La totalité et l'image de la totalité. Fragments d'un traité de guerre métaphysique, suite.


(sphère céleste de Kepler-les différents s'imbriquent hiérarchiquement)

Les civilisations traditionnelles sont comme des temples et comme l'homme, des images de la totalité. Il est est de même des temples et des œuvres d'art, qui contiennent souterrainement la totalité comme condition de possibilité, et donc comme signification à celui qui sait voir, c'est à dire dont l'œil porte aussi la totalité qui lui échoit.

Les livres de ces époques de l'homme sont aussi des sommes, des défenses de l'image de la totalité que porte l'époque. Une image de la totalité, en tant que position de la totalité, n'est pas la totalité, porte une blessure invincible et cachée, comme le Roi pêcheur de la Geste. Une image de la totalité a nécessairement des blessures, des espaces de passage, des portes cachées. Il faut et les combattre, les maintenir cachées, et les conserver pleinement ouvertes pour les hommes de fortune de l'esprit. C'est le rôle des chérubins à l'épée de flamme.

Mais ces livres aujourd'hui sont des vestiges, sont des morceaux morts. Les invoquer comme autorités dans le siècle n'est pas totaliser, mais morceler. Il sont des modèles dans l'Univers qui les a portés, pour la totalité à venir. ils sont des modèles de l'œuvre à mener. Comme l'image de la totalité n'est pas la totalité, de même le modèle de l'œuvre n'est pas l'œuvre. Aussi ces modèles ne sont pas des grilles de référence pour adjoindre ou écarter dans notre Univers.

Dégainer une autorité comme argument définitif, mécaniquement, en croyant y trouver des réponses sur les fronts et les terrains des actuelles guerres du Seigneur, est une illusion dangereuse.

Ce que défendait Thomas d'Aquin, aussi grand et aussi noble que cela eut été, n'est plus. La paille a brûlé, et nous cherchons comme des chiens de chasse ce qu'il a vu. Et pour les vivants, un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Cave Canem!

Les règles d'alliance et les règles de combat ne sont pas écrites. Plus écrites, et pas encore.

Viva la muerte!

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Zinaida Serebriakova