Rêve de la sphère des choses.

(http://vdegalzain.files.wordpress.com/2009/12/paris_neige_argentique-ilford_virginiedegalzain1.jpg)


Éclats de cristal qui forment mon regard
Tes pas joignent le disjoint
Une pente de toit
Un trottoir
Un parc
Une rue
La rumeur immense de la ville

La folie et la douleur comme infimes présences autour

La sphère des choses rêve de ton effleurement
Les rues écoutent
Quelqu'un qui pourrait être

Comme la rumeur des sphères étoilées
Quelqu'un où la douleur tournoie
Comme l'insecte autour de la lampe

Un homme sans père
Comme un manège triste
Où des enfants au regard fixe
Gisent

Comme un lieu où fut prononcée une parole
Le regard la cherche
Seul parmi les objets

Un enfant mort qui marche seul

Et le sabot du Diable, pour la sorcière
Le ciel de la Lune
Un nuage haletant
Et un morceau de dentelle
Que je suis dans l'image ronde
Un arc de sourcil qui dessine l'horizon
Un crépuscule
de mots
Et le regard

Le goût noir du café et
La sueur morte de la nuit et
Les érosions de ma tristesse et
Le blanc linceul de tes yeux
Vers l'abîme
Tournoyant
Comme un homme étouffé
A la poitrine envahie par la mer

Quel mot suspendu
Dira sur la falaise
Osseuse comme
Que dire
Que dire
Que dire

La tristesse des jours à tâtons passe silencieusement
Sur le coin de la rue

Jour triste où ils sont morts
Jour triste où ils se pendirent
Jour triste où mon père s'est pendu
Jour triste où l'homme seul se tue
Seul avec les siens
Seul avec ses fils et ses filles
Étranger à sa propre chair
Les siens échouent à le faire vivre
Les morts emportent les morts
Mes larmes échouent à laver
Les pas perdus

Tant et tant de chemins n'ont pas été
A l'envers de nous même
Sommes allés d'une traite
Échouant à nous reconnaître
En nous frôlant
En tâtonnant au coin de la rue

Si je t'oublie Jérusalem
Le monde sera fermé pour ma vie
Destin
Folie peut être
Ce qui fut connu
Après

Quel mot sur l'abîme
Dira l'abîme
Un mot de silence
Je ne puis
Et pleurer
Mes tripes tordues seules
Parlent seules

Mais aux autres hommes
Le sourire
La joie
Sans magie
Sur le soleil noir
Je m'enracine
La Lune me sourit.

5 commentaires:

Amrita a dit…

C'est magnifique.

lancelot a dit…

Tu es magnifique, toi même.

Laurence Guillon a dit…

Je n'imaginais pas qu'on pût encore écrire des choses aussi puissantes et aussi belles.

Laurageai a dit…

Je ne pensais pas qu'on pût encore écrire des choses aussi fortes, aussi profondes et aussi belles.

Anonyme a dit…

Qui êtes vous, Laurageai?

Nu

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Zinaida Serebriakova