Le lien comme puissance de monde : des insectes qui se battent sur un atome de boue .


Ce qui nous appartient en propre : ton cercle
Et le mien . Remplis le et nous sommes comblés...
Où te donnant en offrande encore plus tu te sens
Où l'espace que nous restreignons se fait plus vaste (...)
S. George, l'Étoile de l'Alliance .

La pensée, pour être mode de vie, doit être non seulement détermination historiale de principes directeurs facteurs d'ordre, mais aussi détermination pratique des règles de vie qui permettent la vie concrète de la figure creusée par le ressac indéfini de ces principes sur la boue humaine . Ce dernier aspect est le plus oublié de la pensée moderne ; non pas seulement des principes, mais des analogies de ces principes s'appliquant à la nourriture, à la pratique de la journée, aux relations entre les personnes . Renoncer à cela n'est rien d'autre qu'accepter implicitement la domination matérielle totale du Système .

Nietzsche fut ainsi admiratif de la Loi de Manou, parce qu'elle prescrivait la forme musicale des noms de personne, "un nom qui invite à chanter tourné vers la lune" ; mais on trouve aussi dans le Hagakure des recommandations sur le bâillement, le soin des mains, ou la manière de se rendre aux invitations . Un livre rare, l'"Éloge de l'ombre" de Tanizaki Junichiro, publié au Japon en 1933, et traduit en 1977 par René Sieffert (Publications orientalistes de France), traite ainsi de ce qui nous parait des détails, et que l'auteur juge pourtant essentiel . Je donne un exemple par ce passage remarquable, une expérience de pensée qui doit ouvrir à la méditation sur le mot total, pour ce qui est de l'aspect total d'une lutte contre un totalitarisme .

"Supposons que l'inventeur du stylo eut été un chinois ou un japonais d'autrefois . Il est bien évident qu'il l'aurait muni non point d'une plume métallique, mais d'un pinceau . Et ce serait non pas une encre bleue, mais quelque liquide analogue à l'encre de chine qu'il se serait ingénié à descendre du réservoir jusqu'au poil de ce pinceau . Par conséquent, le papier occidental ne convenant pas à l'usage du pinceau, il eût fallu, pour répondre à une demande accrue, produire en quantité industrielle un papier analogue au papier japonais (...)La plume métallique et l'encre occidentale n'auraient jamais connu leur vogue actuelle, les partisans des caractères latins n'auraient trouvé aucune audience, et les idéogrammes et les kana auraient été l'objet d'une prédilection unanime et puissante . Ce n'est pas tout : notre pensée et notre littérature n'auraient pas imité aussi servilement l'Occident, et qui sait ? peut être nous serions nous acheminés vers un monde nouveau tout à fait original ."

Naïveté ? En partie seulement . Certes, d'autres facteurs jouent dans la servilité de l'Orient envers l'Occident, la puissance terrestre n'étant pas la moindre . La domination terrestre entraîne l'imitation, comme les courtisans de Louis XIV se faisant arracher des dents pour être comme lui . Mais on trouve sous la plume de Kaczynski des descriptions capables de mieux faire admettre la réalité de ces processus au sein du Système :

(127)"Lorsqu'un nouveau produit de la technique est introduit sur le marché comme une option qu'on peut choisir ou refuser, le produit NE DEMEURE PAS forcément optionnel . Dans de nombreux cas, la nouvelle technologie modifie la société à tel degré que les gens sont finalement OBLIGÉS de s'en servir ."
(156)"Imaginez que l'on découvre un nouveau traitement (...) qui réduirait grandement le stress psychique dont tant de personnes souffrent dans notre société . Si une majorité de gens se décidaient à le suivre, le taux de stress dans la société déclinerait, et le Système pourrait à ce moment là augmenter ses pressions anxiogènes "
(L'auteur vise en particulier l'industrie du spectacle) .

Ce long préambule doit introduire à ceci : rien de la vie, de la mort ne peut être étranger à la pensée qui désire, veut désirer un mode de vie, et non l'asservissement . Vivre sans y penser est un luxe inaccessible, comme marcher sans y penser est inaccessible au danseur de corde . "Les questions de moindre importance doivent être traités de manière sérieuse" . Une telle perspective est aussi l'essence du dandysme . Un des passages les plus énigmatiques du Hagakure est le suivant :

"Le seigneur sortit un livre de son écritoire . Lorsqu'il l'ouvrit, l'air fut saturé du parfum de clous de girofle séché ."

Le point le plus préoccupant est le cas du lien . La société ne reconnait que fort peu de liens entre les individus souverains, particules élémentaires pensées comme des îles . Elle reconnait le lien de filiation, le lien d'association, à but lucratif et à but non lucratif, le contrat à terme, ou à durée indéterminée, et le lien du mariage ... je crois, de plus qualifiés me préciseront, j'espère . Le PACS est pensé comme une variante de l'association . La "nationalité"n'est pas clairement pensée comme un lien, et encore moins comme un lien charnel avec des personnes concrètes . Les liens d'ailleurs, dans leur définition, restent parfaitement abstraits : n'importe quel personne correspondant à certaines caractéristiques générales peut ou non, être partie prenante de n'importe quel lien . Il est extrêmement courant aujourd'hui de poser avec pompe que la filiation elle-même n' a rien de "biologique", façon idéologique et péjorative de nommer le caractère charnel de la filiation . La théorie du droit tend en effet à condamner l'idée d'un droit naturel, d'un droit antérieur au droit positif que celui-ci n'aurait que la possibilité soit de reconnaître, et d'être alors légitime, soit de nier, et d'être alors une usurpation . Ce que le préambule de la déclaration des Droits de l'Homme de 1789 pose pourtant explicitement . Les idéologues modernes du droit, des droits de l'homme, ne cessent de saper le fondement même de ces droits .

Dans l'idéologie racine, à ce moment du cycle, l'individu est tout puissant par analogie à la définition scotiste de la toute puissance divine, passée ensuite à la monarchie absolue, puis à l'individu abstrait absolu . Cet individu ne peut être tenu par aucune limite qu'il n'ait pas posée lui même, ou qu'il ait la puissance de poser, à travers le mythe du contrat social : là est la racine de l'horreur pour le droit naturel . Mais dans la pratique, l'individu absolu abstrait est le Léviathan qui exerce le pouvoir de maintenir le contrat social, l'État - et ainsi, en niant tout caractère antérieur au droit à la filiation naturelle, est-on amené à poser que la filiation est une décision souveraine de l'État, et que chacun, homme ou femme, n'a aucun droit supérieur sur les enfants issus de sa couche et de sa chair . Ainsi est-on amené, au nom de l'humanisme moderne, à nier la réalité de la souffrance d'une telle séparation, ou encore, pour être plus précis, à adopter un discours proprement monstrueux - le monstre n'étant rien d'autre que l'étant qui s'éloigne avec disgrâce des régularités naturelles .

Repenser la questions des liens ne peut être réalisé dans l'espace d'abstraction idéologique du droit moderne . Le lien dont il est question ne peut poser rien de remplaçable, d'interchangeable . Il est permis de se remarier, de remplacer un salarié, un associé . Cette manière de penser est syntone à l'idéologie racine et au Système, puisque si chacun doit avoir un rôle fonctionnel, le Système ne peut se passer d'un fonctionnement régulier, et doit promouvoir l'employabilité, c'est à dire la maximisation de l'adaptation fonctionnelle . L'égalité en droit, la lutte contre les discriminations, tout est instrumentalisé pour promouvoir l'employabilité comme horizon unique de la justice et de l'humanité . Tous les liens sont ensuite analogués sur cet analogué premier et principal . Le mariage, et même la drague moderne, ou de nombreux discours sur le polyamour, sont basés sur la théorie du contrat, de l'égalité, sur le nombre . Or qu'est ce qu'un lien authentique, sinon ce que Montaigne nomme "parce que c'était lui, parce que c'était moi?"

L'ensemble des maîtresses d'un homme peuvent lui devenir insignifiantes, si ce n'est plus le regard des autres hommes, ou des calculs de performance qui sont en jeu . Un tel évènement peut être brutal .

Une société de masse exténue la valeur des liens personnels, sauf, et encore, dans l'oligarchie, où il sont d'ordre vital . Les liens juridiques abstraits syntones au Système sont évidemment sélectionnés, au détriment des autres . Si un ami m'appelle sur mon lieu de travail, même pour une question grave pour lui, il est moralement indécent au sein du Système de répondre longuement, ou de quitter mon travail pour lui . Je peut être autorisé à le faire pour mon conjoint ou mes enfants, mais pas au delà . De même, le tissage de liens sociaux n'est pas habituellement considéré comme un aspect du travail, et le travail est la seule chose qui compte sur le lieu de travail . Par contre, la société humaine se distingue du tas de gens en ce qu'elle est justement tissée de liens . C'est ce tissage qui rend si difficile à tenir par le Système un pays comme l'Afghanistan ; et cela doit permettre de comprendre pourquoi les technocrates ont poursuivi, et poursuivent avec tant de haine le tissage de la société traditionnelle, au nom de l'Éducation, du Progrès, de la Liberté, et j'en passe . Évidemment !

Le seul lien authentiquement humain est le lien personnel . Voilà le premier principe . C'est lui qui doit être le premier et principal analogué . Poser un tel principe est radicalement destructeur pour le lien de l'idéologie racine . Pourtant, une société complexe, différenciée et raffinée a déjà été basée sur ce lien, la société dite féodale . Il ne s'agit pas d'invoquer la société féodale, de vouloir revenir à l'état antérieur, ce qui serait de l'ordre de l'impossibilité, et de la bêtise . Il s'agit de comprendre les implications profondes de l'antériorité du lien personnel sur le lien abstrait qui prévaut dans le droit moderne . Et il s'agit de l'appliquer à l'intérieur des mouvements qui creusent des souterrains sous les pas du monde moderne . Qui le creusent dans ses fondements, jusqu'à ce que , alors que tout pouvait sembler encore être pareil, il tombe en poussière, et apparaissent pour ce qu'il est, une illusion .

Les liens existant encore dans la société moderne sont syntones au Système, et ne doivent pas être suivis par principe, mais pour ce qu'ils sont, une contrainte . Voilà un deuxième principe . Il n'est pas toujours possible d'éviter un contrat de travail, mais on peut au moins éviter l'illusion d'avoir le choix . Un lien ne doit pas, par principe, se rapprocher d'un analogué de la société moderne . Je prendrais le cas du lien entre les sexes, car il me paraît lancinant .

Le lien entre les sexes est très couramment analogué du mariage, même s'il est appelé "union libre" . Il s'agit d'un lien monogame comprenant le partage de la vie ordinaire . Par coutume, il est très fréquent que l'exclusivité physique soit la règle commune .

Cette union, dont les différentes modalités-mariage, pacs, union libre- sont très proches en réalité, correspondent à plusieurs utilités sociales . Premièrement, elle diminue la concurrence pour les partenaires, et permet une pacification, et donc une redirection des énergies perdues de l'adolescence vers la production . Puritanisme et production vont de pair, comme hédonisme et consommation . L'aristocratie oisive est aisément libertine, puisque qu'improductive . En clair, le puritanisme moderne-comme la "morale" (celle où il est vulgaire de faire la morale), "l'éthique" des modernes- sont des dispositif de domination . Deuxièmement, elle facilite l'émancipation toute relative des jeunes vis à vis des générations précédentes, puisque le couple revendique une autonomie face au couple parental, une symétrie, selon le désir d'identification au parent, longtemps le plus fort dans ce cas . Troisièmement, elle permet une collaboration économique inévitable pour ceux qui ont des moyens chiches . Enfin elle permet, sans changement fondamental, d'accueillir d'éventuels enfants .

La motivation d'avoir un enfant est devenue existentielle . Un noble des derniers siècles avait des enfants pour faire vivre son lignage, et ne cherchait pas de contacts très importants avec eux . Un paysan en avait parce qu'ils arrivaient, et lui donnaient ensuite des bras, et une puissance . Les hommes modernes ont des enfants parce que leur existence est vide . Leur travail est vide . Les unions, basées sur une cuirasse de préjugés, et garanties souvent par le conformisme social vigilant des imbéciles, sont vides . D'un vide absolument flagrant et sensible dans de nombreux cas, et dans lequel s'insinue le séducteur silencieux . D'un vide qui amène certains à multiplier échanges et partouzes, bref, à charger sur le plaisir physique du rôle vital de rendre la vie plus réelle . Mais très souvent, cette chair est triste à mourir .

Pensez-y . N'avez vous jamais senti percer l'insatisfaction, le discret mépris, la lassitude à l'égard du conjoint, dans des discussion avec la plupart des hommes ? N'est-il pas parfois incroyablement facile, et triste, de séduire une femme mariée ? Et même dans les couples qui paraissent idéaux, il est exceptionnel de ne pas pouvoir s'insinuer . Cela n'est une faiblesse humaine que si le modèle moderne du couple monogame n'est pas contesté . Or ce modèle est stupide, résultant d'une contradiction liée au Système . Il répond à des exigences du Système -et à ce titre, comme le modèle traditionnel du mariage pendant des millénaires, et comme le mot de contrat devrait le montrer, il est étranger à toute sentimentalité- et à des exigences psychologiques de sécurité et de consolation qui sont certes légitimes, mais qui dominantes deviennent une marque d'immaturité . Gombrowitz a parfaitement raison de caractériser par la manipulation de l'immaturité le mode de domination du Système . Paternage et maternage, et donc infantilisation, sont les deux mamelles du couple moderne .

La fidélité physique, en vérité, ne vaut que par la garantie de filiation . L'aspect d'assurance dans l'exclusivité de la reconnaissance du conjoint, un mythe hypocrite, n'est qu'une valorisation moderne de la névrose . Placer la fidélité, la foi, dans l'exclusivité de la jouissance du corps, ou l'exclusivité de la jouissance du partenaire dirigée vers mon corps, est une réduction idéologique répugnante . La fidélité physique n'a en réalité qu'une importance très accessoire . Dans une organisation souterraine, ce lien peut être reconnu à titre personnel, chacun le sait, mais pas établi comme une règle indispensable . Il n'est pas un hasard que le modèle du mariage soit attaqué dans de tels mouvements, parce que la vérité est qu'il est un modèle du Système, et donc un microcosme de celui-ci, avec ses doubles contraintes si caractéristiques, cette incitation à aimer et à désirer ce qui enferme et étouffe, ce clivage permanent entre les mots et la vérité .

La puissance d'un lien ne peut être liée au partage de la vie quotidienne . Une personne qui se lève vaseuse, une haleine fétide ne sont pas plus vraies que qu'une personne apprêtée, qu'une haleine fraîche . Faire l'amour n'oblige pas à ce partage . L'intimité ne révèle rien d'autre qu'elle-même . La vie quotidienne est une vase collante qui rabaisse vers la vase, vers les préoccupations de la vase . Elle est plus un danger pour le couple qu'un avantage . Que te dirais-je alors ? Il n'est pas de grand homme pour son valet de chambre, a dit Hegel ; j'ajoute qu'il est encore moins de grand homme pour son pot de chambre . L'homme est un pou pour l'homme .

La puissance d'un lien se forge et s'éprouve dans le combat . Non le combat physique seulement, mais dans toutes les formes de combat, y compris dans ce combat de reconnaissance et de désirs qu'est l'amour . Rencontre de pôles, un amour peut être violent, et cruel . La cruauté est délicieuse parfois, de cette cruauté qui est délicieuse car tienne .

La puissance du lien s'éprouve à la difficulté à le poser et à le tenir, à la capacité à écarter de l'essentiel, le lien, l'accidentel, comme le partage de la vie quotidienne, comme la fidélité physique . Léger, papillon presque imperceptible au monde, il est rencontre d'étoiles . Le lien de Roméo et Juliette est grand par la grâce des obstacles qui s'y opposent . La puissance des obstacles prouve la puissance du lien . Tout être humain le ressent instinctivement . Qu'importe un lien sans obstacles ! Telle est la leçon du fin'amor médiéval, par exemple . Le lien que pense cet art de l'amour ne peut, par principe, qu'être illégitime, et ce n'est que notre idéologie qui nous rend incapable de comprendre cette opposition radicale . Notre idéologie qui ne nous permet pas de comprendre ce que "notre libre volonté engagée par contrat" est un fantôme, et un dispositif d'oppression .


L'épreuve du combat est vue par Tiqqun :


"La désignation du front participe au passage de la ligne mais ne l'accomplit pas . Cela, seul le combat le peut . Non pas tant parce qu'il provoque à la grandeur, que parce qu'il est l'expérience de la communauté la plus profonde, celle qui côtoie en permanence l'anéantissement et ne se mesure qu'a l'extrême proximité du risque . Vivre ensemble au cœur du désert dans la même résolution à ne pas se réconcilier avec lui, telle est l'épreuve, telle est la lumière . »


Elle met ainsi en évidence le fondement d'un tel lien . Sa puissance tient à la foi, à la confiance absolue que chacun VEUT mériter, et mérite . C'est ce vouloir qui a l'intensité du désespoir . C'est le sens même de la parole du Hagakure : "la mort est l'essence de la voie du vassal" . Il pose que si arrivent la maladie, la mort, la faiblesse face à un ennemi écrasant, si je ne suis plus rien pour le monde entier, quelqu'un me tendra la main, par le principe même de la foi . Celui avec qui j'ai partagé des bons moments, je le garde dans le vent mauvais . Il pose que si mon ami est en prison, je le visiterai, même si on me regarde avec mépris, ou haine . Il pose que, si mon ami se met hors la loi, je ne dirais rien contre lui, et que je choisirai lui contre tout le poids infini du monde, dans la mesure de mes forces . Il pose que je défendrai sa cause contre n'importe qui . Ce sont des principes que nul ne doit se vanter de pouvoir accomplir . Celui qui se vante ainsi de sa loyauté n'est pas loyal . "Tu as tué ton frère, ton proche le plus cher, toi . C'est pourquoi l'Enfer t'es promis, malgré tes propos retors ."..."Et toi, n'est tu pas un disciple de ce Nazaréen ? Il répondit : je ne le connais pas...alors le coq chanta ."

J'ai vu des agonies sans émotion . J'ai su que ces gens n'étaient pas miens, même de ma famille légale . J'ai visité des malades, et je sais que si je cherchais un abri, de la nourriture, j'irais chez eux . "Ils lui dirent : tes frères t'attendent dehors (...) il montra les gens autour de lui : (...) voilà mes frères, mes sœurs !"C'est dans les temps de guerre que ces liens montrent leur intime valeur, dans cette capacité à risquer la mort pour autrui, pour la justice . Pendant que le radical René Bousquet négociait les juifs de France, d'autres, peut être même des salauds de droite, pas même progressistes, en gardaient chez eux au péril de leur vie . De tels choix se posent aujourd'hui, de manière encore obscure . Pierre a tort de couper l'oreille du grand prêtre, mais il a raison . Le lien dont je parle est intimement lié à la résistance, à la lutte désespérée dans les mâchoires de la mort . Mais il est aussi position définitive de la souveraineté humaine, celle qu'aucune puissance du Siècle ne peut atteindre . Ce que formule la Déclaration des devoirs envers l'être humain :

La liberté humaine est antérieure et supérieure au droit, inaliénable et sacrée. Elle est fondement du droit, non pas fondée par lui. Elle même est fondée ontologiquement sur deux piliers : sur l'Être aux visages multiples, indéfinis, dont l'homme est l'image, et sur l'Imagination, qui est première puissance et vertu de l'homme à l'image de l'Être.

Ceci est la destinée éternelle, inconditionnée de l'homme. Mais cette destinée inconditionnée de droit est à conquérir dans les faits. La cruauté est la première évidence du réel.

Dans le monde, la forteresse de la liberté est la mort. La mort est l'essence de la Voie.


Malheur à celui qui a perdu le céleste pays et la grande amitié - Taliésin . Malheur à nous, hommes modernes, qui ne pouvons penser ni vivre un lien tel .

Je veux que tu sois à mon enterrement . Je veux que sur ma tombe tu dépose des roses, des roses noires .

Viva la muerte !

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Nu

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Zinaida Serebriakova