de ses poèmes. Le poète attribuera à un rêve – dans lequel son frère Robert lui apparaissait – l'invention d'une nouvelle technique : l'illuminated printing, qui lui permet d'associer dessin et poème. »

Partant d'une poignante situation humaine de l'artiste, la difficulté de publier son œuvre dans le monde moderne sans affronter la consternante supériorité morale du journaliste, et la solitude du visionnaire coupé de sa famille et qui perd son frère, son proche le plus cher, le Monde nous présente avec talent un cinglé, (selon la brutalité gracieuse des élites modernes) non pas parce que comme nous tous lecteurs du monde, patrons et cadres de l'ordre libéral, représentants des convenances et du bon sens, il est « soucieux d'économiser les frais », ( normal pour un anglais) ce qui nous permet de ressentir une fraternité et une normalité avec lui, mais parce qu'il écoute le fantôme de son frère (qu'il est bête, qu'ils sont cons ces artistes, heureusement qu'on est là pour « être concrets », « être actifs, dynamiques »! se réjouissent les Bouvard et Pécuchet modernes, qui ainsi rassurés dans leur « estime de soi » resteront clients du Monde.). Chers amis, soyez bien convaincus d'une chose : ce qui est cinglé, c'est de vouloir économiser les frais posé non comme moyen, mais comme finalité, ce qui est le cas moderne - « comptes, poids et mesure, ne les sort qu'en cas de disette ! » et pas d'avoir des songes, et pas d'imaginer, ni d'inventer pour montrer ses visions à ses frères .

Ainsi le Monde montre une incompréhension prétentieuse et supérieure, posant comme motivation de Blake l'économie, la gestion individuelle de l'intérêt selon son idéologie de l'action humaine, là où la finalité est de permettre à son œuvre d'exister, et la situation réelle la pauvreté ordinaire du spirituel dans le Système : on vérifie tous les jours la fin des idéologies, n'est-ce pas ? -Ajoutons, pour l'édification du lecteur, que le plus convenable Descartes -était-il cinglé pour M Harry Beliet, auteur de l'article ? – a lui même choisi la philosophie à la suite d'un Songe...

Blake a une foi, est un homme de foi, ni d'Église, ni de Loi . « Une seule Loi pour le lion et pour le bœuf, voilà l'oppression » . C'est un gnostique de l'ère chrétienne . Donner sa foi n'est pas croire, et encore moins croire en ignorant . La foi du fidèle d'amour n'est pas une croyance, c'est un engagement, dans le sens de la foi du vassal pour son Seigneur . Sans cette foi, la science, la vision ne peut suffire . Une telle foi n'est pas le désir, ou la volonté dogmatique de croire, d'arrêter le cycle de l'énigmatique essentiel, mais le don de soi, une fidélité personnelle – une figure de l'héroïsme . Le caractère inconditionné de cette fidélité personnelle se marque par le culte de la mort, mort d'Iseult, mort de Roland, selon la parole du Hagakure : « la mort est l'essence du bushido ». « Roulent ta charrette et ta herse sur les os des morts ! ».

Le visionnaire n'a pas besoin de croire au sens des modernes, d'apprendre et d'être capable de réciter des formules dogmatiques et d'y conformer ses jugements et sa vie . Le visionnaire ne croit pas en ce sens, car il sait, il sait l'énigmatique essentiel, il sait la pauvreté, la misère des hommes, et il sait la Splendeur, la splendeur bouleversante d'un rayon de soleil sur un vase de cuivre, la splendeur du Livre, la splendeur du deuxième livre, qui est la nature . Son regard retourne vers l'Aurore, il est une restauration infime, ineffable, de l'état primordial, toujours déjà présent ; sa vision est étoile du berger pour les hommes égarés : « Le visage qui ne donne pas de lumière ne deviendra pas étoile ».William Blake est de la race de Jacob Böhme, tant dans la splendeur qui se dégage de ses mots confus, ou de ses oeuvres, que dans l'isolement et la condamnation des hommes .

La gnose de William Blake est étoile sur un ciel d'abîme, et parler aux fantômes une voie pour saisir le caractère carcéral de l'Âge de fer . Sans lumière, les ténèbres restent jour et normalité ordinaire des hommes .

La pensée n'est pas un ensemble fermé sur soi d'objets abstraits, dont les liens se déterminent selon les règles de la syntaxe, de la sémantique et de la pragmatique ; la pensée n'est pas une réalité linguistique structurale auto-suffisante, un dictionnaire, et même pas une encyclopédie indéfinie . La pensée est une partie fonctionnelle du cosmos humain, et nul homme ne peut vivre en dehors de ce cosmos .

Selon la première conception, la conception de l'idéologie racine moderne, la pensée est un microcosme représentant – mal - le cosmos, ses éléments représentant les objets, et les liens entre ses éléments représentant les liens entre objets . « Ce chien est à Bill ». En réalité, la pensée est partie fonctionnelle du cosmos humain, c'est à dire forme générale des relations entre les hommes, et entre les hommes et tout objet possible . La pensée, linguistique et extra-linguistique, est la matrice d'organisation des liens ; et dans une civilisation, les liens entre les hommes, comme les liens entre les hommes et les choses, et donc l'ensemble de la vie pratique est informé, ordonné, par la pensée de cette civilisation . L'ontologie est axiologie .
La pensée est information et ordonnancement de la totalité humaine . La conception moderne de la pensée comme représentation n'est autre que la position de la pensée dans le cosmos informé par l'idéologie-racine . Elle est donc hiérarchiquement exténuée . Elle se justifie cependant sur une réalité, c'est que toute partie fonctionnelle d'un Système est informée du Système entier, contient la réplique analogique des structures cosmiques globales .

La pensée est partie fonctionnelle du cosmos humain, parce que l'art, la production matérielle, l'organisation de la vie humaine, en sont aussi des parties fonctionnelles ; et j'en tairais d'autres. La figure symbolique de cet ordre (dans cette perspective) est le cercle, et non la pyramide hiérarchique, l'arbre des espèces et des genres ; c'est pourquoi je dit « partie fonctionnelle rectrice » et non « principe directeur » .

La pensée dans une civilisation est le logos commun, elle est unique, et matrice de formes, ou structures, de pensée qui peuvent être très opposées : mais leur opposition se constitue toujours sur un horizon de principes communs, sans lequel cette opposition ne saurait ni être posée ni être pensée . On ne s'oppose d'une certaine manière, qu'à l'intérieur de soi . Les pensées « personnelles » sont une écume . La pensée la plus universelle est la plus indéterminée . Dès que la pensée se forme, une séparation s'établit .

Plus encore, c'est dans la pensée, dans l'ontologie, un des fondements principiels de toute pensée, que se constitue les étants ; soit pour nous, dans notre ontologie, les individus, les choses, les objets, et leurs exister possibles . L'identité personnelle si cruciale dans le monde moderne est constituée par l'ontologie-racine . La pensée, ou l'ontologie seule est le possible au sein d'une civilisation ; la pensée plus des signes visibles dans le monde forment le « réel » de cette civilisation . En clair, l'ontologie donne le cadre herméneutique des mondes naturels . Dans une pensée, on ne peut déclarer réel que ce qui prédéfini par l'ontologie . On ne peut voir que ce qui est prédéfini par l'ontologie ou détruire l'ontologie en étant visionnaire : « la prudence est une vieille fille, riche et laide, courtisée par l'incapacité » – ce qui nous ramène à Blake, qui ouvre ainsi une fenêtre dans une civilisation carcérale : « de l'air! De l'air! » (Nietzsche.)

Dans une civilisation, on voit donc des démons, des esprits frappeurs, des fantômes de manière quotidienne sans être cinglé ; voyez la littérature du bas Empire romain . On ne doute pas de l'existence de la sorcellerie puisque l'ontologie principielle le permet : et cela est vrai dans l'Europe de la Renaissance comme dans l'Afrique contemporaine . Lucien Fèbvre a montré avec talent que l'athéisme de Rabelais n'était pas possible en son temps, comme l'athéisme de l'Erigène relu par les post-situ . Voilà que nous avons d'énormes quantités de documents officiels, le témoignage de savants comme Jean Bodin, que l'on veut ensuite enrôler comme précurseur de notre aveuglement, qui a écrit « de la démonomanie des sorciers » ; le vaste et savant malleus maleficorum . Si tous ces documents portaient sur quelque chose qui soit possible dans notre ontologie, comme une épidémie de peste, ils ne nous poseraient aucun problème et seraient une autorité authentique au sens littéral ; mais comme il portent sur ce qui n'est pas possible dans notre ontologie, ils doivent être interprétés .

Interprétés au sens moderne, exténués, c'est à dire soit ramenés à quelque chose de possible dans notre ontologie (ici des manifestations psychopathologiques – des cinglés !) soit niés (des fables, des mythes, des superstitions...), soit détruits (cas des destructions massives de lieux de culte en France (1793 et suivantes), en URSS, sans parler de la destruction de la liturgie...) . Ainsi Blake fut-il peu connu en son temps, et traité de « pauvre fou » et d' « aliéné » .




Aujourd'hui on privilégiera la lecture psychanalytique plus discrète mais structurellement identique, c'est à dire négation pure : voyez « Moïse et le monothéisme » . ( vous pouvez comparer avec nécessité de l'angéologie d'Henry Corbin.) Car le moi et sa sécurité se construisent dans le cadre de l'ontologie, et la remise en cause de l'ontologie est celle-même de ce « moi », ce qui provoque angoisse, anxiété, qui se tournent bientôt en agressivité et en haine en cas de déstabilisation . Par ce mécanisme tous les individus vivant dans le Système ont en eux-même les chaînes qui les attache au Système, ayant chacun des actions fort coûteuses de celui-ci .

Pourtant quelle vanité que cette civilisation moderne : comment croire que je peux déterminer à priori ce qui ne peut être, contre le témoignage de tant d'hommes ? Si Blake était celui qui avait raison, si son frère Robert lui avait donné les indications de l'illuminated printing ? Prendre au sérieux William Blake n'est pas sans conséquences .

A l'intérieur d'une ontologie rien ne peut m'amener à changer d'ontologie, car rien de totalement extérieur n'est perceptible .C'est le caractère carcéral de l'ontologie . Rien, si ce n'est la puissance du négatif, qui broie et aspire lentement tout ces cadres vides dans le néant, et qui se nomme nostalgie .

« Tout ce que nous avons vu n'était dû qu'à ta métaphysique . Car , lorsque tu as fui, je n'ai plus vu qu'un joueur de harpe sur une rive, au clair de lune . A présent que nous avons vu mon destin dans l'éternité, puis-je te montrer le tien ? W. B.

A bientôt, amis!

3 commentaires:

william blake a dit…

Bonjour,
Il serait important de vérifier vos dire : le masque de Blake (exposé à la Tate Galerie à Londres) n'est pas un masque mortuaire. William Blake l'a fait faire de son vivant. C'est relativement important lorsqu'on connait un peu Blake, son humour, sa symbolique et son non conformisme.
J'ai fais un travail musicale avec William Blake: "Ode to William Blake" http://www.lezarts.info/
Sur mon site, vous pouvez trouver beaucoup d'info sur W. Blake. Si vous y trouvez des erreurs, n'hésitez pas à me le faire savoir. Blake est un personnage difficile à cerner et il est peut être nécessaire de comparer les divers recherches et suppositions.
cordialement
fernand Pena.
je suis membre de la Blake Society à Londres. Celle-ci à une bonne connaissance de Blake.

fernand pena a dit…

Bonjour,
le masque de Blake (exposé à la Tate Galerie à Londres) n'est pas un masque mortuaire. William Blake l'a fait faire de son vivant. C'est relativement important lorsqu'on connaît un peu Blake, son humour, sa symbolique et son non conformisme.
J'ai fais un travail musicale avec William Blake: "Ode to William Blake" http://www.lezarts.info/
Sur mon site, vous pouvez trouver beaucoup d'info sur W. Blake. Si vous y trouvez des erreurs, n'hésitez pas à me le faire savoir. Blake est un personnage difficile à cerner et il est peut être nécessaire de comparer les divers recherches et suppositions.

lancelot a dit…

Je suis très honoré, et je modifie ma légende en conséquence. Merci et à bientôt !

Nu

Nu
Zinaida Serebriakova