Qu'est ce qu'un Maître ? Ou l'effectivité du Sacre du Printemps .

(In latte . http://flickriver.com/groups/fetishfineart/pool/ )



Qu'est ce qu'un Maître ?

τίσι δὴ μαντεύεται Ἡ. ὁ Ἐφέσιος; νυκτιπόλοις, μάγοις, βάκχοις, λήναις, μύσταις·

Felix coeli porta .

Celui qui, après avoir entendu parler de la virtuosité d'un Maître dans un certain art, en conclut qu'il est hors de sa portée de devenir lui même un Maître, n'est qu'un timoré (...).

Tout le monde affirme que la corruption qui prévaut de nos jours ne pourra nourrir la main d'un Maître. Je ne suis pas d'accord, car de tout temps, les roses, les pivoines, les azalées, les camélias et leurs semblables ont poursuivi invariablement leur évolution pour nous offrir des fleurs de plus en plus belles et raffinées. Cela confirme, s'il le fallait, que la beauté nait de l'affectueuse attention que l'homme porte aux choses. De la même manière, si, ce que peut accomplir la main d'un Maître revêt une aussi grande importance, nul doute que des Maîtres émergeront, même en ces temps controversés.
Hagakure .

Dans une époque comme la nôtre, qu'est ce qu'un Maître ?

Guénon dit qu'il n'existe plus de possibilité vivante d'initiation en Occident, et que sans initiation, la conquête des mondes, le percement de la fleur, est impossible . Il scelle le tombeau de notre esprit .

Le monde des choses serait le seul monde possible – les mondes des anciens sages ne serait plus qu'un souvenir légendaire et illusoire . Il donnerait raison aux desenchanteurs du monde . Mais je veux être un enchanteur, marcher au milieu des forêts primaires de l'âme et de l'esprit .

Guenon à la fois ouvre et scelle . Un homme tel que lui n'agit pas ainsi à la légère .

Le hagakure ouvre le tombeau . Qu'est ce qu'un Maître ? Le langage ontologique de ce monde peut-il exprimer l'essence du Maître ? Et si cette essence ne se peut exprimer, faut-il se taire ?

Le Maître ne peut être pensé sans le disciple, de même que l'amant ne peut être pensé sans l'amante, et l'amande sans l'amandier . Car l'amande porte en sa main close l'implication de l'amandier, et des cycles, des printemps de fleurs, des été de récolte, des hivers – et l'implication de la mort et de la renaissance . De même, les cycles du temps portent l'implication de la mort et de la renaissance .

Mais si le maître humain est l'Ange de la face, l'explication temporelle de l'enroulement spiralé qui serpente dans la graine, ou dans l'œuf de Serpent, le premier analogué, le Maître principiel est lui éternel . Le Maître est une essence, c'est à dire indissolublement une possibilité et la puissance de la réaliser . Ce que je nomme puissance . C'est du Maître, le Verbe, que l'Aigle dit : au commencement était le Verbe – et le commencement est Aube, et bénédiction, et justice .

Le Maître est le nom d'un pôle, le pôle d'une relation . Il est l'initiateur, le centre immobile de la Roue des mondes . Ainsi Jean dit : tout fut par lui . Le Maître est le serviteur de la Roue de l'être . Une relation entre des pôles psychiques, le tissage de l'ensemble de ces liens est à penser dans l'être, indissolublement l'être – conscience – extase . Une relation est un acte, un processus, même impliqué dans l'éternité .

Ainsi, l'analytique des liens qui suscitent les pôles, et qui est comme la forme de ce que la volonté de puissance est matière, est l'analytique d'un processus psychique . Ce qui est le plus élevé n'est pas le plus visible dans ces mots : l'analytique du Maître et du disciple est l'analytique d'une entité psychique unique, indissoluble – dont l'intelligibilité des pôles est de l'ordre de la cause, cause finale de ce processus unique, et cause fonctionnelle des sous-processus qui se réunissent dans l'unité . Par sous-processus, j'entends par exemple le maître comme personne visible, le disciple comme personne visible ; mais l'essence du Pôle n'est pas uniquement dans le maître visible, pas plus que l'enfant engendré n'est que du père ou que de la mère, mais porte la réunion des deux . Le Maître, pas plus que son analogué dans le monde de la manifestation, ne peut être réduit à l'ordre des choses individuelles, ou des hommes individuels . La personne est un masque – non pas rien, mais le signe du Pôle . La marque de son absence .

Le pôle est une direction . Il est le Nord, et l'Orient de l'âme . Étant une direction, il est absent . S'orienter, pour un mortel, signifie : savoir où l'on n'est pas, et savoir dans quelle direction partir – savoir agir ici et maintenant, savoir initier un déplacement . Le nomade est ainsi, par ses déplacements, la figure même de l'initié, déjà dans l'Écriture, par Abraham, Isaac, Jacob - et encore dans la figure du labyrinthe . Dans l'être, s'orienter c'est savoir ce que l'on n'est pas, et donc ce que l'on a puissance d'être – et très essentiellement savoir agir ici et maintenant en vue de la puissance . S'orienter suppose le Haut désir, la nostalgie : car sinon, pourquoi partir, pourquoi désirer un recommencement .

Si l'on garde à l'esprit que l'orientation des longs déplacements est la figure même du voyage de l'âme, que ce soit dans le désert, la forêt obscure, l'au delà des montagnes de l'horizon, où la route de la baleine – je dis bien : que ce soit, car les voyageurs sont frères, et le Seigneur ne distingue pas leurs ombres – alors l'on comprendras l'importance des voyages des astres sur la voute céleste, et ce que signifie aussi le symbole de l'Étoile, que ce soit l'Étoile polaire, l'Étoile de la mer, l'étoile des bergers . Homère était un astronome . Le ciel étoilé, les cycles du Soleil et de la Lune portent l'Orientation et l'Heure, c'est à dire le Temps, le goût vivant de la mort en chaque instant, le destin impliqué et expliqué, et surtout l'orientation à chaque instant, le Kairos .

Si en marchant dans une forêt étendue à perte de vue vous vous êtes trouvé à un carrefour de chemins, vous aurez connu une analogie du Kairos . Le choix d'orientation est là nécessaire – il faut prendre une direction – et destinal – les directions peuvent être maléfiques ou bénéfiques . Et dans le temps, l'homme ne peut revenir sur ses décisions, ne peut racheter ses fautes et ses crimes que par les plus grands efforts, ou jamais . Ainsi le monde est parti vers la guerre, et ne peut faire renaître les morts des grandes guerres .

La liberté de l'homme n'est pas un état qui s'attache à lui comme sa peau ; la liberté de l'homme naît des moments, de la respiration des mondes . Au jour du Kairos, de la possession de la puissance et d'ouverture des possibles, l'homme fait des choix, les sociétés humaines font des choix, prennent des décisions ; puis il subit, elles subissent, parfois définitivement, le poids de leurs propres choix . L'homme faible a des marges infimes à son destin – ce que les poètes celtes chantent souvent avec une nostalgie douce-amère . L'homme puissant renouvelle les mondes pour retrouver indéfiniment la puissance . Nous désirons la puissance, le renouvellement, le printemps – et le monde moderne est vieux, dans l'inertie serve des anciennes décisions d'hommes puissants .

Le monde moderne est serf, et si vieux qu'il devient sensible à la plupart des hommes qu'il est mortel – qu'il va mourir . Et que, comme les vieux venimeux qui n'ont rien appris, mais se sont emparés du pouvoir, il peut sacrifier toutes les promesses des mondes à venir pour vivre quelques vaines années de plus - il peut annoncer le massacre pour ses serviteurs révoltés, il peut se baigner dans le sang des adolescentes pour rajeunir, il peut habiter seul une demeure immense et laisser des enfants sans toit, il peut dévorer à se rendre malade en laissant ses fils dans la pauvreté . Et ce, en Orient comme en Occident . La jeunesse d'un masque du Système ne rend pas le Système jeune pour autant . Voyez Gorbatchev, jeune à la tête d'un Empire frappé de sénilité .

Dans les époques où le vieillissement prend le pas sur les puissances de renouvellement, l'homme sage est celui qui suscite le destin et sait être présent à l'éclat aveuglant du Kairos . L'homme sage est celui qui se rebelle contre l'instrumentalisation des mondes, de l'Univers même, pour maintenir une domination sénile, et destructrice . L'homme sage veut le recours aux forêts, aux étoiles, et recherche des sources d'eau célestes, les sources de l'Éden, sur la Terre . Comment jouir à nouveau du monde, comment vivre à nouveau dans la splendeur des mondes ? Les textes, les images, les vies des anciens mondes attestent d'un tel savoir . Mais pour cela un Maître est nécessaire . Car ceux qui sans maître, tentent de retrouver se savoir, errent dans des bras morts du monde moderne, et bloom sans réalités, deviennent ombres de bloom . Et de maîtres, il n'y en a pas . C'est pourquoi le moment est venu de faire retour sur cette question, comme penseur capable ruminer .

Qu'est ce qu'un Maître ?

Le Maître est l'Orient, et le Pôle d'un tissage de liens . L'enjeu de cette pensée peut être éclairci ainsi : le Pôle, le Maître n'est pas la personne humaine individuelle du maître ; et ainsi le Pôle peut renaître dans les cycles de la manifestation même au milieu des ténèbres, et de personnes n'ayant pas reçu la totalité de la grâce . Une personne ou une organisation d'hommes peut tisser à nouveau des voies vers la rosée céleste .

Maintenant revenons au Maître, comme Pôle .

La via negativa peut être le commencement, justice et bénédiction, d'une parole sur le Maître . Le Maître n'est pas un homme qui règne sur les autres, un être de puissance terrestre . Le maître ne mérite d'être Maître que parce qu'il sait qu'il n'est rien .

Il est pour le disciple la porte du ciel, l'échelle sainte . Mais lui-même n'est rien ; il n'est feu que par l'extinction de l'ego dans la puissance . C'est la leçon de la mort d'Empédocle, Maître incontesté, qui se jeta dans un volcan . Le maître est quelque chose en ce qu'il a accédé à un état non – personnel, supra personnel ; il n'est plus complètement une personne . Ainsi nous devons suivre le logos commun, et cependant la plupart vivent comme s’ils avaient une sagesse à eux . Le Maître n'a pas de sagesse à lui . Le sagesse n'est pas une chose appropriable, elle est cet insaisissable qui nous possède . De ce fait, le maître possède l'autorité, d'autant plus qu'il est moins, qu'il est libéré de lui-même .

Le Maître est ce qu'est le disciple . Le disciple doit être, et le Maître s'effacer . Il faut qu'il augmente et que moi, je diminue . Le modèle symbolique peut être la relation du Soleil et de la Lune, de Jean Baptiste et de Jésus . Le Maître dont je veux parler est issu de la vigne commune, mais porte le masque étrange et la figure du Sage trika : écoute bien cet avertissement . Pour qui prophétise Héraclite d'Éphèse ? Pour les Rôdeurs dans la nuit (νυκτιπόλοις): les mages (μάγοις), les bacchants (βάκχοις), les lènes (λήναις), les mystes (μύσταις) .

Le Maître n'est pas le maître terrestre, qui ne domine que pour tirer profit, de richesses matérielles, ou jouissance du corps . Il domine sévèrement par moments, lie pour se lier, et libère pour se libérer . L'œuvre du Maître réside dans les polarités que développent ses manifestations, dans la réalité des mondes qui se déploient à travers les polarités qu'évoquent ses mots, ses signes, ses symboles - et des flux de pensée qui spiralent et tissent, entre les pôles qui prennent la figure du maître et du disciple humains .

Le sens symbolique du Shibari est aussi cela : le liage indéfini du corps est un signe de la liberté de l'esprit . La dissociation entre le corps et l'esprit est alors recherchée comme une fin . Autre interprétation, le liage relève d'un art comparable au bonzaï : il s'agit de soumettre entièrement l'ego à la volonté du Maître, d'apprendre un abandon total . Mais cet abandon est aussi la victoire la plus haute, le triomphe du disciple .

Les métamorphoses sont des morts ; et il faut accepter la mort, sans pouvoir construire la moindre représentation droite de l'état, c'est à dire du monde qui peut être atteint . Pour les âmes (ψυχῇσιν), la mort (θάνατος) est de devenir (γενέσθαι) eau (ὕδωρ) ; pour l’eau (ὕδατι), la mort (θάνατος) est de devenir (γενέσθαι) terre (γῆν) ; mais de (ἐκ) la terre (γῆς) vient (γίνεται) l’eau (ὕδωρ), de (ἐξ) l’eau (ὕδατος) vient l’âme (ψυχή). Nuits obscures, ténèbres, angoisse irrépressible sont la règle de l'œuvre au noir . Celui qui veut se tourner vers l'Orient, vers le pôle, est comme l'aiguille de magnésie de la boussole, il peut passer par une état d'abandon, de déréliction totale, parcourir les neuf cercles de l'Enfer, la Haute terreur et la Haute douleur . La confiance dans le maître est ce qui apaise la peur, permet l'espoir - Si on n'espère pas, on ne trouvera pas l'inespéré; car on ne peut le chercher, il n'est pas de voie vers lui - et l'abandon total à sa puissance est un exercice d'initiation . Car le Maître peut avoir à être cruel, à faire le geste de frapper à mort – béni soit celui qui meurt par ta main, disent les Indiens . Tel fut le sort du Maître des évangiles .

Il n'y a maître que parce qu'il y a disciple . C'est le désir du disciple qui suscite le Maître . Le disciple désire le Maître comme un objet extérieur, et le travail consiste aussi à ce que ce désir devienne spirale orientée vers l'intérieur, que le disciple trouve en lui son Orient, toujours déjà présent . Tu ne trouveras pas les limites de l'âme, par aucune Voie . Le disciple ne peut susciter le Maître que parce qu'il a toujours déjà son image en lui ; et de même, le Maître ne peut être Maître que parce qu'il a toujours en lui l'image du disciple, et donc sa propre image comme Maître, à l'infini .

Cette polarité en abîmes qui se répercutent, qui résonnent, est analogue à la polarité des sexes dans le lien d'exception lié à l'amour . Les rôles du Maître et du disciple ne sont pas des possessions, et encore moins la possession de l'un des pôles d'une relation multiple d'entités de divers mondes – de ce fait, ces rôles connaissent une rotation analogue à l'orbe des astres . Les pôles sont des abîmes insaisissables, et les êtres humains sont comme des planètes en rotation autour de tels soleils . Le titre le plus haut du sage est analogue dans les diverses traditions, du Chakra-vartin de l'Inde, à Mog Ruiz le Druide : le serviteur de la Roue . Non la roue, et encore moins son axe, ou pôle, mais seulement le serviteur de celle-ci . Le sage peut ainsi filer, tel Gandhi .

Celui qui a commencé comme disciple donne de la puissance au Maître, comme un Maître à son disciple ; leurs puits d'angoisse s'annulent, et ils se donnent réciproquement l'euphorie ; celui qui a commencé comme Maître reçoit du disciple grâce sur grâce .

Le Maître peut être, selon le vocabulaire de l'Inde, guru ou upguru . Guru, si la conscience d'être Maître et d'être disciple est partagée ; upguru, si une personne ou un signe joue un rôle dans la forêt obscure de la vie, sans qu'il y ait de conscience explicite, réciproque de cette entité qu'est le lien d'efficience hyperphysique . Chez les fidèles d'amour, l'aimée, ou l'aimé, peut être upguru, ou guru ; mais le premier cas est le plus fréquent, ce qui semble certain chez Pétrarque . A savoir, que la discipline d'amour est élévation, sans que la recherche de la sagesse ne soit clairement connue au commencement – elle accède progressivement à la conscience . Un astre, un végétal, un animal, un fantôme, un génie de lieu, une force psychique errante peuvent être upguru . Il est des lieux sacrés, des bois sacrés, des montagnes magiques – des lieux propices au rêves prophétiques .

Le contact peut se manifester d'une indéfinité de modes . Il peut être instantané et résonner indéfiniment ; il peut être une imprégnation continue . Il peut être sans cesse renaissant, produire un cycle spiralé d'approfondissement . Il peut se produire à travers des processus symboliques, physiques, verbaux . Un baiser, un entrelacement des corps, un coup, un regard porté, un enseignement oral, un travail commun, un rêve, toute différence dans l'Un est possible . Le Maître peut être dans le monde du disciple, ou d'un autre monde monde, être Khezr, comme chez Ibn Arabi, être Melkitsedeq, être Ange ; lointain, ou proche ; ancien, ou contemporain . C'est aussi pour cette raison que s'est développé le culte des reliques, qui véhiculent des influences spirituelles des saints, c'est à dire des personnes ayant des puissances spirituelles . L'implication du Maître et du disciple est toujours déjà présente, étant essentielle – avant que Moïse fut, je suis – et cette implication est impliquée en cascades dans tous les mondes où peuvent se répercuter les états multiples du Maître et du disciple, selon une spirale indéfinie qui en puissance peut faire indéfiniment retour dans chaque monde .

L'implication du Maître et du disciple étant toujours déjà présente, l'oubli de l'un des pôles par l'autre est synonyme de perte, d'égarement – au milieu du chemin de notre vie, je me retrouvais dans une forêt obscure, car la voie droite était perdue . Le Cantique dit : je cherche mon amour, et je ne le trouve pas . Très souvent le disciple cherche, et le Maître cherche aussi, mais ils sont toujours déjà présents l'un à l'autre – c'est la recherche elle-même qui est alors la grande illusion, l'incapacité à voir l'immédiat, la déformation du Haut désir en amour du lointain physique, en imagination de parcours terrestres et de distances infinies . Mais aussi, il arrive que les êtres humains qui se reconnaissent soient réellement séparés par les mondes humains, par les pays, par les familles, par le temps – l'un est un vieillard, et l'autre un enfant, l'un est troubadour errant quand l'autre est princesse, l'un est Tristan et l'autre Iseult, ou encore Lancelot, fidèle et si proche du Roi, et l'autre Guenièvre, femme de cet Arthur .

L'implication est la Loi, et la réalisation de l'implication est le destin, la manifestation même de la volonté de puissance . Crowley dit avec vérité, dans le Livre de la Loi : do what thou wilt shall be the whole of the law – c'est à dire, fait la volonté de ton être est le tout de la Loi . Autrement dit, l'implication des destins est souveraine sur toute loi humaine, est la manifestation puissante de la souveraineté dans le monde . Roméo et Juliette ne sont pas condamnés authentiquement par l'ordre corrompu de Florence, mais bien au contraire accusent pour qui sait voir la cruauté et le mensonge du règne temporel des familles déchirées . Tristan et Iseult accusent l'ordre royal, avec raison, puisque Marc a des oreilles de cheval, et que l'Ermite, figure du Saint, les accueille avec faveur, tout en les avertissant que pour survivre ils doivent condescendre à respecter les institutions en apparence, ce qu'ils font . Celui qui affronte les Cités pour vivre de manière effective l'explication de l'implication des destins, qu'il soit Maître ou amant, ne cherche ni ne désire la mort, au contraire de ce qu'affirme ce maître fourbe qu'est Rougemont ; il ne désire que vivre et respirer à hauteur des astres dans un monde qui ne peut le supporter, dans un peuple d'homme issu de la race maudite de Caïn . C'est parce qu'il ne veut pas occulter la bénédiction qu'il peut perdre la vie par la main des hommes qui rampent – et nullement parce qu'il désire la mort, mais par haut désir du Soleil invaincu .

Tristan et Iseult comme archétype sont un signe, au même titre que le Prophète, mais d'une lisibilité apparente moindre . Entendant sans comprendre, ils sont comme des sourds. Cette parole témoigne à leur sujet, que présents ils sont absents.

Avec l'approfondissement de la partie descendante du Cycle, les hommes, les signes sont de plus en plus nombreux et de moins en moins visibles, et surtout intelligibles . Les lignées stables et sûres qui se transmettent le sang, la vie, c'est à dire l'influence spirituelle incontestable, se mêlent dans la plus grande confusion aux manifestations chaotiques du vide envahissant .

Il n'existe plus de Maîtres incontestables en Occident . C'est le désir du disciple qui doit en quelque sorte produire avec puissance la puissance du Maître . Le Maître qui suscite la plus grande puissance de désir porte l'égrégore de ces puissances . Plus le Maître a porté haut son rôle, plus grande est sa puissance de Maître ; puissance qu'il ne peut mettre en usage pour d'autres fins . Des formes démoniaques d'analogies du charisme d'un Maître authentique sont cependant parfaitement documentées, ainsi le charisme indubitable dans ses effets d'un Charles Manson .

Le Maître tantrika est ce qui m'importe, étant la figure la plus basse et la plus vivante au présent cycle . Le Maître tantrika véhicule des influences mêlées, étranges, nocturnes, des puissances d'abîmes, des égrégores de mort . Pourtant, il serait plus juste de dire justement pour cette raison, le tantrika est la forme de voie la plus propre à l'âge de Fer .

La raison en est que les puissances obscures s'involuent en puissance de lumière dans l'œuvre . Une lumière obscure erre dans les ténèbres, et les ténèbres baignent les mondes de lumières – le nom du Prince des ténèbres est Lucifer, porteur de Lumière ; et la Lumière du Verbe est venue dans les ténèbres . Il faut savoir que la guerre est liaison, union, que la justice est lutte, que toutes choses se produisent conformément à la lutte .

La lumières et les ténèbres s'entrelacent dans le Tohu et Bohu au commencement ; et l'analogie est dans l'âme . Le Verbe sépare la Lumière des ténèbres ; la lumière naît ainsi analogiquement dans l'âme, et le Maître est l'analogie du Verbe . Le commencement est justice, bénédiction, aube . Mais aussi, à travers l'Eden, découverte du bien et du mal, séparation du mâle et de la femelle, extase, amplitude et exaltation, et enfin exil, douleur, souffrance à fendre les pierres, souffrance aussi puissante que la racine qui s'insinue dans les failles de la roche, aussi torse et perçante que le Serpent .

Le désir indéfini naît de la séparation . Le désir est originairement un, et désir d'assimilation et de réunion . L'assimilation est la destruction d'un pôle au profit d'un autre, et c'est cette forme du désir que privilégie le lien d'exploitation du Système – l'exploiteur assimile la production de l'exploité à son profit . La réunion est la destruction provisoire ou définitive des pôles vers une unité sursumée, vers une involution, vers d'autres figures de l'identité de l'ego . L'assimilation est une forme égotique, impuissante, du lien basé sur le désir . Dans la Science, l'assimilation donne la figure de l'érudit impuissant, celui qui sait tout, mais ne peut rien, la graine qui a trouvé un sol stérile .

Le désir est une avidité originaire, une puissance avec ses deux faces de création et de destruction . La face de création est visible dans le travail d'Abel ; la destruction dans le meurtre d'Abel . Le désir puissant est une marque de puissance et donc de destruction ; un monde vieillissant peut soit l'enfermer dans les ténèbres, pour le maîtriser, soit l'instrumentaliser vers la destruction, la guerre, le meurtre . Le crime de Caïn est proche du crime d'Onan, qui jette la semence, le germe des mondes, comme le sang de son frère, dans la poussière . Mais la destruction elle même peut être involuée en création, quand elle devient puissance d'initiation, de recommencement - et donc justice et bénédiction .

Le désir le plus puissant, qui passe par la réunion, non sans part d'ombre d'assimilation, que figure le vampire – est le désir sexuel . Dans ce désir, aspiré par le Haut désir dans l'œuvre du Maître, le désir avide du Loup est la figure du désir sexuel, de l'arme que figure aussi la pointe de l'épée, analogue à la tête armée du Serpent . Le Serpent perçant les fleurs de l'âme est cette figure de la destruction que représente la pénétration répétée, et aussi un délice de souveraineté . C'est l'arme qui donne la mort qui aussi donne la vie - Le nom de la flèche est vie, son œuvre est mort - la croix en est aussi un témoignage . L'exaltation extrême du désir est océan du désir, et éveil des ténèbres de la destruction, éveil du feu qui s'élève à travers les colonnes de l'être . Le désir d'union et d'assimilation qu'exalte la polarité sexuelle peut être la puissance explosive qui balaie les limites du mental – le maître et le disciple cherchant alors une destruction de leurs polarités pour atteindre la figure éternelle du Maître .

Le sang, et le sacrifice sont la teinture indicible du lien, teinture pourpre toujours déjà présente comme une menace et comme une promesse . Le Maître désire le disciple, et le disciple désire le Maître ; ou du moins, le Maître désire désirer le disciple, et le disciple désire désirer le Maître . Le désir est une puissance de dépassement, de débordement des limites de la personne ; le désir peut être ce qui passe à travers le moi, une puissance – je parle de ceux dont le désir est de feu . Pour se réaliser dans un état, une entité doit avoir réalisé l'état intégral de son état, y compris les puissances descendantes - La route qui monte et qui descend est une seule et la même- c'est l'analogie des cycles des âges dans le microcosme, qui parcourt à chaque instant des aubes et des crépuscules infimes vers l'infini . Dans le cycle des polarités et du désir dans le miroir, le désir ne cesse de s'exalter dans un cycle ascendant, et aucune norme de peut être posée - Pour Dieu toutes choses sont belles, bonnes et justes. Les hommes conçoivent les unes comme injustes les autres comme justes– le cycle s'enroule par delà le bien et le mal . Abhinavagupta note que les traités...proscrivent toute règle (...)

Chaque instant est puissance d'éternité et puissance du déroulement des âges - un enroulement des puissances de l'âge d'Or à l'âge de Fer, et le déroulement de l'image du Serpent, de l'âge d'or effectif dans son explication à l'âge de Fer effectif dans son explication, à l'image des tentacules indéfinis du Kraken . L'origine et l'achèvement sont réunis dans la circonférence du cercle . L'instant n'est pas un point, mais un enroulement indéfini de spires ; de ce fait chaque instant peut être vécu en dormant, comme du temps de cendre, ou être puissance indéfinie d'intensité de vie . Les autres hommes ne savent pas ce qu'ils font étant éveillés, de même qu'ils ne savent plus ce qu'ils ont fait [en rêve] dans leur sommeil.

Entre maître et disciple il entre un désir en miroir sur le plan des eaux et du sang, désir de cruauté et de ténèbres, une part d'ombre dans leur lien . Le sang est en effet l'autre nom du souffle, de l'influence spirituelle impliquée dans le coeur ignée de l'homme individuel . Aussi chacun désire le souffle et le sang de l'autre au puits de ses lèvres .

Les puissances destructrices qui ont frappé le disciple, dans les cycles de ses états, sont par intermittence le masque du Maître aux yeux du disciple, et ainsi ce dernier peut revivre la jouissance de la destruction, soit donnée, soit reçue . Le Maître peut revivre la saveur amère du désir de reconnaissance de Caïn, et désirer tuer le disciple qui lui apparaît béni par Dieu . De même, la volonté de puissance du Maître, son désir de ténèbres, peuvent être dévoilés au disciple, sans que celui-ci ne soit un miroir qui renvoie le mal, ce qu'est une parade ou un bouclier, mais qui soit une figure de l'esquive, et ainsi peut l'évacuer en spirale, le transmuter . Ainsi le disciple est-il passif comme réceptacle de sagesse, de rosée céleste, et actif comme puissance de rédemption du Maître, qui erre vers les rives de l'Enfer . Ainsi le disciple protège-t-il le Maître de lui-même, et ainsi devient-il le Maître du Maître dans l'intensité brulante des épreuves partagées .

Le maître s'affirme comme maître dans le lien, et le disciple s'affirme et se nie comme disciple - et ils sont une seule entité psychique .

Le lien du Maître et du disciple est comme l'amour, entrelacement de feu, et guerre . Ce qui est contraire (τὸ ἀντίξουν) se lie (συμφέρον) ; de (ἐκ) ce qui diffère (τῶν διαφερόντων) naît la plus belle (καλλίστην) harmonie (ἁρμονίαν), et (καὶ) c’est à travers la polarité (κατ᾽ ἔριν) qui générée (γίνεσθαι) la totalité . (πάντα) . Dans l'entrelacement, chaque pôle se livre inconditionnellement, donne à l'autre une puissance indéfinie sur lui, une puissance souveraine de Vie et de Mort – et ainsi leur entrelacement est aussi l'entrelacement des puissances de la Vie dans sa forme la plus haute, qui est le Haut désir, et de la Destruction, du Temps comme terme et maturité des créatures – ou encore de la Guerre, lutte indéfinie des polarités du monde, analogie de la guerre dans le Ciel . C'est ainsi que le lien peut être une figure de la sphère repentir, retour, réintégration des pôles.

Le degré de cruauté -le degré maximal du présent état de chaque pôle - que chacun peut manifester de manière contrôlée, à savoir sans briser le rapport des polarités - dans le lien est une clef du tantrisme, ce que les passages terribles de la Baghavat Gitâ manifestent à qui sait voir . En contemplant tes dents effroyables et ta face semblable aux flammes consumantes de la mort, je ne puis voir ni le ciel ni la terre ; je ne trouve pas de paix : aie pitié de moi, ô Seigneur des Dieux, Esprit de l'univers ! (...) ces hommes,(...) semblent se précipiter impétueusement d'eux-mêmes dans tes bouches effroyables armées de crocs ; j'en vois qui sont saisis entre tes dents, la tête broyée . Tels des essaims d'insectes entraînés par un mouvement irrésistible trouvent la mort dans le feu, ainsi ces êtres se précipitent éperdument dans tes bouches pour leur propre destruction. Tu enveloppes et engloutis toutes ces créatures de toutes parts, les léchant de tes lèvres en flammes ; remplissant l'univers de ta splendeur, tes rayons perçants brulent, ô Vishnou !

Ainsi le Maître est-il force de sincérité et de vérité, et ne détourne pas le regard face aux pires visions . Aussi le Maître est un abîme indéfini qui perçoit, et reçoit, ce qui peut être une terrible expérience, les violences les plus atroces reçues par le disciple . La grâce des larmes est alors une nécessité de survie pour le Maître, car la vision et la sensation de la terreur vécue, de l'humiliation, de l'infinie tristesse portées par les boucles du temps sur l'être vivant ne peuvent être portées sans être purifiées par les larmes .

Vision et sensation obscures sont les termes justes ; et non seulement par des rêves, mais par la génération d'images qui se présentent comme des signes, des mots, des fantasmes, qui peuvent être dans le plus grand désordre, mais qui s'ordonnent très puissamment quand ils sont livrés au disciple, au point parfois de creuser en lui un sentiment d'abîme . Empédocle dit : Et il y avait parmi eux un homme d'un rare savoir, versé au plus haut point en toute espèce d'œuvres sages, un homme qui avait acquis la plus grande richesse en connaissances ; car lorsqu'il tendait les forces de son esprit, il voyait facilement chacune des choses qui sont en dix, en vingt vies d'hommes . L'ensemble est une expérience violente – et les rôles peuvent être pris dans l'orbe des rôles, s'inverser sans cesse, et ainsi projeter des puissances de ténèbres qui broient le cœur et l'âme des humains pris dans le lien .

Sans larmes, les plongées dans les ténèbres, le poids écrasant du mal sur les épaules risquent d'être le resserrement de mâchoires de fer, destructrice de l'âme qui la reçoit . Ainsi les jours de ténèbres doivent être, comme les jours de joie, des jours de déluges, des jours d'eaux . Ainsi je reste immobile comme un phare sur la mer, qui pleure au dessus des eaux .

Ces phénomènes d'accumulation de la tension de multiples vies humaines, ou égrégores, sont analogues à des orages ; à travers une épaisse ténèbre hurlante, une puissance s'est accumulée par une ascension vertigineuse et le déchirement des polarités ; l'éclair est une décharge, une extase et un pont qui relie les pôles- La foudre est le symbole par excellence de l'extase, de l'énergie divine - la prairie est ensuite lumineuse du soleil, abreuvée par les eaux, et l'arc en ciel figure la pacification des mondes, et l'harmonie retrouvée . Ces orages spirituels sont suivis, comme leur analogué, d'une euphorie retrouvée, et d'un immense amour, lié entre autre à l'ascension de l'âme vers des puissances supra-personnelles, car alors les pôles entrent en fusion et diffusent chaleur et lumière dans leur entrelacement .

L'entrelacement peut être purement spirituel, et être pour autant chargé d'une polarité déchirante tout en excluant les puissances de la chair . Il peut intégrer ces puissances, et la marée débordante, lunaire, du désir de peau, de sexe, et des profonds parfums du corps . Il devient alors une conjonction éclatante de la puissance des sexes, conjonction insaisissable, hors de toute volonté de l'ego, qu'il projette et roule au loin par sa puissance, comme les grandes lames poussent le varech sur les récifs, et les brise, à la façons de fruits débordant de chair et de jus aromatiques . La rareté de telles conjonctions ne doit pas les faire rechercher, ou essayer de les provoquer volontairement . Car leur puissance relève de l'astre, de l'implication de la volonté de puissance, et non de la volonté de l'ego . Assurément, le lien est alors souvent davantage en puissance de bouleverser les mondes des pôles – mais pour autant ce passage de chair ne peut être forcé sans risques – ce qui ne signifie pas que l'esprit de décision et la puissance du désir n' y jouent pas de rôle .

Le passage de la chair signe le passage vers l'extase de la main gauche .

La Voie de la main gauche en pratique, ce sera le sujet de la deuxième partie .

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Qu’est-ce qu’un Disciple ? Ou la contemplation du Sacre de l’Hiver.

Tous les Symboles Sacrés, à l’instar du Verbe, sont à double tranchant.
Ils créent et ils détruisent.
Ils vous tuent… pour mieux vous faire accoucher de vous-mêmes.
Si tant est que vous surviviez.

Ainsi en est-il de l’Hiver.
Sombre et définitif, Il est Ragnarok - zéro absolu de la matière labyrinthique, qui coagule et paralyse les Ames.
Amère saison qui scelle le tombeau des Dieux.
Pourtant, la Tradition situe la Porte des Dieux au solstice d’Hiver – les Ténèbres sont alors vues comme l’écrin cosmique de l’Etoile Polaire, le Zéro Absolu… Symbole de l’Un et producteur d’Infini.
L’Hiver est la plus douce des Saisons - Celle qui ouvre le tombeau de Dieu et « rassemble ce qui est épars ».

SI TANT EST QUE VOUS Y SURVIVIEZ.

Ainsi en est-il du Printemps.
La saison des Ksatriyas. Qui à la fois suit et précède l’Hiver, la saison des Brahmanes.
Intensité de la vie, brûlure du Haut Désir, et action contemplative jusqu’à leur paroxysme. Jusqu’à l’Eté, la Saison de la Guerre…
PUIS le sourire du Bouddha, assis en lotus sur les cendre d’Auswitsch.
Il n’y a pas opposition.
Il y a le Petit Œuvre et le Grand Œuvre.
La Main Gauche qui précède (et permet) la Voie du Milieu.
N’oublions jamais que l’Hyperborée est la Terre du Vent Arctique… où le Printemps dure toujours.
Car, sous la protection du Pôle Ultime, les contradictions se dissolvent.

Ainsi, en est-il du Maître et Disciple.
A l’aune de la Sagesse, ils ne font plus qu’un.

Ainsi, en est-il de la Main Gauche.
La Voie Sinistre peut et DOIT être arpentée pour parvenir au-delà du Bien et du Mal.

SI TANT EST QUE VOUS Y SURVIVIEZ.

Et pour cela, au cœur de l’action, il ne faut jamais perdre de vue la Lumière.

Sinon, l’Hybris n’est plus que caprice.
La Main Gauche soulage du poids du Mal et des Ténèbres.
Mais soulagement n’est pas Délivrance.

Crowley n’est pas Merlin.
L’Aube Dorée n’est pas la Table Ronde.

C’est pourquoi Arthur, comme Alexandre en son temps, a la sagesse de trancher le nœud gordien – le Nœud du Cœur.
La Lame du Roi, le Verbe, met en garde. Autant - si ce n’est plus ! - qu’Il punit.
L’Amour de Guenièvre et de Lancelot est scellé.
Oui. Le Printemps est mort.
Les Petits Mystères sont résolus.
La Lame à double tranchant est aussi bénédiction.
Et Lancelot de ramener le Graal – LE Cœur par excellence.
Notre Chevalier peut dorénavant s’asseoir sereinement sur le Trône Périlleux.*
Il n’y a rien a regretté.
TOUT ce qui devait être fait et vécu l’a été.
Les possibles sont épuisés.
L’Hiver est là.
Tout est calme.

Le Disciple, encore tiède, demande au Bouddha :
« Pourquoi la Main Gauche ? »
Et le Maître à la langue bifide de répondre :
« Parce que je ne peux pas pisser à ta place ».

Maldoror-Myrddin.

*Dans la version chrétienne et donc « morale » de la Geste Arthurienne, c’est Galaad qui ramène le Graal – car il était tout simplement impossible aux Chrétiens non Initiés d’admettre que la « Voie Sinistre » puisse mettre au monde des Héros.
Au passage : Evola était fier que le Graal, symbole parfait des Grands Mystères, soit défendu par des guerriers, et non des prêtres.
Il fallut toute une vie au Tantrika italien pour se rendre compte que les Chevaliers de la Table Ronde n’étaient PAS des guerriers – mais des HEROS.
C’est à dire des Ksatryias qui, en tant que tels, avaient fatalement arpenté la Voie de la Guerre, de l’Amour, et de la Main Gauche… mais qui avaient su la dépasser.
Le Printemps est un Kairos.
Sa mort, également.

Nu

Nu
Zinaida Serebriakova